Tiens, et si on partait un week-end à la neige découvrir Val Thorens ? Idée excitante, qui le devient encore plus lorsqu’on vous dit que vous allez skier vraiment très haut, avec de la bonne neige, équipé tel un pro, et que les activités inédites pour vous vont pleuvoir ! Alors, on glisse ?
Par Léa Borie
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N.15 de janvier-février-mars 2020
Nous avons rendez-vous sur la plus haute station d’Europe. On saute dans un train, puis deux, direction Val Thorens. Après d’interminables lacets en voiture pour regagner la station depuis la gare de Moûtiers-Salins-Brides-les-Bains, on arrive enfin. Nous sommes à 2.300 m, mais au plus fort des remontées, nous atteindrons 3.200 m. Mais ça, nous y reviendrons plus tard : d’abord, posons le décor ! Sur un week-end, on a pu maximiser les activités sur neige, pour le plus grand plaisir de nos poumons et de notre cœur (parce que vous allez le lire, il y a eu du cardio et des sensations fortes !).
On passe à notre hôtel, le somptueux et cosy F°7 (Fahrenheit Seven). On ne traîne pas : la neige n’attend pas. On descend au « ski room » : notre équipement est chaud bouillant… nous aussi ! Une fois chaussée, avec d’autres skieurs-découvreurs comme moi, (plutôt confirmés que novices eux d’ailleurs), on commence à arpenter le domaine skiable : nous avons devant nous 150 km de pistes comme terrain de jeu pour le séjour. 30 remontées, 80 pistes : on ne devrait pas s’ennuyer. On commence à se familiariser avec le matériel et la tenue de ski.
Un mot sur Val Thorens
Un site encore vierge, au sommet de la vallée des Belleville, est convoité en vue d’y construire une station, pour marcher dans les pas de Courchevel, ouverte 20 ans plus tôt. Nous sommes en 1968. Deux ans plus tard, Val Thorens est inauguré avec 3 téléskis ! Aujourd’hui, c’est la station la plus recherchée par les internautes (peut-être aussi qu’on a fait monter les stat’ avec notre dossier !) En 2019, elle a même accueilli la 20e et dernière étape du Tour de France ! Bon, on y va ?
Se jeter dans le vide : la tyrolienne de Val Thorens
Une tyrolienne en haut de Val Thorens : quelle idée ? En tout cas, on y est allé tête baissée (nonnnn ! ne regarde pas dans le vide !) Le détail de poids : on part avec skis et bâtons accrochés dans le dos, chaussures de ski aux pieds : de quoi se challenger sur les plateaux d’atterrissage. Ah oui parce que vous croyiez qu’on allait descendre en une fois ? Eh non, il faut compter 3 tronçons et autant de secousses. 2 500 m d’altitude. D’ici, on domine. En glissant sur notre fil de fer, on voit tous les petits bonhommes en bas qui slaloment. Agitation bourdonnante.
Boire l’apéro tout là-haut : le ski de rando
Il a bien fallu nous motiver… « On monte au refuge (Le Bistrot de la Marine), et en arrivant, c’est bière du pays et soupe à l’oignon ! » Nous, sur le principe, on était d’accord. Mais il a fallu monter… à skis ! On est allé dans la remise de l’hôtel mettre nos « peaux de phoque » sur les skis Dynafit de rando, et c’était parti ! Honnêtement, si on en a un peu sous le capot et qu’on travaille déjà son cardio, ça monte tout seul pour une première (bon, on n’a pas monté une piste noire aussi). Selon le degré de la pente, on peut régler l’inclinaison de la chaussure sur le ski, ce qui limite l’inconfort au niveau du mollet et réduit quelque peu la difficulté (sans perde en plaisir de grimpe, ça n’est pas une assistance électrique non plus !).
Une fois arrivé au chalet, on est tout de même content de se déchausser pour mieux se réchauffer autour d’une bonne soupe et de bulles. Quand il a fallu repartir, on s’est muni d’une lampe frontale à faisceaux lumineux précis. « Ce matériel est très correct pour chasser le Grizzly », nous lance le moniteur. Il n’empêche, avec son champ de vision très large, elle nous évite des surprises sur la piste !
Premiers skis dans la poudre : commencer le hors-piste
Le lendemain, vous pensiez vraiment qu’on allait se reposer sur nos lauriers ? Que nenni ! On a renquillé avec une session de ski hors-piste, faire la première trace ou presque (avec notre matériel de sauvetage en avalanche, bien entendu), escorté par notre animateur Stéphane. D’une grande pédagogie, notre « prof du jour » nous a montré comment prendre ses virages au mieux (écartement des jambes, épaules à pivoter) pour éviter que les skis ne se plantent dans la poudreuse. J’en ressortirai indemne sans chute, mais on ne peut pas dire que je sois descendue avec une classe légendaire. Pour féliciter nos cuisseaux en feu, on s’est octroyé une tartiflette au Refuge du Lac du Lou, avant de redescendre et de rentrer dans nos contrées urbaines, rédiger ce récit que vous terminez de lire.
Conclusion sur le séjour à Val Thorens
On n’a pas eu le temps de s’y frotter, mais la station de Val Thorens comprend également un circuit de glace, un lac de plongée sous glace, un village igloo, une piste de ski-cross, un vol en ULM ou en paramoteur pour voir le domaine autrement, une session de snake gliss (luge en tribu, accrochés les uns derrière les autres). L’été, c’est aussi un bon spot d’entraînement au trail. A noter également que des cours de ski en langage des signes sont proposés aux personnes malentendantes. Parmi les nouveautés, une 31e remontée devrait voir le jour l’an prochain, pour nous emmener directement au sommet de Cime Caron (liaison avec Orelle) à 3 200 m. Et un nouveau centre sportif en forme de snowboard est annoncé pour 2021-22. Bref, on promet d’y retourner vite !
Informations pratiques et remerciements
Vous avez envie de tâter à votre tour la neige de Val Thorens ? La station est ouverte jusqu’au 3 mai cette année !
Un chaleureux remerciement à toute l’équipe de Morgane RP, un grand merci à la patience de notre animateur ESF pour nous avoir aidé à parcourir nos premières glissées en hors-piste, une salutation à F°7 pour leur accueil parfait. Et un merci à nos genoux, qui continuent de nous emmener loin… et haut !