On la suivait déjà depuis plusieurs années via son programme « Bikini avec Sissy ». On l’a découverte pour la première fois en « vrai » lors de son événement en live, « TSE Show 2023 » à Lyon. Et on a voulu en savoir plus sur Sissy Mua et son petit empire du fitness en ligne : Trainsweateat. Reportage immersif et rencontres.
Par Léa Borie, Extrait de Women Sports magazine n°31 janvier-février-mars 2024
D’une appli de sport à un show en chair et en muscles !
Sissy Mua, devenue une influenceuse vedette du fitness, est à l’origine, avec son conjoint Tini, du lancement d’une appli de sport à succès, Trainsweateat. Sortie en 2019, l’appli a généré des collections textiles et des compléments nutritifs, mais aussi et surtout, des shows à l’américaine ! Après le TSE Tour en 2022, Trainsweateat est revenu en 2023 avec un show spectaculaire. On vous raconte cette expérience hors du temps, et hors de ses quadriceps…
La promesse du TSE show : 48 heures de session fitness et d’échange autour du bien-être et de l’entrepreneuriat pour faire vivre une expérience palpable à sa communauté de « Fitgens ». En juin 2023, Trainsweateat (TSE pour les vrais !) a pu réunir quelques 1 800 fans sportifs durant 2 jours à la salle de La Sucrière de Lyon (69). L’équipe de Women Sports en faisait partie. Côté TSE, pour animer le plus gros show fitness de l’année, Tini et Sissy Mua étaient accompagnés de leurs coachs Medhi, Martin, Yannick et Fouad.
Dans la file d’attente à l’extérieur, on entendait que certains se retrouvaient depuis Cannes, Aix-en-Provence, et même depuis la Suisse ! Des copines, des couples, des collègues font le déplacement, des quatre coins de la France et au-delà.
Puis on rentre dans une salle grandiose, La Sucrière à Lyon. Sa taille est dantesque, les écrans géants, d’où se répercute le son, sont partout. Et rapidement, le show des coachs s’enchaîne. Ils se succèdent debout, en squat, en fente, sur tapis pour attaquer une séance d’abdos acharnés… Pas une minute ils ne lâchent l’attention du public. Mais il faut bien admettre que sur certaines rep’, les cuisses en feu de bon nombre de participants signalent la fin du combat. On repart, encore, plus bas, plus puissant…
Reprendre ses esprits
Après une dernière apparition applaudie sans fin, les coachs se retirent quelques minutes, le temps que tout le monde reprenne ses esprits… et son booty. Et on les retrouve, plus posés, pour un temps d’échange richissime, que ce soit pour parler de leur approche sportive, des coachings face caméra, de l’avenir de l’appli ou encore d’entrepreneuriat sportif. Lors des questions, une jeune femme de l’assemblée témoigne, des trémolos dans la voix : « Merci d’avoir changé nos corps et nos vies ». Remarque à laquelle les coachs répondent : « Grâce à vous, on vit de nos projets, on ne peut rêver mieux ! »
Pour la suite, la joyeuse team nous promet de revenir en live. De quoi animer et faire vibrer cette communauté de façon encore plus concrète. On suivra ça de près ! Avant de filer, on fait une accolade un peu transpirante mais sincère à Tini. WS
TSE, une app à succès partie d’une prépa Bikini avec Sissy
Inspirée de près ou de loin de pratiques fitness outre-Atlantique, l’app Trainsweateat, c’est plus de 50 programmes, de débutant à expert. Quelles sont les thématiques proposées, comment s’organise la programmation au fil des mois… on décortique tout.
Inspiration d’ailleurs
Aux commencements, aux prémices mêmes de Trainsweateat, en 2009, quand Sissy Mua (de son vrai nom Célia Léo) arrive sur la toile, il n’y pas encore Instagram, TikTok… « Le terme d’influenceur n’existait même pas ! Il y avait quelques forums en ligne pour donner des conseils. » Mais quelques années plus tard, Sissy Mua se laisse influencer par des profils américains ou sud-américains : « J’ai découvert qu’il y avait des femmes qui partageaient leurs séances de fitness en salle de muscu, et c’était incroyable ! Alors qu’en France à cette époque, on osait à peine mettre un pied à la salle de sport », se souvient la coach.
Un programme touche-à-tout
Aujourd’hui, l’appli Trainsweateat, animée par Sissy Mua et ses équipes, ne se contente pas seulement d’initier à la muscu’ simple. Différentes thématiques ont été développées au fil des années, certaines orientées cardio, kick boxing, et même danse, méditation, ou encore yoga. À l’approche de certaines périodes, le programme diffère, que ce soit en plein hiver, à l’approche de l’été… « Les attentes des participants ne sont pas les mêmes selon la période de l’année. Alors on s’adapte », pose aussi simplement Sissy Mua. Mais dans cette programmation, rien n’est laissé au hasard. Les tournages se font plusieurs mois à l’avance et le planning est établi quasiment un an avant ! Pour démarrer l’année, Sissy promet « un début 2024 un peu fracassant, avec un bon programme muscu’, beaucoup de cardio, de l’explosif, tinté de quelque chose d’un peu plus doux ».
Pour les concevoir, Sissy Mua explique à ses adhérents que les programmes sont « un mélange savant entre ce que vous demandez, ce qu’on trouve cool et ce qu’analysent les données de l’appli ».
Persévérer partout, tout le temps
Pour être aussi organisé et sûr de soi, pas de secret ou presque. L’influenceuse fitness le répète, « il ne faut pas avoir peur de l’échec ni du succès ». Pour ça ? Elle nous invite tous à persévérer ; à prendre le temps d’observer le résultat, d’apprécier chaque victoire… Une persévérance qui, pour la team de coachs, se fait en totale liberté. « On ne dépend de personne, on crée le contenu qui nous plaît », se félicite-t-elle, en se souvenant aussi l’importance d’avoir fait appel à des développeurs et chefs de projet, et d’avoir tenu les sacrifices au début. « On a testé le produit sur notre site, et à chaque gain d’argent, on le réinvestissait pour lancer l’appli et ainsi de suite. Au départ, on a fait ça au feeling, sans plan préétabli à l’avance. L’important pour nous ? Vivre au présent. Je n’ai jamais imaginé vivre cela, mais aujourd’hui, je profite chaque jour tout ça ».
Conseil pratique des cours à forte intensité
Ne pas se fier aux poids que portent les coachs pendant les séances !
Il est important de choisir la bonne charge pour soi, et d’y aller progressivement. Pour ça, Fouad, coach spécialisé dans la boxe, précise avec prudence : « Si on a mal dormi par exemple, ça modifiera la charge ».
Ce à quoi Mehdi, chef de projet Trainsweateat et coach, ajoute en tips, que le plus important est de « garder le tempo, la posture, et l’amplitude ».
Enfin, attention à la surcharge d’entraînements. Sissy Mua déclare par exemple s’entraîner environ 20 à 25 minutes par jour mais à fond. Point trop n’en faut donc.
Interview de Sissy Mua : « Non le sport n’est pas réservé à l’élite ! »
WOMEN SPORTS : COMMENT ON PASSE DE QUELQUES PUBLICATIONS MAKE-UP SUR YOUTUBE À 1,4 MILLION DE FOLLOWERS SUR INSTAGRAM POUR SUIVRE TES PLUS BELLES SESSIONS SPORTIVES ?
SISSY MUA : Le parcours est long et pas forcément réfléchi. On a l’impression aujourd’hui que l’entrepreneuriat est une voie toute tracée qu’on décide de prendre du jour au lendemain. Mais me concernant, ça a été une succession de hasards, d’opportunités… J’ai commencé en effet il y a 14 ans, lors de mes études dans le Nord de la France. Avec mon bagage d’ingénieure, je me suis finalement lancée dans la création de contenu. Mes parents n’étaient pas forcément convaincus. Ma mère a tenté de me dissuader en m’invitant à continuer d’envoyer des CV (rires). J’ai lancé mon premier programme sportif, qui est devenu une petite institution, « Bikini avec Sissy », en 2013.
C’EST CE PROGRAMME « BIKINI AVEC SISSY » QUI T’A PROPULSÉE DANS LE MILIEU DU FITNESS ?
« Bikini avec Sissy » a rencontré un grand succès ! Je partageais de plus en plus mes séances sur les réseaux car le sport prenait un peu plus de place dans ma vie. C’était le reflet de mon quotidien. J’ai constaté que mes followers appréciaient, étaient demandeurs de ce sujet qui me passionnait. Le programme « Bikini avec Sissy » était diffusé gratuitement sur YouTube, tous les printemps. Une production assez couteuse qui faisait qu’on ne pouvait pas le faire plus souvent. Au bout de six ans, on a eu l’idée avec mon compagnon Tini d’aller plus loin et de commercialiser un service complet à plus grande échelle autour du sport fitness. C’est comme ça que le concept Trainsweateat est né.
QU’EST-CE QUE TU TIENS À VÉHICULER À TRAVERS TRAINSWEATEAT AUJOURD’HUI ?
Qu’il faut croire en ses rêves, même les plus petits. Et ne pas hésiter à se frotter à ce qu’on a vraiment envie de faire. On a toujours l’impression que le sport est réservé à l’élite, alors que bien au contraire. Je tiens à le démocratiser. Et même pour ce qui est de mon parcours. J’ai commencé « Bikini avec Sissy » aux côtés de mon papa derrière la caméra ; ensuite avec Tini et après, on s’est bien entourés. On a longtemps tout fait tout seul et ça a fonctionné, mais on a voulu donner plus.
C’EST ÇA TA PLUS GRANDE FIERTÉ AUJOURD’HUI, CETTE BELLE ÉQUIPE AUTOUR D’UN PROJET COMMUN ?
Sans doute oui, d’avoir construit cette belle communauté autour de TSE, suite à une appli lancée il y a 4 ans ; un vaste chantier, avec des galères mais qui nous rendent si fiers. Puis aussi une fierté particulière durant le confinement : les « live », qui restent des souvenirs inoubliables. Rien que d’en parler, j’en ai la chair de poule ! Ce sont des moments que je ne revivrai jamais, de se sentir aussi proche des gens en étant contraints à tant de distance, mais également de se sentir utile à servir les autres au nom du sport. C’était près de 90 000 personnes en même temps ! Un sentiment incroyable…
L’ENTREPRENEURIAT SPORTIF, CE SONT AUSSI DES EMBUCHES, PAS VRAI ?
Il ne se passe pas un mois sans embuches ! Cela fait partie du quotidien que de faire avec les aléas, avec les soucis techniques sur l’appli, et sur les tournages. Gérer une entreprise à 28 ans quand on ne l’a jamais fait de sa vie, c’est découvrir une autre casquette du métier. Lors du confinement, nous avons connu un gros boum de fréquentation et d’abonnement sur l’appli TSE alors que le concept n’avait pas un an. Nous nous sommes retrouvés à trois à gérer pas moins de 5 000 mails de réclamation, à réquisitionner les copains pour nous aider à gérer le flux…
LES EMBUCHES, TU LES AS PARTAGÉES AU QUOTIDIEN AVEC TON CONJOINT EN PLUS.
Nous avons monté le concept ensemble avec Tini. La répartition de nos tâches s’est faite naturellement car nous n’avons pas les mêmes compétences. Lui est davantage sur la technique et moi sur la communication, le marketing, et l’aspect utilisateur. Il n’empêche, chacun sait ce sur quoi travaille l’autre. Que ce soit entre nous ou plus largement au sein de la team, on tient à transmettre cette good vibes, à être soudés, à l’écran comme dans la vie.
COMMENT ENTRE-T-ON DANS LE CERCLE DES COACHS TSE ?
Au bout de trois mois d’existence, on cherchait déjà notre première recrue ! Plusieurs critères nous intéressent. La technicité du coach, bien sûr, mais aussi le fait qu’il apporte une valeur ajoutée que nous n’avions pas déjà dans l’équipe. Puis il y a aussi cette notion de valeur, comme la simplicité, la motivation, le fait de kiffer faire du sport et l’enseigner, de transmettre ces bonnes énergies pour donner envie aux abonnés de revenir demain. Sans oublier les compétences techniques liées au tournage.
Être coach en salle de sport c’est une chose, mais il faut aussi savoir être à l’aise devant la caméra avec une équipe de production derrière. À côté de ça, dans la team, j’ai longtemps été la seule femme coach. Ce n’était pas une volonté. Nous avions du mal à recruter des sportives avec qui ça « fitait » à 100 %. Mais récemment, deux nouvelles coachs femmes ont rejoint nos rangs ! On a pu déléguer petit à petit, mais il reste des choses qu’on ne transmet pas. C’est notre bébé. Finalement, même avec une équipe agrandie, on en fait encore plus aujourd’hui.
UNE EXTENSION DE VOTRE CONCEPT, C’EST AUSSI LA PARTIE FOOD. QUELLE IMPORTANCE REVÊT-ELLE ?
La nutrition est importante, mais ne devrait pas tant l’être car on la diabolise souvent et on se met trop la pression. On entend notamment des phrases du type « c’est 50 % à la salle, le reste dans l’assiette ». On a l’impression qu’on n’a pas commencé de faire du sport qu’on a déjà perdu si on ne mange pas forcément toujours comme il faudrait.
Je cherche donc à dédramatiser. Je suis pour une alimentation saine afin de progresser et d’être bien dans sa peau oui, mais sans que ça devienne une obsession. C’est pourquoi on propose des recettes healthy, faciles à faire, qui ne donnent pas l’impression de faire un régime et s’intègrent dans la vie de tous les jours. Alors oui, il y a du gras, du sucre, mais c’est équilibré et raisonnable. L’important est surtout d’adopter une alimentation facile sur le long terme.
❱ Pour aller plus loin :
app.trainsweateat.com et trainsweateat.com
Merci à Heidi de l’agence Herzog pour cette belle mise en relation