Certains diront que ce sont des forces de la nature, d’autres qu’elles ont choisi de dédramatiser la situation pour mieux l’accepter. Le point commun de toutes ces femmes sur les pages qui vont suivre, bien agrippées sur leurs machines au Centre Léon Bérard ? Un shooting photo à l’hôpital énergique !
Par Léa Borie, shooting photo par Valeria Quinci
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N°22 d’octobre-novembre-décembre 2021
Cette force dans la poigne de ces femmes, cette détermination incroyable dans le regard, ce sourire en coin qui montre qu’elles préfèrent regarder loin. Et surtout, la sensation d’« avoir de la chance », malgré tout. La chance d’avoir été diagnostiquées à temps de leur cancer, la chance qu’on leur propose un programme sportif qui les pousse sans les brusquer dans un cercle vertueux… Et nous, lors de ce shooting photo à l’hôpital, nous avons eu l’immense chance de croiser leur chemin. À toutes ces sportives du jour et à leurs coachs APA (activité physique adaptée), un grand merci.
Marie Lou : récupérer après une opération de longue date

A 60 ans, Marie Lou souffre encore de douleurs de son ablation suite à son cancer du sein, diagnostiqué en 2012. Elle regrette de ne pas avoir suivi de thérapie post-chirurgicale comme le lui conseillaient les médecins. « Je pensais qu’après mon opération c’était terminé, mais il y a des conséquences, psychiques et physiques, que je n’imaginais pas. » C’est pourquoi on lui a recommandé de suivre six mois de programme sportif.
Sylvie : soulagement des séances de sport pour reprendre le dessus

En plein confinement, à 56 ans, Sylvie apprend qu’elle souffre d’un cancer du sein triple négatif.
« C’est grâce à la Covid que j’ai été diagnostiquée. Fonctionnaire hospitalière, j’ai eu un covid long qui m’a demandé de prolonger mon arrêt maladie. Le service radiologie de Sallanches a tout de suite su identifier la cause de ma brûlure au sein. »
Prise de poids, arrêt forcé de la randonnée, effets secondaires des traitements douloureux… Sylvie est soulagée de pouvoir bénéficier de ses 26 séances d’APA.
Véronique : venir à l’hôpital pour parler d’autre chose que la maladie

« Avec l’APA, on va à l’hôpital pour autre chose que la maladie. » Opérée en avril, sur les machines depuis juin, Véronique fait tout ce qui est en son pouvoir pour limiter les risques de récidives d’un cancer plus agressif.
Elle voit la maladie et son cancer du sein diagnostiqué à l’âge de 47 ans comme le moyen de renaître, d’intégrer définitivement le sport dans sa vie.
Des séances qui lui permettent aussi d’entretenir des contacts avec d’autres patients, « de parler de la maladie mais pas que et de voir autre chose ».
Marion : le sport comme bouffée d’oxygène

A 31 ans, en pleine chimio pour traiter un cancer du sein, pour Marion, participer à notre shooting, c’est passer outre de ne plus avoir de cheveux.
« Jeune et active, on se sent bloquée par la maladie, alors le sport est une bouffée d’oxygène. Il nous fait nous dire que notre vie ne s’arrête pas, qu’il faut apprendre à vivre avec et penser à l’après. »
Pour cette pharmacienne, l’important est la sensibilisation des jeunes femmes, parce que non, les cancers à cet âge ne sont pas spécialement dus à des antécédents familiaux.
Marie-Ange : cumuler les bienfaits

Suivie depuis 2012 pour un carcinome (cancer de la peau), une opération en 2019, et plusieurs récidives, à 74 ans, Marie-Ange ne lâche rien.
Cet été, cette ancienne kiné a décidé de bénéficier des cours APA du Centre Léon Bérard, et ce 4h par semaine, pendant la pause estivale annuelle de ses cours de gym associatifs habituels, qu’elle anime depuis les années 70 !