Chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Ordre national du mérite, la danseuse de ballet Sylvie Guillem, jeune retraitée de la scène, a participé en 2015, la même année que sa tournée d’adieux, à une campagne de pub pour la Peta : « Picture Yourself Strong and Healthy. Go Vegan ». L’étoile invite son entourage et les lecteurs de Women Sports à la suivre dans sa démarche. Par Léa Borie
« Charcuterie, saucisse, tout ce qui est bien lourd, bien gras, bien viande : j’étais une vraie carnassière ! Devenir végétarienne n’était absolument pas dans mon esprit. Pape peut-être, mais végétarienne, jamais !
Il y a 6 ans, en apprenant qu’en 2050, il n’y aurait plus un poisson dans la mer, j’ai dit : sans moi ! J’ai commencé par le poisson, puis la viande, avant d’arrêter les produits laitiers et tout produit animal, toujours par conscience morale. J’étais une bonne mangeuse et le suis encore : j’ai gardé mon envie de découvrir des saveurs.
Quand on a l’habitude d’acheter jambon et poulet, en ouvrant son frigo, on se dit qu’on n’a rien à manger, que nos plats sont tristes, mais c’est beaucoup plus riche que ça. J’ai redécouvert des légumes que je ne regardais même pas avant. Ma révélation s’est faite lors d’un voyage à Beyrouth. Ce sont des mets colorés, parfumés, qui viennent de différentes cultures… Bien plus variés qu’un steak-frites ! En faisant cette rencontre avec la cuisine méditerranéenne, j’ai été confortée dans mes efforts.
Depuis, je n’ai jamais autant entendu la question : où trouves-tu tes protéines ? Mais on le sait bien, on en trouve partout ! Devenue vegan en fin de carrière, entre mes 46 et mes 50 ans, logiquement, j’aurais dû être plus fatiguée, j’avais besoin de toute ma force et je peux vous dire que j’en avais, pour danser 70 spectacles dans 33 villes et 16 pays en 9 mois, lors de ma dernière tournée ! J’avais plus de résistance physique, j’allais au bout de mon spectacle avec plus de facilité. Et moralement, je me sentais bien, moins hypocrite, plus cohérente.
Je regrette juste de l’avoir réalisé tard. C’est une question de déclic, et si j’arrive à le créer plus tôt dans mon entourage de sportifs, tant mieux. »