En tout, elle aura passé 68 jours en mode «survie». Candidate de l’émission Koh-Lanta en 2008, Nathalie Fernandez a rempilé cette année pour l’édition spéciale All-Stars «Le Combat des héros», diffusée au printemps dernier. Éliminée aux portes de la finale, cette mère de famille de presque 40 ans revient pour Women Sports sur l’expérience sportive et mentale hors du commun que représente le très populaire jeu d’aventures de TF1.
Propos recueillis par Floriane Cantoro – Reportage photos : Jean-Baptiste Autissier / Panoramic

WOMEN SPORTS : Nathalie Fernandez, comment vous êtes-vous préparée physiquement pour chacune de vos deux aventures, en 2008 puis en 2018 ?
Nathalie Fernandez : En 2008, je faisais entre 8h et 10h de sport par semaine, essentiellement du cardio. À l’époque, les candidats étaient prévenus de leur sélection 30 jours avant le départ. Quand j’ai su que je partais en tournage, j’ai demandé à mon coach de me faire un programme de renforcement des bras et du dos, en prévision des épreuves physiques où il faut ramper et grimper. En 2018, les candidats n’ont été appelés que 15 jours avant de partir. C’est trop court pour se préparer physiquement. Heureusement pour moi, j’avais repris le sport que j’avais arrêté pendant quelques années après mes grossesses. Depuis un an, je m’étais remise à faire entre 10h à 15h de sport par semaine, plutôt du renforcement musculaire. J’ai également croisé la route d’un coach qui m’a donné le déclic pour tout ce qui est alimentaire : j’ai arrêté le sucre, le pain, les produits industriels et raffinés… C’est pourquoi, sur l’île, je ne parlais pas de pizzas, de burgers ou de raclettes comme les autres candidats ! Ça ne me manquait pas puisque je n’en mangeais plus. Ma condition physique était meilleure en 2018 qu’en 2008. J’ai doublé tous mes temps sur les épreuves mythiques du programme : 30 minutes au cochon pendu, contre 15 minutes en 2008 ; 40 minutes au panda au lieu de 20 ; et j’ai gagné trois fois plus d’épreuves. Et pourtant, j’avais 10 ans de plus ! Mais avec une préparation physique différente et, sans aucun doute, une meilleure hygiène de vie.
WS : Comment fait-on pour disputer les épreuves sportives le ventre vide ?
Nathalie Fernandez : Depuis 2013 [ndlr, décès d’un candidat sur le tournage], tous les participants sont testés physiquement à l’INSEP avant le départ. C’est une mesure de sécurité : la production s’assure qu’on n’a pas de problème cardiaque et qu’on connaît nos limites. Quand on fait du sport sans être alimenté, les capacités ne sont pas du tout les mêmes. Il y a un énorme décalage entre la tête et le corps. Je m’en suis rendue compte lors de ma première aventure, sur le parcours du combattant au 20e jour d’aventure. Je venais de me fâcher avec une bonne partie du groupe. J’étais donc sur-motivée pour remporter cette épreuve. J’ai foncé en tête sur le parcours jusqu’à me retrouver face à une barre qu’il fallait franchir. Rien de bien compliqué. Et pourtant, impossible de la passer : mon corps m’a lâchée. Le corps ne suit pas forcément s’il n’est pas nourri. Et vice-versa : la tête peut prendre le relais d’un corps affaibli. C’est assez impressionnant !
WS : Les candidats ne sont pas des sportifs de haut-niveau et, pourtant, il faut un vrai mental de champion pour participer à l’émission !
Nathalie Fernandez : Entre le manque d’hygiène et de nourriture, les conditions de vie, les épreuves sportives et la stratégie du jeu… ça fait beaucoup à encaisser. Quand on part pour la deuxième fois, comme c’était le cas de tous les candidats en 2018, on sait ce qui nous attend. Je savais que j’avais le mental pour faire ce genre
d’émission. Cependant, depuis 2008, je suis devenue maman. Et je ne savais pas si mes filles seraient une force ou une faiblesse pour moi, c’est-à-dire un manque. Finalement, elles ont été une force. Je savais qu’elles allaient regarder l’émission et je voulais qu’elles soient fières de moi. Le plus dur sur Koh-Lanta, ce sont les autres. Ce n’est pas le plus physique qui gagne. Ce n’est pas celui qui remporte le plus d’épreuves. Ce n’est pas celui qui est le plus à l’aise sur le camp. C’est tout simplement le plus malin et le plus stratège.
WS : Comment se passe le retour à la «vie normale» ?
Nathalie Fernandez : Un Koh-Lanta de 30 jours, on met 3 mois à s’en remettre physiquement. Quatre semaines après le tournage, mon coeur ne pouvait toujours pas dépasser les 120 battements par minute. Niveau alimentation, c’est encore pire ! Au retour de ma première saison, en 2008, j’avais mis beaucoup de temps à me recaler sur les horaires de repas classiques. Je mangeais à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Cette année, je me suis plus rapidement recadrée. Par contre, j’ai été beaucoup plus tentée de manger des cochonneries alors que sur l’île, ça ne me manquait pas du tout. Ce sont les effets de la privation. Six mois après le tournage, je ne mangeais toujours pas correctement. Si on perd des kilos sur Koh-Lanta, on les reprend aussitôt rentré. Et l’effet «yoyo» est terrible.
WS : Quelle est votre routine sport depuis la fin de l’émission ?
Nathalie Fernandez : J’ai repris la musculation et la danse de couple. Je vais également me mettre au CrossFit cette année. C’est une discipline très complète. Elle fait travailler de nombreux muscles, notamment ceux du dos qui sont très importants. Pour la petite anecdote, quand j’ai su que j’allais participer à l’émission en 2008, mon coach de l’époque m’avait préparé un programme de renforcement musculaire du dos (sur un mois). Je l’avais repris l’année d’après, pensant participer à l’édition spéciale Koh-Lanta Le Choc des héros en 2009. Mais j’ai eu un grave accident de moto entre temps. Le chirurgien qui m’a opérée [ndlr, elle a une plaque au niveau des cervicales] m’a dit que j’étais encore en vie parce que mon dos était musclé, ce qui avait certainement amorti le choc. Finalement, c’est peut-être l’aventure Koh-Lanta qui m’a sauvé la vie !
Instagram : @nathalie_koh_lanta_allstars
Retrouvez également le programme de musculation spécial machines et salle de sport coordonné par Nathalie Fernandez et les coachs sportifs L’Orange Bleue.