Pour pimenter un peu le retour sur les machines et dans les salles de sport post-covid, on a voulu vous faire découvrir un concept pour le moins original. Nous avons décidé de tester une salle John Reed Fitness. Accrochez-vous, l’atmosphère de la street est dans la place !
PAR LÉA BORIE / Extrait de Women Sports magazine n°27 janvier-février-mars 2023
A la découverte d’une salle de fitness d’un nouveau genre…
Pantouflarde, moi ? C’est bien mal me connaître. Toujours à l’affût du dernier sport à la mode, débarqué des States ou des pays du nord, j’aime les nouvelles pratiques un peu excentriques, celles qui mixent plusieurs approches et surtout qui mêlent les sensations. J’avais commencé à entendre parler en bruit de fond des salles John Reed, ces établissements de luxe venus d’Allemagne, déjà installés à Londres, Berlin, Venise, Zurich, Prague, Budapest, Rotterdam, Istanbul et Los Angeles. Manquait la France ! Depuis 2022, c’est chose faite, à Paris 16e et à Levallois-Perret dans les Hauts-de-Seine d’abord, puis à Lyon dans le Rhône en fin d’année.
Le concept John Reed ? Un esprit nightclub dans un décor façon street art, pour un fitness music club géant. Le jour de l’ouverture à Lyon, des artistes graffeurs finalisent leur oeuvre sur de grands muraux des salles d’entraînement. Pas moins de 3 000 m2 sont investis au nom du sport au sein du centre commercial La Part-Dieu. Entraînement fonctionnel, poids libres, machines de musculation… chaque salle a son univers, son style, sa musique, et surtout un mobilier haut de gamme. On se croirait presque dans un salon d’hôtel parisien ultra chic, à un détail près : le matériel Gym80 cloué au sol. Un soin particulier est donné à la décoration jusqu’aux vestiaires, au look sophistiqué façon glam’chic.
La musique comme moteur de motivation pour sa séance de sport
Et surtout, ce qui m’intéresse tout particulièrement : découvrir l’ambiance festive d’une séance avec DJ façon fitness workout de boîte de nuit. Parce que, pour moi aussi, la qualité d’un entraînement repose sur la musique, son rythme entraînant, son volume, son BPM adapté à la pratique… Après plusieurs essais de cours plus « classiques », je me lance. Ces séances spéciales en DJ live ont lieu tous les premiers jeudis du mois à la salle lyonnaise. Un soir d’hiver froid et sombre, je me rends à l’accueil, pour participer au « Boost Club ». Tout le monde s’affaire en salle pour mettre en place les ateliers au sein de l’îlot central. Ça présage quelques spectateurs de passage : la pression monte ! Un petit groupe d’habitués se forme. Je me convaincs que je suis à ma place, mais ça, il faudra bientôt le montrer sur les exercices !
Le DJ du jour, Bilzhi, 26 ans, se met en place sur l’estrade prévue pour lui, où trônent fièrement les platines. Je le questionne sur sa démarche originale, là où on l’attendrait dans un club privé à une heure plus avancée de la nuit. « Mon travail, depuis 7 ans, quoi qu’il arrive, est d’apporter de l’émotion, de la joie et de l’énergie au public, m’explique-t-il. Dans ce contexte-là, je tâche de transmettre une culture musicale au sport. Pour autant, je ne suis pas sportif pour un sou, mais être derrière les platines, c’est du ‘‘sport’’ ! (rire) Mon but ici, c’est que les gens s’expriment à travers la musique, crient, se motivent, gardent le rythme. » À sa demande, le coach sportif Renan, qui a concocté la séance, vient lui glisser à l’oreille ses intentions musicales, notamment des variations sur l’intensité du son en fonction du type d’exercices.
Dans ce format de cours fitness workout John Reed un peu particulier, la séance sera découpée en première partie, d’un parcours avec machines et matériels, à réaliser le plus vite possible. Deuxièmement, ce seront des exercices d’isométries à tenir le plus longtemps possible. Et pour finir, une répétition d’exercices de renforcement par grosses séries à se répartir dans le groupe. Renan s’appuie d’un tableau sur lequel il trace deux colonnes. On forme alors deux équipes de trois. Le duel peut commencer !
Commencer une nouvelle activité progressivement… ou pas !
Peu habituée et plutôt très (trop !) compétitive, je commence à carburer direct. Rameur, haltères à monter à la corde, fentes avec sac de poids sur les épaules… Comme une débutante, je me brûle les ailes trop vite ! Emballée par la musique dont je reconnais quelques airs remixés vibrants, et les encouragements de mes deux coéquipiers, Adrien et Mola, je parviens à terminer avec eux devant et haut la main. Mais voilà que je réalise qu’il nous reste encore deux autres challenges !
Des manches que l’on perdra, nos adversaires étant des durs à cuire en isométrie, mais toujours avec le sourire et tout en sueur ! À la sortie, je sens que je me suis vraiment dépassée, sans abuser des sauts à impacts, difficiles à encaisser physiquement quand on n’est pas suffisamment habitué. Luz, Lym, Noémie, Adrien, Mola, et même Renan, je sais maintenant que si on se recroise au détour d’un cycling ou d’une séance de workout, les liens seront déjà établis. On ne connaît rien les uns des autres, mais on a vécu une expérience de dépassement de soi durant une heure, et ça, ça restera !
Je file m’éponger, m’hydrater, m’étirer, souffler… Le lendemain, je sens que ça va tirer sévèrement, mais c’est aussi la satisfaction d’être allée travailler des muscles que je sollicite moins dans mes activités sportives habituellement. On recommence ?
Merci aux équipes de Jonh Reed Fitness Lyon Part-Dieu !