Bien manger est un élément vital, surtout quand on fait du sport, a fortiori quand on est sportif au quotidien. Comment avoir une relation sereine et positive avec l’alimentation ? On a posé la question à Geneviève Mahin, psychothérapeute et nutrithérapeute, et on a épluché chaque conseil de son livre « Mon assiette et moi, Comment apaiser ma relation à l’alimentation ». Un échange chargé de bienveillance et d’encouragements qu’on vous partage sans modération.
Par Léa Borie
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N°19 de janvier-février-mars 2021.
« Mon assiette et moi » : à retenir
Se sentir libre de manger
Vaste chantier que celui d’atteindre cette sérénité, dans un monde où l’alimentation est omniprésente et les diktats toujours plus forts. Pour en sortir, dans son ouvrage, Geneviève Mahin dispense des exercices d’auto-coaching avec des outils pour apaiser ses émotions, changer ses comportements et ainsi « prendre la responsabilité du changement dans sa vie ».
En finir avec les régimes
On le dit et on le répète, mais ça ne sera jamais assez : « les régimes ne fonctionnent pas ». En diminuant notre ration calorique lors d’un régime, on dérègle nos systèmes, ce qui peut déboucher sur des compulsions. En effet, en introduisant la notion de contrôle, on n’atteint jamais le plaisir et le désir continue de tourner en boucle.
Se traiter avec bienveillance
Au lieu de se maltraiter avec ces régimes, la spécialiste recommande tout l’inverse, ou presque : « Traitez-vous avec bienveillance et soyez à l’écoute de vos émotions et de vos sensations, elles ne mentent pas. »
L’alimentation émotion
Geneviève Mahin explique l’intérêt de prendre conscience et d’accueillir ses émotions, même désagréables, car elles se présentent à nous pour nous délivrer un message. Les compulsions ne sont que la partie émergée de l’iceberg. C’est la conséquence, d’après notre experte, d’un système physiologique et/ou émotionnel qui dysfonctionne.
Pour ça, elle rappelle notamment l’importance de s’interroger sur les « marqueurs rouges » :
- les intestins,
- l’équilibre acide-base,
- l’équilibre surrénal,
- la qualité du sommeil,
- la thyroïde,
- la présence ou non d’information bas grade,
- l’état du pancréas…
En somme, s’écouter davantage !
S’appuyer sur son inconscient
Votre cerveau peut aider à actionner certains leviers nécessaires pour modifier votre relation à l’assiette. L’auteure propose, pour déloger ces « auto-saboteurs », d’aller à la rencontre de vos croyances pour transformer vos conditionnements. Va alors s’effectuer une « reprogrammation neuronale », en créant de nouvelles connexions synaptiques. « Le subconscient ne comprend pas la négation, intégrez vos nouvelles croyances de manière positive :
- connectez-vous physiquement à ce que vous désirez obtenir
- transformez chaque pensée limitante en pensée aidante
- changez une pensée à la fois
- connectez-vous à votre désir de changer les choses
- mettez tout cela en pratique tous les jours, c’est la répétition qui permettra à vos nouvelles croyances de s’inscrire. »
Aller à la rencontre de ses émotions
Avant de vous quitter, lectrices, notre experte Geneviève Mahin ajoute : « Ne vous malmenez pas, vous êtes précieuses ».
Et de conclure : « Je vous souhaite un magnifique chemin avec votre assiette. Je vous souhaite de faire des folies avec le sourire, des exercices avec persévérance, d’innover avec cœur et passion, de profiter de chaque instant de votre vie et de choisir là où vous avez envie d’aller, parce que vous en avez le droit et le pouvoir. »
Les coulisses d’une alimentation saine : face à face avec Geneviève Mahin

Pourquoi avoir écrit cet ouvrage, Geneviève ?
Je suis sortie d’une longue relation compliquée avec l’alimentation et je voudrais aider les femmes à s’apaiser avec leur assiette. Il ne s’agit pas simplement de faire du sport, de manger moins ou de méditer plus mais plutôt de reconnaître, entendre, accepter et accueillir les blessures qui se cachent derrière une alimentation inadéquate… Et garder à l’esprit que très souvent, quand l’alimentation est obsessionnelle, c’est qu’il y a un dysfonctionnement.
Quels sont ces dysfonctionnements que vous évoquez ?
Cela peut être un dysfonctionnement hormonal, comportemental ou émotionnel. Il se peut que nos neuromédiateurs ne fonctionnent pas correctement, que nos conditionnements et nos croyances nous emprisonnent ou que nos émotions nous engluent dans des schémas répétitifs…
Vous parlez à vos lectrices avec bienveillance. Est-ce pour les déculpabiliser ?
J’ai souffert par le passé de messages de nutrithérapeutes ou nutritionnistes, qui m’ont parlé avec une telle violence, parfois, parce que j’avais mangé un yaourt ou une pomme à un mauvais moment. Il faut arrêter de nous culpabiliser : non, ce n’est pas simple de perdre du poids. On est dans une société qui, sournoisement, nous présente des aliments ultra transformés et très riches à toute heure du jour et de la nuit tout en exigeant de chaque femme qu’elle ait une taille mannequin. Difficile dans ces conditions de garder le cap !
Confiez-nous les erreurs commises en matière d’alimentation sereine, dans le volet sportif ?
Faire du sport pour perdre du poids, c’est un mauvais calcul. Cela ne veut pas dire que ça ne va pas aider mais ça ne doit pas être l’objectif premier. Déjà parce qu’il faudrait en faire beaucoup puisque pour perdre 1 kg il faut dépenser 9 000 calories ! Et puis perdre du poids et affiner la silhouette n’est pas la même chose ! Car graisse et muscles ne pèsent pas la même chose. De plus, après une séance cardio, on a perdu… de l’eau. Alors si pour se récompenser, on se rue sur la tartelette au citron, c’est pas le bon plan ! Par contre, le sport permet d’augmenter le métabolisme de base et d’améliorer son sommeil, mais cela demande du temps.
Plus d’infos pour une alimentation saine et sereine ?
« Mon assiette et moi, Comment apaiser ma relation à l’alimentation, 50 recettes sans lait et sans gluten » de Geneviève Mahin, Editions Racine, 29,95 €
