Dois-ton pousser son enfant à devenir un champion ? La compétition est un intense moment de stress pour le noyau familial. Les parents supportent les contraintes physiques et mentales de leur progéniture. En complément de l’analyse de Philippe Godin, voici les avis des mamans de jeunes pousses sportives ?
Des propos recueillis par Léa Borie.
- Anne-Sophie, trentenaire, maman de 2 filles de 10 ans et 8 ans et un fils de 4 ans
Mon compagnon et moi avons toujours voulu qu’ils aient plein d’activités. Forcément, je suis beaucoup dans l’accompagnement. Capucine, ma 2e, fait de la danse en centre de loisir en plus du théâtre, mais ce sera peut-être la dernière année, sa nouvelle prof est plus rigoureuse, ça lui plaît moins. Notre dernier, Paul, fait sa 1ère année de judo. On verra si ce sport lui convient pour continuer. Mais ses copains, inscrits au foot, parlent d’une intense sélection ! Ce n’est pas ce qu’on cherche. Ma plus grande, Leeloo, a fait de la danse classique, mais ne se dépensait pas suffisamment. Elle a testé la GR, qui bougeait bien plus. C’est la rigueur qui lui a fait arrêter. Elle avait 8 ans quand elle a commencé les compétitions ! Ce sont encore des enfants, on leur demande beaucoup trop pour leur âge. Alors cette année, elle teste le handball avec match tous les 15 jours, mais il n’y a plus la pression de la gym. Son équipe est en échec mais elle progresse. Si elle gagne, c’est bonus disons. Mais ça permet surtout de découvrir le stress, de voir si tu as progressé, d’être fière quand tu réussis, c’est intéressant à vivre, mais il faut prendre du recul.
- Lydia, 28 ans, mère de 2 garçons de 3 ans et 18 mois et une fi lle de 5 ans
Eléna pratique le judo, et de la lutte à l’école. Je la pousse à être la meilleure, qu’elle ait le goût de la victoire et de la récompense. A chaque compétition de judo, elle est sur le podium ! Et pour la lutte, c’est la meilleure des filles de sa classe. Je suis fi ère d’elle car je sais qu’elle se donne à fond et mérite sa récompense. Quand elle remporte une médaille, elle me demande si je suis fière d’elle. J’aimerais qu’elle continue car je la vois s’épanouir. Je suis contente et fière de la voir sur les podiums car je sais qu’elle remporte une victoire mais gagne aussi en confiance. Elle s’ouvre et communique avec les autres alors qu’avant, elle restait isolée. En plus d’avoir été gymnaste, j’ai aussi été judoka, comme mon compagnon. J’aime utiliser la force et espère reprendre le judo en compétition car je suis en manque d’adrénaline, de récompense. Quand je vois ma fille, ça me donne envie. Ce serait une bonne façon de couper avec ma vie de maman et de penser à moi.
- Camille, trentenaire, maman d’un fils de 10 ans
Mon fils fait du poney depuis plusieurs années mais je ne le pousse pas à faire de la compétition. Selon moi, ça doit rester un plaisir. Et aussi et surtout parce que l’équitation coûte très cher…! Max a arrêté le basket il y a deux ans de lui-même car justement, il trouvait qu’il y avait trop d’entraînements et de matches. Mais pour le poney, je le pousse plus loin, pour qu’il ne reste pas sur ses acquis et qu’il se fasse plaisir en faisant des progrès.
- Justine, 29 ans, maman de 2 garçons de 5 ans et 3 ans
En tant que maman entraîneur, je reçois davantage de pression de l’entourage par rapport à la pratique sportive de mes enfants ; surtout que mon compagnon est ancien entraîneur de vélo ! Tout le monde pense que nos enfants doivent pratiquer des activités sportives à la perfection. Alors que pour nous, l’essentiel, c’est qu’ils aient leur défouloir avec une personne extérieure. J’ai eu le plus grand à la gym pendant 3 ans, pour qu’il passe plus de temps avec moi. Ce n’était pas facile de garder mon professionnalisme, et pour lui de voir sa maman entraîner d’autres enfants. Maintenant, il fait du judo, et le plus petit du bébé nageur avec moi.