Christine Gossé est l’une des rares femmes à avoir entraîné et gagné des médailles mondiales en aviron avec des équipages masculins et féminins. Elle est depuis 1997 (20 ans) entraîneure national au sein de la Fédération Française d’aviron. Après sa carrière en tant que rameuse, elle a entrainé les juniors, les équipes de France féminines et masculines ainsi que les séniors. Aujourd’hui elle s’illustre dans le secteur féminin.
Comment êtes-vous devenue entraîneure de l’équipe de France féminine d’Aviron ?
Après les Jeux Olympiques de Londres en 2012, j’ai voulu changer et reprendre le secteur féminin qui n’existait pas puisque c’était la première fois depuis les jeux de Montréal en 1976 qu’il n’y avait pas eu de rameuse française à cause du niveau trop faible. En 2012, j’ai arrêté d’entraîner les hommes et j’ai demandé à entraîner les femmes. Depuis 2013, je suis responsable du secteur féminin (espoirs et élites) et entraîneure.
En quoi consiste votre métier ?
Comme j’ai l’habitude de le dire, il faut être un peu couteau suisse c’est-à-dire savoir tout faire. En plus, je suis responsable du Pôle France INSEP depuis 2003. Mon métier consiste à planifier l’année des Olympiades sur les stages, décider des compétitions et du matériel à acheter, m’occuper de la logistique (logement, restauration…). En plus, il faut gérer et programmer l’entraînement et savoir faire preuve de psychologie c’est-à-dire trouver les bons mots pour motiver et mettre en confiance les athlètes à l’approche des compétitions. J’ai également une collègue Camille, entraîneure de l’équipe de France junior qui est venue me rejoindre et qui se débrouille très bien sur le Pôle Insep.
Comment évolue la mixité dans l’aviron ?
Au niveau des licenciés par exemple, on a à peu près 40% de femmes et je suis la seule entraîneure en équipe de France élite. En équipe de France junior il y a deux femmes dont une au Pôle France de Nantes et ma collègue à l’INSEP. Il y a aussi Pascale Bouton qui est cadre technique à la fédération (DTN adjoint). Ainsi que quelques collègues en ligue aussi. Mais on est quand même très peu, on doit être une dizaine sur 40.
Vous pensez qu’il y aura une évolution ?
Il y a aura une évolution quand l’équipage féminin gagnera des médailles aux championnats du monde et surtout aux Jeux Olympiques et que la Fédération communiquera beaucoup là-dessus. A mon niveau, je communique sur une page Facebook qui s’appelle Féminin Aviron 2020 où je partage des photos, des vidéos et les résultats des compétitions internationales. C’est ma façon à moi de communiquer spécifiquement sur le secteur féminin.
Mais il y a déjà eu une super évolution. En effet, on est passé de 0 rameuse en 2012 à 4 à Rio en 2016 c’était la première fois qu’elles participaient aux Jeux Olympiques. En plus, un bateau a eu la 5ème place en finale. Donc maintenant, on vise des médailles aux championnats du monde puisque sur la dernière compétition internationale que l’on vient de faire il y a deux bateaux qui sont montés sur le podium (2ème et 3ème place). Il va falloir concrétiser ses résultats fin septembre-début octobre aux championnats du monde en Floride.
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Gossé Christine en Bref
- Actuellement Entraîneure nationale au sein de la Fédération Française d’Aviron dans le secteur féminin
- 4 participations aux Jeux Olympiques en tant que rameuse (1984-1988-1992-1996) et 4 en tant qu’entraîneure (2004-2008-2012-2016)
- Responsable du Pôle France INSEP depuis 2003
- Depuis 2013 Cheffe des Equipes de France Féminine séniore
- Entraîneure Equipe de France masculine de 2005 à 2012
- Entraîneure Equipe de France féminine de 2001 à 2004