Elles jouaient à domicile et elles ont brillés. Lors des Jeux olympiques de Paris 2024, l’équipe de France féminine de handball a une nouvelle fois confirmé son statut de puissance mondiale. Au compteur : sept victoires consécutives avant de s’incliner en finale face à la Norvège. Les Bleues ont décroché une médaille d’argent qui réaffirme leur place parmi les grandes nations du sport collectif féminin. La performance inspire et attire l’attention. Et ce, bien au-delà des simples passionnés de handball. On pense notamment aux amateurs de paris sportifs qui suivent de près les performances de l’équipe via les plateformes des meilleurs bookmakers. Retour sur un phénomène sportif au féminin.
Une aventure construite sur deux décennies
Le déclic remonte au début des années 2000. Après une médaille d’argent aux Jeux de Sydney en 2000, la Fédération française de handball (FFHB) décide de professionnaliser davantage le secteur féminin. Cela passe par une structuration accrue des pôles espoirs, une meilleure visibilité des compétitions et une montée en puissance du championnat national.
Mais c’est surtout sous la direction d’Olivier Krumbholz, sélectionneur emblématique, que l’équipe de France féminine prend une nouvelle dimension. Vainqueur du championnat du monde en 2003, il revient en 2016 pour une deuxième période à la tête des Bleues, marquée par une régularité impressionnante : or mondial en 2017, or européen en 2018, argent aux Jeux de Tokyo 2021, or aux mondiaux 2023, et enfin argent à Paris 2024.
Un collectif au sommet de son art
Le secret de cette réussite tient en un mot : le collectif. Contrairement à certaines équipes portées par une ou deux stars, la force des Françaises réside dans une profondeur d’effectif remarquable. Lors des JO 2024, Tamara Horacek s’est distinguée comme meilleure buteuse française (40 buts), tandis qu’Alicia Toublanc a été sélectionnée dans l’équipe type du tournoi. Mais l’ensemble du groupe a brillé, des cadres expérimentées aux jeunes intégrées avec finesse dans le dispositif.
La cohésion du groupe, le système défensif rigoureux et les contre-attaques tranchantes sont les marques de fabrique d’une équipe qui impressionne par son intensité physique et mentale. Olivier Krumbholz, en poste jusqu’à la fin 2024, a su créer une alchimie rare.
Le paradoxe du championnat français
Le potentiel est réel. Les sponsors commencent à s’y intéresser, à l’image des marques qui accompagnent l’équipe de France. Des plateformes spécialisées comme Surlesparis relaient régulièrement les performances du championnat, contribuant à sensibiliser un public plus large, notamment chez les parieurs et les amateurs de sport féminin.
Et poutant, malgré ces succès internationaux, le championnat français féminin peine encore à trouver un écho médiatique à la hauteur des performances de l’équipe nationale. Domination quasi exclusive de Metz et Brest, faiblesse des affluences, couverture télévisée limitée : les freins sont nombreux.
La majorité des clubs évoluent encore sous statut associatif, avec des budgets souvent modestes. Si Metz, par exemple, atteint régulièrement les quarts ou demi-finales de Ligue des champions, ces exploits restent peu visibles hors des cercles d’initiés. Cette situation contraste avec la dynamique des clubs masculins ou de certaines autres disciplines féminines comme le football.
Une place assurée parmi les grandes puissances
La France figure désormais systématiquement dans le dernier carré des grandes compétitions. En 2023, elle remporte le championnat du monde face à la Norvège, inversant la tendance après plusieurs finales perdues face aux Scandinaves. En 2024, malgré une défaite en finale olympique (29-21), les Bleues ont dominé leurs adversaires pendant toute la phase de groupes et les phases à élimination directe, impressionnant par leur maîtrise.
Lors de l’Euro 2024, organisé entre fin novembre et mi-décembre, la France termine à la quatrième place. Une performance honorable dans une compétition particulièrement dense, marquée par une défaite en demi-finale contre le Danemark, puis en petite finale contre la Hongrie. Ces résultats témoignent néanmoins de la constance de l’équipe au plus haut niveau.
Des échéances cruciales à venir
L’avenir immédiat s’annonce chargé. En 2025, les Bleues défendront leur titre mondial lors du Championnat du monde qui se tiendra entre le 26 novembre et le 14 décembre en Allemagne et aux Pays-Bas. Placées dans le groupe F, elles affronteront notamment la Hongrie à ’s-Hertogenbosch, dans un tournoi où elles seront attendues comme les grandes favorites.
Par ailleurs, la succession d’Olivier Krumbholz est un enjeu majeur pour la Fédération. Le choix du futur sélectionneur – ou sélectionneuse – sera déterminant pour conserver l’élan actuel sans bouleverser l’équilibre d’un collectif soudé.
Le défi de la médiatisation
Pour capitaliser sur cette dynamique, plusieurs leviers peuvent être activés. D’abord, renforcer la visibilité télévisée de la Ligue Butagaz Énergie. Ensuite, développer les passerelles entre clubs amateurs et professionnels pour élargir la base de formation. Enfin, intégrer davantage le handball féminin dans les grands événements sportifs médiatiques nationaux, à l’image de ce qu’ont réussi à faire les sélections féminines de football ou de rugby.
Le sport féminin français est en pleine mutation. Et dans cette transformation, le handball joue un rôle moteur. Grâce à ses résultats constants et à l’exemplarité de ses athlètes, il constitue un modèle de performance et de résilience. Reste à lui offrir l’exposition qu’il mérite.