Performer, c’est le grand objectif de tous les sportifs. Parfois, quand on a déjà mis toutes les chances de notre côté en matière de sommeil, d’alimentation, et de programmes d’entraînement, il nous faut un coup de pouce supplémentaire. Il existe des méthodes innovantes pour nous permettre d’aller encore plus loin… Zoom sur Allyane, solution de rééducation et de reprogrammation neuromotrice, que nous allons vous décortiquer.
Par Léa Borie
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N°24 d’avril-mai-juin 2022.
« Allyane rétablit la commande cérébrale du geste pour lever les inhibitions motrices d’origine centrale ». À vos souhaits ! Reprenons. Ce concept agit sur la reprogrammation neuromusculaire par l’intermédiaire du son. Bon… Dans les faits, on vient coupler imagerie mentale et effet sonore. En piste ! La personne enfile un casque, relié à une ‘‘Alphabox’’, qui émet des sons de basses fréquences. Ce qui crée une hyperactivation des zones motrices et une mise en retrait des zones qui ne permettent pas le mouvement. On voit l’image, et on la reproduit dans son cerveau…
Pour mieux comprendre ce qui se passe en pratique, on fait appel à Charlotte Rieu, ostéopathe du sport en cabinet et en salle de CrossFit. Elle s’est lancée tôt dans l’aventure Allyane, en 2017. Son crédo : « Le muscle, c’est comme une langue étrangère, il faut le travailler pour qu’il progresse ! » Aujourd’hui, la praticienne crée, à partir de séquences brevetées Allyane, une imagerie visuelle et kinesthésique pour que le sportif ressente le mouvement dans sa tête.
Encore faut-il savoir adapter la technique à l’athlète. « On cherche à connaître les préférences motrices de notre sportif pour créer un nouveau circuit qui permettra d’atteindre rapidement une technique performante ». C’est pourquoi les praticiens œuvrent de concert avec les coachs, qui connaissent leurs athlètes et savent vers quoi il veulent tendre.
Les sports de précision… et les autres
Cette technique trouve son intérêt dans les sports de précision et de tirs type tennis, golf, ou encore foot ; puisque la praticienne a notamment travaillé sur un problème de pied de Yoanna Dallier, footballeuse freestyle… mais aussi en ski, avec le suivi de Thibault Magnin, skieur alpin présent aux derniers JO, ou encore, plus surprenant, en haltérophilie. Ici, au-delà de la recherche de progression, c’est aussi un moyen d’évoluer en limitant les risques de blessures.
Pourquoi ? « Car on respecte le schéma moteur, la chaîne musculaire de l’athlète ». En CrossFit, Charlotte a rencontré des personnes souffrant d’un manque de mobilité des épaules. Elle a ainsi fait travailler, par l’imagerie, les muscles permettant de fixer les omoplates. Mais son travail est court dans la durée. « C’est une méthode ponctuelle, un booster de quelques séances qui vient réveiller le muscle sans avoir besoin d’y revenir fréquemment. »
Le cas de la réathlétisation
Allyane n’intervient pas que sur le volet performance. D’un point de vue santé, la méthode permet une réathlétisation post-blessure/opération. « En cas de choc ou de douleur trop importante, le cerveau met en pause le muscle et installe un schéma de dérivation. Allyane va se concentrer sur ces actions de pause à travers une hyperactivation des aires motrices du cerveau. On a de bons résultats post ligaments croisés, instabilité des chevilles… Mais sur des pathologies lourdes, avec altération cérébrale notamment, il faudra plus viser une dizaine de séances. »
« De l’aide pour décortiquer l’image », Emilie Alonso, golfeuse pro

La joueuse de golf collabore depuis novembre avec Allyane, suite aux conseils d’une amie du Ladies European Tour. Suivie par une kinésithérapeute niçoise formée Allyane, Émilie Alonso nous raconte comment elle en est venue à travailler son mental.
Sauter sur l’occasion
J’ai voulu faire une première séance pour voir à quoi m’attendre. Souvent, le mental est quelque chose d’assez vague pour les sportifs de haut niveau. J’avais juste vaguement entendu parler des ondes alpha. Je me suis dit que si j’avais la possibilité de créer des gestes plus rapidement, il fallait que je saute sur l’occasion.
Ecoute et concentration
Sur une séance d’1h30, on est guidé dans notre visualisation. C’est plus facile quand on est accompagné pour le faire. Pour choisir les sons qu’on veut avoir dans nos oreilles, on se base sur ceux qui nous parlent le plus : ondes aiguës, neutres ou graves… et surtout, ceux qui nous permettrons de nous concentrer au maximum.
Un son mémo
Pour moi, c’est comme une piqûre de rappel que je fais à mon cerveau : en entendant ce type de son, ça lui rappelle ce qu’il peut faire, parce qu’il sait que c’est pendant cette écoute qu’on va travailler sur l’élément technique à modifier. Pour ça, je sélectionne mentalement une partie de mon corps, et imagine qu’on l’efface. Je visionne un passage technique nickel, et mentalise ce nouveau geste afin de le remplacer par l’ancien, avec de nouvelles mains. J’effectue et répète le geste, de profil, comme si je sortais de mon corps pour me voir le faire, à vitesse réelle, puis lente, avant de le refaire depuis l’intérieur.
Du golf au piano
Cette imagerie mentale est partout. Ça me rappelle mes parents, pianistes. Ils leur arrivent de répéter sur la table, sans toucher le piano, pour visualiser leurs gestes… Comme moi sans mon club finalement.
Contourner ses blocages
J’ai travaillé le takeaway (démarrage du swing, NDLR) pour retirer ma main gauche. Un défaut qui me suit depuis 6 ans ! Mais ça ne se rectifie pas en une fois, surtout si c’est ancré depuis des années. Il faut du temps pour surmonter ces blocages et réapprendre. Enfin, les résultats paient vite, comme en attestent les feedbacks vidéo.