La Fondation de France créé en 1969 est le premier réseau de philanthropie en France. Elle réunit fondateurs, donateurs, experts bénévoles, salariés et des milliers d’associations, tous engagés et portés par la volonté d’agir. Elle répond aux besoins des personnes vulnérables, avec des actions favorisant le lien social et respectant leur dignité et leur autonomie. Elle essaie également d’accompagner et de donner des conseils aux porteurs de projet. Levons le voile aujourd’hui sur le programme « Sport Santé Insertion » et plus particulièrement l’appel à projets « Allez les Filles ! ».
« Allez les filles ! »
Le programme Sport Santé Insertion à deux appels à projet, dont « Allez les filles ! » qui existe depuis 2004. Il a pour vocation à utiliser la pratique physique et sportive comme un outil d’insertion social, professionnel, familiale pour les jeunes femmes de 12 à 25 ans dans les territoires sensibles ou isolés. Le sport fait partie intégrante d’un accompagnement global et peut être un levier pour les femmes et leur estime de soi. L’idée est d’expliquer ce que sont les valeurs du sport aux jeunes pour les décliner dans leur vie quotidienne. Mais aussi de pouvoir aider les jeunes femmes qui peuvent être parfois en souffrance, en difficulté scolaire ou familiale pour leur permettre de mesurer à quel point le sport peut les aider dans leur quotidien.
Depuis la mise en place du programme, la Fondation de France a eu la possibilité de soutenir 631 projets en France Métropolitaine et en DOM-TOM. Et lance son prochain appel à projet « Allez les filles ! » mi-octobre pour en savoir plus : https://www.fondationdefrance.org/fr/allez-les-filles
Il faut sensibiliser davantage les professionnels à travailler en pluridisciplinarité pour vraiment être efficace et utiliser l’outil sportif à des fins d’insertion sociale et professionnelle.
Par exemple, pour une jeune fille en difficulté scolaire découragée car elle a du mal à se concentrer et à avoir des bonnes notes. Elle peut devenir un petit peu violente avec ses professeurs ou ses camarades donc le professeur va avoir l’idée de discuter avec une association sportive à côté du lycée en disant « j’ai une jeune fille qui suit une scolarité difficile je suis persuadée que le tir à l’arc pourrait être une opportunité pour elle qu’est-ce que vous en pensez ? ». Les échanges auront lieu entre la jeune fille en difficulté, le professeur ou l’assistante sociale et l’éducateur physique. L’idée c’est qu’au début elle risque de se décourager car elle ne sait pas faire du tir à l’arc, l’éducateur va essayer de travailler justement ce découragement et ensuite une fois qu’elle atteint sa cible essayer de retraduire cela dans son quotidien.
C’est la même chose pour les jeunes filles qui ont des difficultés de comportement ou d’acceptation de leur changement corporel à l’adolescence : il va falloir trouver la pratique sportive qui bien sur correspond au besoin de cette jeune fille et voir avec elle comment on peut travailler cet estime de soi. Il y aura également la présence de médecin, infirmier, assistants sociale… Le centre c’est la jeune fille et autour d’elle il y a plein de professionnels qui vont agir. Le but est d’utiliser la pratique comme levier pour lever un frein.
« Sport et santé en milieu rural »
Le deuxième appel à projet s’appelle « Sport et santé en milieu rural ». Son objectif est d’utiliser l’outil sportif à des fins d’amélioration de la santé ou de prévention de pathologie. Il est accessible à tous en milieu rural mais le jury va regarder avec plus d’intérêt les projets à destination des femmes. Principalement pour des femmes vulnérables, les mères isolées ou bénéficiaires des minimas sociaux ou alors des femmes victimes de pathologie et en particulier de cancer.
Les projets seront portés par des réseaux de médecins qui travaillent avec des clubs sportifs dans le but de proposer des activités adaptées aux pathologies des femmes. La pratique est hebdomadaire pour qu’il y ait vraiment un impact sur les jeunes femmes. Chaque projet est adapté aux besoins des personnes et les professionnels (éducateurs et médecins) devront mesurer tout au long de l’année les progrès et l’impact que la pratique va avoir sur leur santé.
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Aurélie Martin en bref
Aurélie Martin est juriste en droit humanitaire de formation et consacre depuis plus de 10 ans son activité professionnelle au service de l’intérêt général. Elle a occupé des fonctions associatives puis a intégré le ministère des Droits des Femmes où a été créé le poste « Chargé de mission sport, culture et médias » dont l’objectif était l’égalité Femmes-Hommes dans le domaine du sport. Ce qui signifiait l’accompagnement des plans de féminisation des Fédérations sportives, le développement de la pratique sportive des femmes, favoriser la médiatisation du sport féminin et faire en sorte que les formations des professeurs d’EPS ou de STAPS contiennent des modules sur la lutte contre les stéréotypes.
Aujourd’hui, Aurélie Martin est responsable du programme Sport Santé Insertion de la Fondation de France, ainsi que d’une vingtaine de fondations placées sous son égide. Elle souhaite montrer aux associations qu’il est possible d’utiliser le sport à des vertus autres que la performance et étayer toutes ces bonnes pratiques pour donner envie à l’autre de s’engager sur cette question de sport social.
Cela fait désormais une quinzaine d’année qu’elle travaille sur la question de la place des femmes dans la société. Son rôle est d’accompagner les deux appels à projet de la Fondation de France dédiés au sport : le premier « Allez les filles ! » ainsi que le deuxième « Sport et Santé en milieu rural » qui s’adresse principalement aux femmes vulnérables et isolées ou atteintes de pathologies comme les cancers.