Pendant le confinement, nous avons pris le temps d’apprendre à mieux connaître nos championnes françaises via des interviews réalisées en « live » sur nos réseaux sociaux. Les internautes pouvaient participer et poser leurs questions aux sportives qui ont joué le jeu. Anecdotes, scoops, inspirations, parcours de vie singuliers… elles se sont livrées à coeur ouvert en direct, pour le plus grand bonheur des auditeurs ! Extraits et meilleurs passages.
Par Vanessa Maurel et Floriane Cantoro
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N°17 de juillet-août-septembre 2020.
Les replay de chaque « live » sont disponibles sur notre chaîne YouTube (Women Sports), ainsi qu’en IGTV sur Instagram (@womensports.fr).
#OMG | Le saviez-vous ?
Gabriella Papadakis a passé plus de la moitié de sa vie avec Guillaume Cizeron !
C’est son premier et unique partenaire de danse sur glace. Ils patinent ensemble depuis l’âge de 9-10 ans. « On a gardé le même humour pipi-caca de l’époque d’ailleurs, un enfer pour nos coachs ! (rires) ». Gabriella et Guillaume ont passé plus de temps l’un avec l’autre qu’avec leurs propres frères et soeurs respectifs. Ils se connaissent parfaitement ; « c’est une relation unique qu’on peut difficilement comparer à autre chose. »
Élodie Clouvel visait les bassins à Pékin
Avant de devenir N.1 mondiale de pentathlon moderne, Élodie Clouvel faisait de la natation, sous la direction de Philippe Lucas. Cependant, elle n’est pas parvenue à se qualifier pour les Jeux Olympiques de Pékin, en 2008. Un coup dur… À la fois déçue et saturée de ne faire qu’un seul sport, elle s’est tournée vers le pentathlon moderne à l’âge de 19 ans. « C’est un sport à maturité tardive. » Elle a dû apprendre trois nouvelles disciplines : l’escrime, le combiné course/tir et l’équitation, elle qui avait pourtant peur des chevaux ! Un virage payant puisqu’elle s’est qualifiée pour les JO de Londres en 2012 et qu’elle a décroché l’argent à Rio quatre ans plus tard.
Ysaora Thibus s’entraîne en solo… ou plutôt en duo avec son amoureux !
En 2016, déçue des Jeux de Rio (ndlr, éliminée à deux touches des demi-finales), la fleurettiste française a fait le choix de quitter le système fédéral. Elle avait « besoin de sortir de [sa] zone de confort ». Elle venait également d’être diplômée de l’ESCP Europe (double projet) et avait désormais envie de se consacrer pleinement à l’escrime. Investir dans elle-même, en somme, et gérer sa carrière de A à Z. « C’était compliqué au début, j’ai raté beaucoup de vols ! », se souvient-elle amusée. D’autant que personne ne pouvait la conseiller à l’époque, ce statut de « sportive indépendante » étant totalement inédit dans l’escrime tricolore. Aujourd’hui, elle se sent beaucoup mieux dans cette nouvelle organisation et collabore de manière efficiente avec la Fédération française.
❤️ La belle histoire : « Je n’ai pas remporté de médaille à Rio, mais j’y ai trouvé l’amour » ! Depuis quatre ans, Ysaora Thibus partage la vie du fleurettiste américain Race Imboden, rencontré sur les pistes du Brésil. C’est ensemble qu’ils menent aujourd’hui leur carrière respective, voyageant main dans la main.
Mathilde Gros : du parquet au braquet, la destinée
Jusqu’à l’âge de 15 ans, Mathilde Gros rêvait de faire partie de l’équipe de France de… basketball ! Elle avait même intégré le Pôle espoir des Bouches-du-Rhône. Mais un événement anodin est venu tout chambouler en 2014 : l’arrivée au CREPS d’Aix-en-Provence d’un « wattbike », vélo d’intérieur équipé d’un capteur de puissance qu’elle essaie pour s’amuser. Sa performance est époustouflante et remonte aux oreilles de l’entraîneur de Saint-Quentin-en-Yvelines qui lui propose de venir découvrir le cyclisme sur piste pendant une semaine. « Je ne connaissais pas du tout ce sport, j’ai dû aller voir des vidéos sur Youtube », avoue-t-elle. Pourtant, elle n’aura pas hésité longtemps avant de préférer le vélo au basketball : « Quand on vous parle d’INSEP et de Jeux olympiques alors que vous n’avez encore jamais pratiqué le sport, c’est prometteur ! ». Aujourd’hui, la piste est devenue une véritable passion pour Mathilde. « Je ne changerais mes décisions pour rien au monde ! ».
A sang pour sang : Kseniya Moustafaeva entrainée « à la russe » par sa maman
« C’est difficile parfois de faire la part des choses entre la maman et l’entraîneure pour moi, et entre la fille et la gymnaste pour elle. Petite, ma mère ne faisait pas du tout la différence entre le gymnase et la maison. Éduquée « à la russe », elle ne voyait que par la GR (ndlr, gymnastique rythmique). Travail, travail, travail… il n’y avait que ça qui comptait ! » Il y a eu pas mal de clashs (en russe !), des réajustements ont été faits et aujourd’hui, mère et fille semblent avoir trouvé un équilibre. Par contre, Kseniya en est persuadée : elle n’entraînera jamais sa fille même si l’occasion se présentait. « Elle fera ce qu’elle voudra, mais sans moi ! (rires) »
#WTF, #MDR | Ces infos qui nous ont fait (sou)rire !
Gévrise Émane se verrait bien ministre des Sports !
« Pour le moment, c’est Roxana », plaisante-t-elle. Elle ne veut pas lui piquer le job, bien sûr ! Mais l’ex-judoka de 37 ans, fille de diplomate, est fortement intéressée par les questions politiques et sportives. Alors pourquoi ne pas briguer l’Élysée dans quelques années ?
Elodie Clouvel, à Cannes en 2025 ?
C’est un projet de reconversion pour le moins original qu’envisage l’athlète française après sa carrière sportive : devenir actrice. « Mon rêve c’est d’être championne olympique… puis nommée aux Césars ! » La jeune femme de 31 ans est passionnée de théâtre et de cinéma. Elle a déjà tourné dans des publicités et suivi quelques cours Simon. « Pour le moment, je ne peux pas me donner les moyens de faire des choses dans ce domaine, mais c’est un rêve que je garde en tête. Une fois ma carriere sportive terminée, je me mettrai à 100% dans l’acting. »
Un possible tour du monde pour Olivia Epoupa
Elle est déjà la globe-trotteuse du basket féminin français. À 26 ans, Olivia Epoupa a joué dans de nombreux clubs de l’Hexagone, mais aussi à l’étranger. Après ses passages à Mont-de-Marsan, Toulouse et Lille, la petite meneuse tricolore (1,65m) s’est envolée pour la Turquie (deux saisons), puis l’Australie. « Pour découvrir d’autres cultures, d’autres mentalités et d’autres visions du basket ». Mais ce qui la ferait vraiment « kiffer », après sa carrière, serait de faire un tour du monde en dehors des parquets, au plus près des populations locales.
« Kiki » Mladenovic et Yannick Noah sont demandés au coaching d’Amandine Hesse, s’il vous plaît !
Sa plus belle émotion sur un court, Amandine Hesse l’a vécue en 2018, au premier tour de la Fed Cup, lors de son double décisif victorieux contre la Belgique aux côtés de son amie d’enfance Kristina Mladenovic. « Kiki se transcende à chaque fois qu’elle joue en Équipe de France, et elle a réussi à me transcender à mon tour. J’aimerais bien qu’elle vienne un peu plus souvent avec moi sur les tournois (rires). » Ce beau souvenir en équipe nationale est aussi marqué par sa rencontre avec le capitaine de l’époque, Yannick Noah. « A chaque fois qu’il nous parlait, j’en avais des frissons. C’est quelqu’un qui dégage une générosité incroyable ! Lui aussi, il a réussi à me transcender. Le fait qu’il me fasse confiance pour ce double décisif, c’est quelque chose que je n’oublierai jamais. »
Gabriella Papadakis fait des cauchemars à l’approche d’une compétition !
Au fil des années, la danseuse sur glace s’est créée une petite routine d’avant-compétition. Et celle-ci inclut des rêves tous plus farfelus les uns que les autres pendant la sieste qui précède son passage devant les juges. Ses pires cauchemars se produisent pendant son sommeil : une fois elle oublie son costume et se retrouve « à poil » sur la glace, une autre fois c’est carrément la patinoire qui s’ouvre sous ses pieds au moment de danser ! Bref, c’est toujours un fiasco. « C’est comme si j’avais besoin de penser à tout ce qui pourrait mal arriver pour ensuite me dire que, de toute façon, ça ne pourra jamais être pire ! Ça me fait relativiser. » Quand elle arrive sur la glace, tout ce stress et ses cauchemars se sont envolés.
Marie Wattel se réjouit du report des JO de Tokyo parce qu’elle est « bonne une année sur deux », dixit son coach.
« Moi je me sentais prête à bien nager, satisfaite de mes résultats à l’entraînement ces derniers mois. Mais il faut se dire que tout arrive pour une raison. Peut-être effectivement que ce n’était pas mon année, peut-être que ce sera l’année prochaine. »
#INSPI | Des conseils en or
Gabriella Papadakis ou l’art de bien patiner : sa recommandation aux débutants. « Fais autre chose que du patin : danse, écoute de la musique, lis des livres… Il faut travailler sur la glace parce que oui, c’est un sport ultra-technique, mais c’est aussi une discipline qui nécessite de la créativité. Toutes mes inspirations pour le patin viennent pour ma part d’autres domaines. »
Élodie Clouvel nous motive avec sa propre devise : « A ceux qui rêvent, osent, travaillent et n’abandonnent jamais ! »
Le tuto beauté d’Aurélie Muller : « Pour combattre les effets du chlore, il faut systématiquement se rincer, même si c’est contraignant quand on nage plusieurs fois par jour. Nettoyer sa peau, faire des masques pour les cheveux et bien s’hydrater, c’est primordial ! ».
La santé d’abord ! La mise en garde de Kseniya Moustafaeva aux petites gymnastes. « La GR est un sport où l’on demande aux athlètes d’êtres toujours plus minces. C’est une discipline où l’esthétique compte. Mais vouloir maigrir à tout prix et faire des régimes à répétition, ce n’est pas la solution. Je l’ai vécu par le passé. Mon poids était devenu une obsession, je faisais sans arrêt le « yoyo » sur la balance, ce qui a un impact physique mais aussi psychologique. J’ai consulté des psychologues pour m’en sortir… Aujourd’hui, je suis beaucoup plus souple là-dessus. J’ai compris que le meilleur moyen d’avoir une jolie silhouette était de manger équilibré, de boire beaucoup d’eau et de ne pas trop se prendre la tête ! »
« C’est pas la taille qui compte ! », l’affirmation réconfortante d’Olivia Epoupa à destination des jeunes basketteuses. « J’ai jamais pris ma petite taille (ndlr, 1,65 m) comme un handicap. Je savais que j’avais mes qualités. Il ne faut pas écouter les gens qui vous disent que vous n’y arriverez pas parce que vous êtes petite, ou parce que vous n’avez pas tel ou tel physique. Montrez-leur qu’ils se sont trompés. Continuez de croire en vous et travaillez ! »
#OH | Entendu en direct
Olivia Epoupa nous parler turc
La meneuse française a profité de son passage sportif à Istanbul pour apprendre quelques mots en langue locale : « bonjour », « ça va ? », « merci » ou « bonne nuit ». À la fin de son séjour, elle commençait même à comprendre quelques bribes de conversation. Mais, faute de pratique, son vocabulaire turc s’est quelque peu altéré depuis… En tout cas, elle n’oubliera jamais ce peuple « accueillant et attachant », assurément le « meilleur public du monde au basket ! ».
Kseniya Moustafaeva et Aurélie Muller évoquer la possibilité d’écrire un livre auto-biographique
La gymnaste et la nageuse en auraient des choses à raconter ! L’une de part sa relation particulière avec sa maman, qui est aussi son entraîneure. L’autre en raison de son rapport compliqué aux Jeux olympiques, et son parcours sportif entre bassins et eau libre.
Gabriella Papadakis nous parler de son rapport au corps : la minute « body positive »
« J’ai toujours eu beaucoup de complexes, surtout à l’adolescence, mais ils ont tendance à s’atténuer avec le temps. C’est sans doute ça, « devenir adulte ». Savoir accepter ce qu’on ne peut pas changer chez soi et trouver de la beauté dans ses caractéristiques personnelles. J’ai remarqué que me faire pendre en photo, mais décider un peu comment, de quelle manière… ça m’avait beaucoup aidée à apprécier mon corps, à le voir plus comme une oeuvre d’art que comme quelque chose qui doit « fiter » autre chose. Aujourd’hui, j’apprécie tous mes traits de visage, tous mes traits de corps qui sont uniques, et que je suis la seule à avoir. Ces mêmes traits qui, justement par le passé, me complexaient. »
#INSTALOVE | Un « pouce » de sportives
Gabriella Papadakis : Mention « J’aime » pour sa robe de tango portée en compétition la saison passée et celle du programme libre des Jeux olympiques de PyeongChang en 2018, sur la musique de Beethoven. Ses deux costumes préférés !
Elodie Clouvel : Coup de coeur pour la série « Unorthodox » sur Netflix, vraie découverte de ce confinement. La championne cite également Leonardo DiCaprio, Scarlett Johansson et Marion Cotillard parmi ses acteurs fétiches. Son genre cinématographique de prédilection : les comédies dramatiques, les thrillers et les drames psychologues. « Tout ce qui est dans l’émotion ».
La superstar du tennis féminin Serena Williams est une source d’inspirations pour nos championnes françaises, notamment Olivia Epoupa et Amandine Hesse. « J’étais très intimidée lorsque je l’ai croisée un jour dans les vestiaires d’un Grand Chelem… », avoue même cette dernière.
Aurélie Muller : Elle est fan de l’explorateur et aventurier de l’extrême américain Mike Horn ! Elle salue également l’élégance de Roger Federer, sur comme en dehors des courts, et loue l’immense carrière de Martin Fourcade.
Amandine Hesse est shopping-addict ❤️, tandis qu’Aurélie Muller est passionnée de planeurs ??.
Nos championnes, en bref :
Élodie Clouvel (31 ans, pentathlon moderne) : vice-championne olympique en titre, vice-championne du monde 2016 et d’Europe 2015, actuelle N.1 mondiale.
Gabriella Papadakis (25 ans, patinage artistique – danse sur glace) : 5 fois championne d’Europe, 4 fois championne du monde et vice-championne en 2018.
Olivia Epoupa (26 ans, basketball) : Championne de France 2017, championne d’Australie 2020 et triple médaillée d’argent à l’Euro (2015, 2017 et 2019).
Ysaora Thibus (28 ans, escrime – fleuret) : 14 fois championne de France et vice-championne du monde en 2018.
Marie Wattel (22 ans, natation) : double championne d’Europe du 4×100 m nage libre, et vice-championne d’Europe 2017 du 100m papillon (petit bassin).
Mathilde Gros (21 ans, cyclisme -piste) : double championne d’Europe de keirin (2018 et 2019).
Amandine Hesse (27 ans, tennis) : lauréate de quatre tournois ITF et membre de l’équipe de France de Fed Cup depuis 2017.
Kseniya Moustafaeva (25 ans, gymnastique rythmique) : 5 fois championne de France.
Gévrise Emane (37 ans, judo) : triple championne du monde, quintuple championne d’Europe et médaillée de bronze olympique (Londres-2012).
Aurélie Muller (30 ans, natation – eau libre) : double championne du monde et championne d’Europe du 10 km.