Jean-Philippe Ramirez n’en n’est pas à son coup d’essai en matière de rugby et de sport au féminin. Le voilà de retour en équipe de France féminine après un premier accompagnement de 2008 à 2014, avec toujours autant d’envie pour faire régner la performance.
Par Léa Borie
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N°26 octobre-novembre-décembre 2022
Diplômé en 2006, Jean- Philippe Ramirez s’est rapidement plongé dans l’univers du rugby. Fort de son expérience, le Carcassonnais a pu accompagner des sportives de différentes disciplines. Il ouvre son cabinet en libéral avec d’autres associés, et encadre ainsi principalement des profils sportifs : traileuses, athlètes féminines en Championnats de France, cavalière, rugbywomen et rugbymen. Après six premières années aux côtés des rugbywomen au XV de France, le masseur kiné s’octroie une pause famille, avant de revenir, en 2021.
« La Fédération a souhaité réintégrer des hommes au sein du staff afin de créer des binômes mixtes ». Le masseur défend la présence des hommes dans un milieu de femmes, et inversement, « tant qu’il y a de la bienveillance ». Son expérience pour préparer la Coupe de monde était aussi convoitée.
Son objectif, qui l’anime pour se rendre disponible tous ces jours, sur les tournois et sur les lieux de matches : « rendre le sportif plus performant, qu’il ait le moins de problème mécanique possible », évoquant pour lui l’importance de la compétition et de l’adrénaline qui l’accompagne.
C’est aussi une bonne façon de se renouveler, les pathologies étant particulières en rugby. Les concessions qu’il fait, il est aussi admiratif de les retrouver chez les joueuses. « Il reste du travail à faire pour que les sportives soient reconnues. Elles doivent sans cesse prouver plus que les hommes pour réussir. Ça les rend davantage combatives. Ce qui est beau au fond. Dans le rugby, elles ont peu de moyens et prennent sur leur vie personnelle, mais elles sont là parce qu’elles y croient et sont passionnées ».
Une vision qui l’a fait réfléchir par rapport à sa jeune fille, tout juste adolescente, qui pratique de la danse. « Elle est en pleine croissance. On veille surtout à ce qu’elle développe bien et sans traumatiser son organisme » Le rôle du kiné est aussi de rassurer. Il a un contact privilégié avec les sportifs. « Pendant le soin, il masse, touche, écoute. Il n’a aucun rôle de décision mais il prête une oreille attentive. Les patients, on les soigne mais ensuite on les rassure. Ce qui est plus vrai chez les filles, qui cherchent généralement beaucoup la confiance et la donnent en retour Et quand vous avez confiance, vous pouvez performer. »
Cela se retrouve aussi en sport individuel. Jean-Philippe Ramirez a le cas avec une athlète en cabinet, qui lui parle en séance de sa course, de son hydratation et de ses ressentis. « Ce qui fait qu’on est à la fois thérapeute et confident »…