Caroline Blanchet alias @ptitecao sur les réseaux sociaux est graphiste freelance. Grâce à son talent, la jeune femme a dessiné pour les plus grands, dont la NBA. PAR VANESSA MAUREL
« J’ai toujours été passionnée de basket- ball », nous raconte- t-elle. Déjà lorsque Caroline travaillait en agence de communication, certaines de ses réalisations tournaient autour de ce sport. Lorsqu’elle se met à son compte en freelance, elle a un rêve : obtenir des clients comme la NBA. Caroline se lance sur Facebook puis Twitter et Instagram et devient alors « ptitecao ». C’est sous ce pseudo que la Française tente de se faire connaître.
NBA : Check !
C’est grâce à un petit coup du destin mais aussi l’aide d’un autre graphiste situé à Londres que les choses changent pour Caroline. Début 2014, son confrère (séduit par ses réalisations) lui transmet un contact de la NBA. Quelques jours plus tard, Caroline reçoit un mail de la part de l’organisation américaine pour une proposition de collaboration… « Quand j’ai reçu ce mail, je me suis demandé si ce n’était pas un spam ! » rigole-t-elle. « Mais finale- ment, les choses se sont faites très naturellement. » Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, la NBA n’impose pas de règles strictes. « J’avais beaucoup de liberté, ils sont très ouverts. Je n’avais pas carte blanche, mais presque ! » Un avantage qui l’a pourtant effrayée. « Ça pouvait faire un petit peu peur au début, je me demandais si j’allais être à la hauteur. »
Pourtant, Caroline a convaincu ses nouveaux clients, même si aujourd’hui leur collaboration est moins régulière. « Dès qu’ils avaient besoin d’un visuel ils me contactaient. 97% de mes travaux étaient destinés aux réseaux sociaux pour l’anniversaire d’un joueur, pour annoncer un match, ou pour des affiches importantes, par exemple. » Une réelle fierté pour Caroline, même si les visuels n’étaient pas crédités à son nom une fois publiés : « c’est clair dès le départ, il n’y a pas de mauvaise surprise. Les travaux appartiennent à la NBA. Les artistes sont rémunérés mais pas mentionnés. »
Repérée pour son affiche « The Last Dance »
Ses réalisations vont parfois même dé- passer le cercle de l’organisation américaine. Quelques jours après le lancement de «The Last Dance» en 2020 (mini-série Netflix consacrée aux Bulls de Chicago et à sa star Michael Jordan), Caroline Blanchet publie sur ses réseaux un projet personnel : une affiche du film revisitée. Une fois encore, son talent est reconnu Outre-Atlantique. L’équipe star du documentaire la contacte pour lui demander l’autorisation de partager son visuel sur ses propres réseaux sociaux. L’affiche réalisée par Caroline est alors publiée avec sa signature et le crédit. « C’est clairement une pub gratuite qui apporte une visibilité supplémentaire » avoue Caroline qui ne s’enflamme pas pour autant. « Ce n’est pas une finalité en soit. Ça fait plaisir, c’est une réelle fierté, mais je veux continuer à viser plus haut ! »
CONTRAIREMENT À CE QU’ON POURRAIT PENSER, LA NBA N’IMPOSE PAS DE RÈGLES STRICTES.
Règle N°1 : Garder les pieds sur terre
C’est sûrement ce qui ressort le plus de cet entretien. Caroline Blanchet, curieuse et ambitieuse, ne s’arrête jamais à des acquis. « Un rêve s’est réalisé, c’est certain. Mais ça reste un client. » Pour elle, « il ne faut en aucun cas idolâtrer ses collaborateurs au risque qu’il n’y ait plus aucune neutralité et que le travail ne soit pas à la hauteur ». Même si elle a « atteint son but principal », la graphiste (qui a aussi travaillé avec la FIBA et la FFBB) s’attaque aujourd’hui à un nouveau défi : celui de varier les collaborations. « Que ce soit dans le basketball mais même avec d’autres sports ! En France ou à l’étranger, je suis curieuse de tout » explique-t-elle. Et si Caroline n’avait qu’un conseil à donner aux apprentis graphistes ce serait celui-ci : « Il ne faut pas s’arrêter à ce qu’on a réussi à faire. Restez curieux avec l’en- vie de toujours apprendre de nouvelles choses. »