L’arrivée du printemps nous donne souvent des envies de fraîcheur, de corps sain dans un esprit sain, de décompte bikini challenge… Mais pour la pratique sportive, qu’est-ce que ça donne de s’adonner à une cure détoxifiante ? Qu’est-ce qu’une alimentation détox ? On s’est tourné auprès de Claudia Arganini, docteure en nutrition au Palace Merano***** en Italie (*). Elle nous explique les bienfaits d’une détox comme elle est pratiquée en cure, et comment bien la réaliser.
Par Léa Borie
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N°24 d’avril-mai-juin 2022.
Alimentation détox : effets escomptés de la détox
L’alimentation détox, ce sont quelques privations quand-même. Alors avant de se lancer, penchons-nous sur le résultat. L’objectif de la manoeuvre est de stimuler le métabolisme pour qu’il fonctionne mieux et nous apporte davantage d’énergie.
Meilleur sommeil, performances physiques accrues… et votre peau vous dit merci. Et tout ça joue sur notre moral. On voit bien la différence par rapport à un lendemain de repas festif…
Libérer son corps des toxines
Chercher à nettoyer son corps, d’accord, mais il ne le fait pas déjà tout seul ? Si, mais parfois, l’organisme a besoin d’un petit coup de pouce. Notamment lors de troubles fonctionnels, digestifs, du sommeil… ou pendant la préparation avant compétition. Le plus souvent, c’est le déséquilibre du microbiote qui est en cause. On peut aussi aider son corps avec la prise de probiotiques.
Les bons réflexes en pratiquant la détox
Au Palace Merano *****, la cure détox s’étale sur une semaine. Elle se fait à base d’alimentation bio, peu calorique et vegan, hormis une portion de poisson deux fois par semaine. « On est sur une alimentation alcanisante, introduit le docteur en nutrition du palace, Claudia Arganini. Les aliments alcalins sont à base de végétal. Ce sont les légumes et céréales complètes, les graines entières. On utilise beaucoup quinoa, sarrazin, riz complet, riz rouge, légumineuses, graines de chia, avocat, sésame… »
Pour assaisonner et saucer : huile d’olive, de noix et d’avocat, herbes et épices. L’objectif est de restreindre les calories superflues pour éviter de surcharger la digestion et donc éliminer le stress.
Ce qu’elle exclue ? La viande, la charcuterie, les produits laitiers, les aliments transformés, le sel, le sucre ainsi que le café, l’alcool, et évidemment, la cigarette. Car ce sont des aliments dits « acides ». Claudia Arganini argumente son point de vue : « Je ne suis pas pro-vegan, mais il arrive souvent que des personnes qui viennent en cure possèdent une alimentation très protéines animales. Dans le cas de personnes qui arrivent en cure avec beaucoup de toxines, ce sera plus difficile les trois premiers jours. »
Il s’agit aussi de limiter les pommes de terre, car riches en amidon, elles gardent l’eau et constituent un indice glycémique haut alors qu’on souhaite conserver un faible indice glycémique.
Les préalables avant de se lancer dans la détox
Ne vous lancez pas comme ça, sans filet, conseil ni accompagnement. Surtout dans le cadre d’une activité physique ! Le jeûne se pratique de façon encadrée. Notre experte du Palace Merano s’entend sur une privation d’aliments solides durant 36h. « Nous proposons un jeûne à partir de bouillons riches en minéraux et tisanes ».
Le but de l’alimentation détox : alléger la fonction du foie et des reins pour se libérer de rétentions. Le docteure nous parle de smoothies jus de légumes avec artichaud et autres légumes verts, gingembre, herbes, curcuma. Dans l’ordre, il s’agit de commencer par une détox, avant un court jeûne, et de conclure avec une détox, pour préparer son corps et commencer progressivement à vider les toxines pour éviter les réactions hépatiques (inflammation du foie).
Mais cette pratique doit s’adapter à la personne. « Il n’est pas recommandé de pratiquer un jeûne drastique chez les personnes très sportives, mais plutôt un détox à base de protéines végétales et de poisson. D’une manière générale, la cure se pratique dans les moments de pauses. » Le risque ? L’experte évoque une « acidose métabolique » (trouble acido-basique) accompagnée d’une perte de muscles. Quoi qu’il arrive, la spécialiste ne recommande pas de faire de purge chez soi.
« Je déconseille aussi les cures de plusieurs jours trop restrictives de monodiète type jus, légumes ou fruits. Ça rendra quelque chose de déséquilibré en matière de nutriments, avec un organisme en hypo ou en hyperglycémie et donc un état de stress. L’excessif n’est jamais bon. » Pour terminer, l’experte le rappelle, l’idéal est de réussir à manger sainement sur la semaine, plutôt que d’alterner excès et détox.
(*) Dr Claudia Arganini, nutritionniste, sous la Direction médicale du Dr Massimiliano Mayrhofer du Palace Merano (palace.it/fr). L’hôtel 5* dispose d’un Spa médical à la rencontre de la médecine chinoise et occidentale afin de se régénérer, dont la diététique est un des piliers des traitements en cure.