La tenniswoman N°1 française a accepté de répondre aux questions de Women Sports. Caroline Garcia nous raconte son quotidien de championne. Elle revient en particulier sur sa saison 2017 exceptionnelle, mais aussi marquée par une petite polémique : son retrait de l’équipe de Fed Cup pour privilégier sa carrière en simple. Elle nous révèle enfin quelques facettes cachées de sa personnalité !
PROPOS RECUEILLIS PAR MARION CHEVALIER
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N°8 d’avril-mai-juin 2018.
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Caroline, vous avez réalisé une montée en puissance impressionnante sur la saison 2017. Quel regard portez-vous sur cette incroyable progression ?
C’est en effet un bel accomplissement, avec une fin de saison 2017 riche en émotions ! J’ai remporté deux titres prestigieux, et j’ai eu le sentiment que tout le travail consenti commençait à porter ses fruits.
Vous aviez pourtant mal débuté la saison avec de graves maux de dos et des polémiques à n’en plus finir sur votre non-participation à la Fed Cup… Comment avez-vous vécu cette période ?
Ce fut une période difficile sur tous les plans, à la fois physique avec ces graves problèmes au dos, et bien sûr avec ces polémiques injustifiées. J’ai eu le sentiment très amer que tout ce que j’avais apporté à l’Equipe de France pendant quatre ans était tout simplement oublié… Ce sentiment d’ingratitude m’a profondément meurtrie.
À quel moment avez-vous eu le déclic physique et/ou moral ? Et à quoi attribuez-vous ce déclic ?
Je crois que cela a été progressif depuis mon quart-de-finale à Roland-Garros, puis une deuxième semaine à Wimbledon, et peut-être aussi une certaine prise de conscience à Tokyo en septembre sur mes capacités à pouvoir élever mon niveau de jeu.
Comment décririez-vous l’évolution de votre jeu sur la saison 2017 ?
C’est tout un ensemble de choses qui se mettent en place, des points qui sont travaillés depuis des années. De la précision, de la constance, de la rigueur… mais aussi une forme de détachement qui permet de progresser tout en gérant la pression.
Après les meilleurs Roland-Garros et Wimbledon de votre carrière, vous enchaînez sur une tournée asiatique triomphante : deux victoires à Wuhan puis Pékin, une entrée dans le Top 10 mondial et un ticket pour le Masters de Singapour. Réalisiez-vous, à ce moment-là, que vous étiez en train de changer de dimension ?
Avec les résultats qui s’enchaînent, on sent que quelque chose commence à changer, mais sur le moment, on est encore dans l’action et on se rend simplement compte que c’est une grande joie personnelle liée à un accomplissement majeur. Ensuite, vient le temps du recul et de la prise de conscience de l’engouement créé par ces performances auprès des fans, des médias ou encore du grand public.
Comment vivez-vous ce nouveau statut d’élite du tennis mondial féminin ?
Très bien évidemment ! Cela donne quelques privilèges utiles et valorisants. Mais ceci étant dit, dans le tennis, les compteurs sont remis à zéro à chaque match ! Alors on n’a pas vraiment le temps de savourer, il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers.

N’avez-vous pas trop de pression pour la saison 2018 ? Que faites-vous d’ailleurs pour évacuer la pression ?
Je préfère prendre les choses différemment en me disant que 2018 est une année pleine d’opportunités formidables. À moi de les saisir ! Après, c’est sûr que tout ce que j’ai fait, les titres que j’ai gagnés, mon meilleur classement de n°7 mondiale, personne ne pourra me l’enlever.
« Le tennis est effectivement un des sports féminins les mieux rémunérés » – Caroline Garcia
Votre carrière à des allures de start-up familiale : votre père est aussi votre entraineur et votre mère semble également bien impliquée dans votre parcours sportif. Expliquez-nous ce fonctionnement ?
C’est assez simple ! En fait, cela se met en place dès que l’on commence à faire des compétitions chez les jeunes. Des centaines de parents s’investissent et accompagnent leurs enfants dans tous les déplacements, et cela se poursuit année après année. J’ai eu la chance de pouvoir compter sur mes parents qui ont pu se rendre disponibles dans ce projet sportif familial.
Le tennis est un des sports les mieux rémunérés de la planète pour les femmes. Avez-vous le temps d’en profiter ?
Le tennis est effectivement un des sports féminins les mieux rémunérés. Oui, j’essaie d’en profiter tout en restant raisonnable. Mais en fait, le temps manque ! Chaque semaine, il y a un tournoi ! Et dix mois sur douze, je voyage d’une ville à une autre…
Vous êtes très active sur les réseaux sociaux et suivie par des centaines de milliers d’abonnés. Un petit mot à leur adresser ?
Je voudrais tous les remercier pour leur soutien fidèle, dans les bons moments comme dans les moins bons. Je suis tellement fière de pouvoir partager cette magnifique aventure humaine et sportive avec eux. Et ce n’est pas fini !
L’INTERVIEW PING-PONG DE CAROLINE GARCIA
Plutôt séries TV ou films ? Films
Leonardo DiCaprio ou George Clooney ? Leonardo DiCaprio
Beyonce ou Rihanna ? Rihanna
Salé ou sucré ? Salé
Thé ou café ? Thé
Chien ou chat ? Chien
Noir ou blanc ? Blanc
Jupe ou jean (en dehors des courts) ? Jean
Talons ou baskets (en dehors des courts) ? Baskets
Casquette ou bandeau ? Bandeau
Wuhan ou Pékin ? Les deux
« Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends » ou « Croyez en vos rêves et ils se réaliseront peut-être, croyez en vous et ils se réaliseront sûrement » ? Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends
En enfin (parce qu’on n’a pas pu résister…) : Nadal ou Federer ? Federer