On dit de lui que c’est un aliment complet, très utile dans l’alimentation du sportif. Mais qu’apporte-t-il de si miraculeux ? Pour répondre à cette question, nous avons visité une culture de spiruline et étudié de près ce produit qu’on présente parfois comme une « algue » mystérieuse.
Par Léa Borie
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N°18 de octobre-novembre-décembre 2020.
La spiruline, ça ressemble à quoi, ça pousse où ?
Profil type de la spiruline
On dit souvent d’elle que c’est une micro-algue verte naturelle. En réalité, c’est un raccourci : il s’agit d’une cyanobactérie. Elle se présente en spirale, forme qui lui donne son nom. Elle est de couleur vert-bleu, due à la présence de chlorophylle et de phycocyanine (elle teinte la langue et les lèvres en vert !) Cette info est importante : une spiruline toute bleue n’est pas bon signe, cela signifie qu’elle a perdu sa chlorophylle…
Elle appartient aux « super aliments » que sont notamment les baies de goji, le ginseng ou encore le curcuma.
Elle est reconnue pour être l’un des aliments les plus riches en vitamines, minéraux, antioxydants.
Sa qualité nutritionnelle est supérieure aux légumineuses et aux céréales. Elle est utilisée dans certaines missions humanitaires pour subvenir aux besoins des personnes souffrant de malnutrition.
Culture de la spiruline
À l’état naturel, elle croît dans des lacs des régions chaudes, et dont le sous-sol ou le terrain volcanique enrichit les eaux en sels minéraux. Elle est cultivée de manière importante en Californie, à Hawaï et en Chine. En France, la spiruline est cultivée sur de petites exploitations. On ne dénombre pas moins de 120 cultivateurs, rattachés ou non à la Fédération des spiruliniers de France, d’après le gérant de SpiruPhile, mais elle reste réservée à un public encore assez averti. Environ 5 % des Français en consommeraient.
On l’apprécie pour son aspect écologique. En effet, elle demande 50 fois moins d’eau que la viande de boeuf et 3 fois moins que le soja.

Gare à la provenance de la spiruline !
Remarque sur les qualités nutritives : la valeur nutritionnelle varie en fonction du milieu de culture, de la récolte, du séchage et de la saison. En effet, pour qu’elle garde sa qualité, il faut qu’elle soit séchée à une température ne dépassant pas 42°C. C’est la raison pour laquelle il faut préférer se tourner vers des producteurs raisonnés et passionnés, en évitant les productions intensives de plus de 5 000 m2, de pays lointains.
Être vigilant sur l’origine du produit permet de limiter les risques de tomber sur des substances toxiques ! Malgré tous ses efforts, actuellement, cette culture ne peut répondre aux exigences françaises de l’agriculture bio, car sa technique requiert des fertilisants minéraux (azote minéral) qui ne font pas partie de la certification bio.
La spiruline, pour quel sportif ?
La spiruline améliore la digestion, contrôle l’appétit, apporte vitalité, tonus et équilibre nutritionnel… Sur le volet sportif plus précisément ?
On mise tout sur la perfo
Grâce à sa teneur en fer biodisponible, en vitamines B (B1, B6, B9, B12), en oligoéléments, en enzymes, elle augmente le volume maximum d’oxygène utilisé par les muscles. Son effet purifiant et oxygénant permet d’évacuer efficacement les polluants, particulièrement l’acide citrique d’énergie. Surtout que cet aliment, hyper assimilable, offre des apports énergétiques rapides, grâce à sa forme de micro-algue unicellulaire. De fait, elle agit comme un dopant naturel. C’est pour ça qu’on la recommande en cas d’entraînement intense et sollicitant.
Banco sur la récup
Avec une composition chargée en phycocyanine, un puissant anti-inflammatoire naturel, elle limite les douleurs musculaires. En effet, lors d’un exercice intense, on observe une formation importante de radicaux et traumatismes, qui conduisent à un état inflammatoire. Phénomène contré par ce pigment.
Il est apprécié notamment pour ses vertus détox et stimulantes du système immunitaire. La vitamine B5 permet de son côté d’améliorer la fixation du fer et participe à la construction et au renouvellement du tissu cellulaire. De quoi limiter les blessures, la fatigue et les crampes.
Cap sur le programme de muscu
Riche en protéines (60 à 65 % de son poids sec !) et acides aminés, la spiruline garantit 0 apport en graisse ou en sucre. Ce n’est pas pour rien que la NASA en a fait un aliment de choix pour les astronautes. Rappelons qu’elle est qualifiée par l’Unesco d’« aliment idéal et le plus complet de demain ».
Pour l’OMS, c’est « le meilleur aliment pour l’humanité au XXIe siècle » ! On la recommande notamment : – en cyclisme, car cette pratique nécessite une endurance élevée, une puissance dans les jambes – en course à pied, pour limiter les douleurs musculaires dues aux impacts.

La spiruline, ça se prend quand, comment ?
- Le poids : La quantité de prise journalière est variable, en fonction de l’attente, de l’état de fatigue… Mais elle oscille entre 3 et 10 g. Pour démarrer, mieux vaut ne pas être trop gourmand, commencer par 1 à 2 g, et stopper la cure si des maux de ventre, de tête ou des problèmes cutanés surgissent.
- Le moment : Comme pour la quantité, le moment de la journée où l’on prend sa spiruline dépend de ce qu’on en attend, si c’est plus un boostant ou pour la récup.
- La forme de la prise : Il en existe quantité : paillettes, comprimés, flocons, capsules, gélules… On peut aussi l’intégrer à ses repas (soupe, riz, pâtes, semoule, légumes, jus, lait…) Mais attention, son goût particulier ne plaira peut-être pas à tous ! Ceci étant, la première version énoncée (en paillettes) resterait la meilleure solution car c’est la plus naturelle et la moins transformée, de quoi conserver un max de nutriments et donc de vertus
La spiruline et quelques mises en garde
Pas si vite ! Vous ne pensiez pas qu’on était ce genre de charlatan à vous faire croire que tout est parfait dans le meilleur des mondes, et vous « vendre » ce produit parfois prétendu détenteur de « vertus surnaturelles ». Calmons-nous.
Ce n’est pas l’aliment magique pour les personnes végétariennes. Il lui manque aussi un peu d’oméga-3, de vitamine C et d’iode pour supplémenter toute sorte de carence. Pour toute cure longue en supplémentation, veuillez demander l’avis de votre médecin.
Immersion à Spiruphile, centre de culture de la spiruline
« Je vous invite à admirer la vue de mon bureau », nous lance Jean Bazinet, cultivateur, en arrivant devant ses serres. Et c’est vrai que la vue sur tous les Monts du Lyonnais alentours est grisante ! Il s’agit de la première entreprise du département du Rhône dans ce domaine. On nous explique que la spiruline est « le premier être vivant qui a été capable de faire la photosynthèse », et qu’elle contient « toutes les vitamines (sauf la C) et plus de 20 acides aminés dont les 8 essentiels ».
L’avantage de consommer de la spiruline d’ici ? Les bassins sont remplis d’eau de source, sans pesticide ni nitrate. Et ça mange quoi, de la spiruline ? « Je reconstitue la culture naturelle de la spiruline, nous explique Jean Bazinet, en ajoutant de l’eau, du sel, du bicarbonate de soude, de l’azote, et du magnésium ainsi que des oligoéléments pour bien la nourrir ».
(Sachet de spiruline SpiruPhile en brindilles 100 % naturelle et fermière : 17 € les 100 g, spiruphile.fr)