Aujourd’hui, on passe beaucoup de temps en baskets. Il devient convenu d’aller travailler avec ces chaussures aux pieds. Mais chez un sportif plus que quiconque, la façon de se chausser a toute son importance. A chaque sport il faut choisir ses baskets ! Séances d’entraînement, séances de courses longues, séances de compétition, mais aussi sport en salle et sport d’extérieur : à chaque type d’activité son chaussage. Par Léa Borie
Sport en extérieur : choisir ses baskets de running
Dans son livre « Bien choisir ses chaussures de running », Eric Beauval rappelle l’utilité première des chaussures de course : « Compenser les faiblesses acquises depuis notre enfance» . Néanmoins, il met en garde contre toute attente illusoire envers son nouveau chaussage, qui doit «uniquement vous guider et vous protéger. Méfiez-vous des concepts révolutionnaires ».
Quid de la chaussure minimaliste
Sans amorti, elle protège simplement la peau des blessures. Selon Eric Beauval, ce choix, certes judicieux, n’a d’intérêt que si le coureur exerce une transition, car tout changement brutal pourrait être source de douleur. Surtout que la basket minimaliste est plutôt réservée au coureur confirmé et entraîné.
Les risques à porter de mauvaises chaussures
L’expert en podologie/posturologie évoque les différents risques encourus avec une chaussure non adaptée, du pied à la hanche en passant par le genou, la cuisse, le dos, la cheville : épine calcanéenne, voûte plantaire interne, fracture de fatigue, entorse, crampe au mollet, contracture, syndrome de l’essuie-glace, douleur à la rotule, lombalgie, sciatique… En effet, il est bon de rappeler qu’en course, les articulations du genou sont les premières à prendre en cas de choc, et que les autres suivent rapidement le mouvement.
Derniers conseils avant l’achat ?
Eric Beauval conseille de regarder sur ses anciennes paires usagées l’usure de la semelle, afin de trouver la paire qui corrigerait au mieux un pied mal positionné pendant la course. Au fait ! Si vous trouvez la partenaire de route idéale, achetez-en une paire d’avance : chaque saison, les modèles évoluent, changent de texture, de matériaux, de forme…
A noter : il existe des baskets réfléchissantes et phosphorescentes ! (même si la session running en pleine nuit dans la forêt n’est pas forcément recommandée…)
L’avis de Caitlin, étudiante en Master 2 ingénierie et ergonomie des activités physiques :
« En portant des chaussures depuis notre enfance, nos zones d’amortis dits «naturels» se sont réduites. Difficile donc de s’adapter rapidement à la chaussure minimaliste, bien qu’elle permette un bon déroulé du pied, car ce dernier a été conditionné à un chaussage amorti, contrairement aux personnes qui marchent souvent pieds-nus, comme dans certains pays d’Afrique. C’est pourquoi il est souvent déconseillé de courir en chaussure plate. Ce qui est différent pour le handball ou le basket, des sports de balles qui demandent un effort sur les rotations pour les pivots et nécessitent un bon maintien à la cheville. Les amortis sont essentiels car ils vont limiter les vibrations dans le tibia et la colonne vertébrale. Mais ils ne sont pas prévus pour n’importe quelle course ! Ici on parle de footing, de course longue distance, contrairement au sprint où l’amorti sera à l’avant du pied. Mais il ne faut pas pour autant que la basket soit rigide. Elle doit être flexible en son centre pour permettre un bon déroulé du pied qui aidera à la propulsion, sans être trop souple pour assurer le maintien et limiter les risques d’entorses. »
Sport en intérieur : choisir ses baskets de salle
Il est vrai que le choix des baskets quand on fait du running est capital. Mais on oublie souvent qu’en salle aussi, il faut être très bien chaussé ! Laurence, coach de gym suédoise (une pratique de fitness et de remise en forme) liste avec nous les grands commandements de la basket de sport en salle.
Quel amorti choisir ?
Pour les sports comme la gym suédoise qui sollicitent les articulations avec des sauts fréquents, il faut un bon amorti devant/derrière, en gel pour bien faire. Pour que les articulations aient le temps de s’y faire et que la chaussure se forme à votre pied, travaillez progressivement avec votre nouvelle paire. Pensez à votre poids. Au-dessus de 80 kg, il faut un amorti supérieur avec semelle intermédiaire en mousse ferme.
Pour quel budget opter ?
Prévoir entre 100 et 200 €
Quelle durabilité ?
6 mois / 1 an pour les sportifs réguliers, au risque de perdre en efficacité et de conduire à des blessures. Selon l’utilisation qu’on en fait (intensité, terrain, poids du sportif…), on peut garder une paire entre 200 et 2 000 km.
Choisir sa taille de basket
Testez la chaussure quand vous aurez les pieds à leur plus grande longueur. C’est-à-dire en fi n de journée, après le sport, un jour de forte chaleur… Les orteils doivent pouvoir bouger librement (on ne parle pas d’escalade, bien entendu !) Il faudrait qu’il y ait un jeu de 2 cm entre le bout de la chaussure et le plus grand des orteils pour être bien.
Comment savoir si la chaussure me va ?
Vous ne sentez pas de friction qui conduirait à l’ampoule, elles retiennent le talon et exercent une pression uniforme.
Entretenir ses baskets
La solution de facilité voudrait qu’on les passe à la machine pour les retrouver comme neuves, mais tambour et chaleur risquent de détériorer la mousse et les amortis. On préconise donc un lavage à la main. Et on évite le séchage sur un radiateur pour des raisons similaires.
On n’oublie pas le choix des chaussettes pour éviter les frottements et maintenir la cheville correctement !
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