Pendant le confinement, en replongeant le nez dans notre bibliothèque, nous sommes retombées sur un ouvrage dressant un topo sur le yoga Iyengar. Un fil conducteur : la thérapie par le yoga. Il ne nous en fallait pas plus pour sentir notre pouls s’accélérer : on savait qu’on allait apprendre plein de choses. On vous partage ce qu’on a retenu.
Par Léa Borie
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N°17 de juillet-août-septembre 2020.
Du « yoga Iyengar » vous dites ?
Un yoga qui entend prévenir, agir en cas de douleurs articulaires, de maux de dos, de migraine… On comprend mieux pourquoi il s’adresse particulièrement aux sportifs, dont il promet d’améliorer les blessures. Sur le principe, on répond par un grand «Oui», mais comment ça marche ?
Rééquilibrer le corps en pratiquant le yoga Iyengar
On se lance alors dans des séries de postures de yoga curatives. Autant le dire de suite : elles demandent rigueur, intensité et alignement.
L’objectif affiché ? Ces « asanas » visent à rééquilibrer le courant d’énergie à l’intérieur du corps pour ne pas sur ou sous-utiliser telle région du corps. Et c’est vrai, quand on pratique le running à haute fréquence par exemple, on a tendance à sur-solliciter les mollets et les cuisses, au détriment de la partie supérieure du corps. Ce qui peut, à la longue, provoquer d’importants troubles musculo-squelettiques.
Après notre entraînement cardio et renforcement musculaire habituel, on s’astreint alors à quelques postures pour soulager les hanches ou encore les cervicales.
Warrior body ! Le corps du sportif au yoga
Le yoga permet de renforcer les défenses immunitaires. Vraiment ? Mieux encore, sa pratique vise à trouver la cause du symptôme.
On peut ainsi travailler à renforcer son confort digestif en pratiquant « salamba sarvangasana » (chandelle avec les mains) ou « halasana » (culbuto).
Le yoga pour progresser physiquement… mais pas que !
Pratiquer du yoga en routine, oui, mais chez le sportif tout particulièrement, quel intérêt ? Contrairement à ce que bien des personnes pensent de prime abord, le yoga ne permet pas simplement de s’assouplir et se calmer. Il apporte une vraie stabilité émotionnelle et mentale pour affronter les aléas du jeu en cas de match et de sa condition physique en cas de compétition. Parce que progresser physiquement, c’est bien, et rapide, mais il ne faut pas oublier que, pour s’améliorer dans sa pratique sportive, on a aussi besoin du souffle, du mental, des émotions, de l’attention, de l’intelligence. Une bonne qualité physique est un mélange judicieux de souplesse, agilité, rapidité, endurance, force, puissance et capacités mentales. Et à chaque capacité recherchée des postures clés à pratiquer. Par exemple, pour gagner en vitesse, je vais pouvoir répéter les postures «adho mukha shvanasana» (chien tête en bas), «virabhadrasana I» (guerrier I), «virabhadrasana II» (guerrier II), ou encore «ushtrasana» (chameau).
Le yoga selon les sexes, les âges, les situations
Se reconnecter avec soi, c’est aussi mieux s’écouter, et mieux s’accepter. On découvre alors un volet de pratique pendant ses règles, après 60 ans, ou bien pendant un voyage. Bref, on comprend mieux l’importance d’une routine yoga qui nous accompagne partout, tout le temps, dans chaque période de notre vie, sportive et affective.
Et de conclure : « Nous vivons avec l’idée fausse que notre cerveau dirige toutes nos actions et que l’intelligence se situe uniquement dans la tête. Pourtant, grâce à la pratique des asanas, une joueuse peut permettre à l’intelligence de son esprit de s’étendre à la totalité de son corps. En agissant ainsi, elle ne devient pas seulement consciente de son intelligence mentale, mais de chaque zone de son corps, du sommet du crâne aux orteils, qu’elle peut utiliser à son avantage »
(Extraits de Yoga Thérapeutique, BKS Iyengar, Editions La Plage, 2018)
A lire autour du yoga
Yoga Ashtanga, de Gérald Disse et Linda Munro, aux Editions La Plage, 2019 (24,95 €)
Yoga Perfectionnement, de Ronald Steiner et Anna Trökes, aux Editions La Plage, 2014 (24,95 €)