Corps galbé, membres mieux dessinés : les femmes rêvent de plus en plus d’une silhouette aux jolies formes avec ce qu’il faut là où il faut. C’est pourquoi on voit grimper le taux de participation de la gent féminine aux machines, la musculation faisant toujours plus d’adeptes. Décryptage avec un training guide 100% féminin.
#MuscleeSexy. C’est le signe de ralliement lancé par David Costa, l’instigateur du concept «Strong is the new sexy». Le préparateur physique s’est décidé il y a un an à consacrer une méthode de musculation aux femmes. « J’ai trouvé une grande communauté de femmes adeptes de musculation avec des comptes très influents sur les réseaux sociaux. Mais en les sollicitant, j’ai appris qu’elles s’alimentaient mal, faisaient beaucoup de cardio et n’évoluaient pas comme espéré. J’ai voulu montrer une meilleure voie à suivre » , explique l’entraîneur en force athlétique. C’est aussi en 2015 qu’il a remarqué le boum de présence féminine sur les plateaux de musculation, cinq ans après le succès grandissant du body fitness au féminin.
LA MUSCULATION AU FÉMININ, PORTRAIT
Avec ce slogan accrocheur « Strong is the new sexy « , David Costa tient à réaffirmer les fondamentaux : « On oriente souvent mal les femmes en leur indiquant de mauvais placements un peu partout sur la toile. Elles finissent par développer des pathologies. » Pour éradiquer les mauvaises postures, l’entraîneur émet un principe : toujours avoir une ou plusieurs parties du corps gainées pour que d’autres produisent l’effort, l’important étant de décomposer les verrouillages et de prendre conscience de là où ça travaille.
C’est peut-être ça le secret d’une musculation sexy et réussie : respecter son corps, lui laisser le temps de progresser à chaque étape – échauffement, entraînement, récupération. «C’est comme de mettre sa ceinture en voiture, il y a un protocole à respecter.» La limite à écouter impérativement se situe à la récupération. Celle-ci diffère selon l’effort, la condition physique et l’âge de la pratiquante. Si besoin, il faut savoir repousser la séance au lendemain. L’entraînement est construit comme pour les hommes, sauf que les zones ciblées diffèrent. Pour eux, la répartition du travail s’effectue sur le haut du corps en modérant le bas. Alors que chez les femmes, c’est l’inverse car les zones les plus récalcitrantes sont hanches et cuisses, pour des raisons hormonales et de construction musculaire.
L’IDÉAL « MUSCLÉE ET SEXY »
Dans le travail de coaching physique, il s’agit aussi de transmettre des valeurs : abnégation, résistance, combativité, autocritique, persévérance, courage. Autant d’éléments essentiels selon David Costa pour une pratique durable et saine, dans l’espoir d’aider ses coachées à répercuter l’évolution physique sur le mental pour mieux s’assumer.
FAIRE AIMER LA MUSCULATION AUX FEMMES : PLAN DE SÉDUCTION
« Ce n’est pas parce que vous êtes une femme, belle et douce, que vous devez vivre dans un monde édulcoré«
Pour tenter de réconcilier les femmes avec la musculation, le coach sportif passe par un procédé de séduction bien étudié. En proposant un produit 100% féminin réalisé par un homme, il sait que son coaching ne laissera pas les femmes insensibles. Ensuite, il s‘agit de tordre le cou à tous les clichés sur la pratique – une image négative et masculine qui remonte aux années 70/80, véhiculée par des hommes bodybuildés façon Arnold. « Ce n’est pas parce que vous êtes une femme, belle et douce, que vous devez vivre dans un monde édulcoré » : l’enjeu est de démontrer que c’est un moyen de prendre soin de son corps sans perdre en féminité.
A celles qui craignent de devenir trop musclées en levant des charges lourdes, il répond : « Aucun risque ! Sur le plan hormonal, votre corps diffère de celui de l’homme (…) à cause de la faible quantité de testostérone qu’il produit. »
A celles qui considèrent que la musculation s’adresse aux hommes, aux sportifs de haut niveau et aux jeunes, il rétorque :
« Elle permet d’adapter les charges et donc l’intensité de l’effort au niveau de chacun. »
A celles qui craignent de devoir prendre des protéines en poudre, il rassure : « Non, une alimentation équilibrée et adaptées suffit à progresser avec des entraînements de musculation. »
A celles qui s’imaginent que c’est un sport de brute, il répond :
« Sa pratique demande une bonne intelligence motrice, un bon schéma corporel. Vous devez être capable de maîtriser votre corps dans l’espace et de percevoir la position de vos segments les uns par rapport aux autres. »
Dans cette pratique au féminin, exit les mots prise de masse, volume musculaire, pectoraux, quadriceps, triceps, trapèze. Les expressions clés sont esthétique, tonicité, gainage, renforcement, souplesse…
LES BIENFAITS INSOUPÇONNÉS
L’aspect psychologique qu’apporte la musculation est souvent sous-estimé, selon le coach. D’après lui, « ce fil rouge structure la vie et offre une vraie évolution du mental ». Le physique n’est pas en reste puisque les pratiquantes apprennent à se connecter à leur corps.
DÉFENDRE UN MODE DE VIE SAIN
« Abs are made in the kitchen » : l’idée étant de rappeler qu’un corps musclé passe aussi par l’assiette. Parmi les grands conseils d’une alimentation #MuscleeSexy : consommer fruits et légumes chaque pour, ne pas abuser des protéines, ne pas supprimer les lipides et d’une manière générale, ne pas bannir d’aliment.
« Musclée et Sexy. La Méthode pour affiner et sculpter votre corps rapidement » de David Costa, Editions Amphora, avril 2016.