Un an après sa sortie en salle au Québec, les spectateurs français ont l’occasion de découvrir, en VOD, « La Petite Reine », inspirée de la vie de Geneviève Jeanson. Encore un film sur le cyclisme et qui parle de dopage ? Pas seulement.
Dans « La Petite Reine« , le personnage incarné par Laurence Leboeuf ne porte pas le nom de la Québécoise Geneviève Jeanson. Mais la cycliste est intervenue au cours du tournage. Le long métrage, réalisé par Alexis Durand-Brault, raconte l’histoire de Julie Arseneau, une championne mondiale en cyclisme dont l’ascension va être stoppée par un contrôle antidopage positive.
Le film revient sur les traces de la cycliste avec des tournages en Belgique et en Arizona. Le réalisateur a eu l’idée du film en voyant, en 2007, un reportage dans lequel Geneviève Jeanson, après avoir longtemps nié, avouait s’être dopée. « Je dirais que ce film-là, c’est extrêmement véridique sur le plan de l’intensité, de tout ce que j’ai vécu, des émotions, de la détresse, des joies, des grosses peines, absolument« , a raconté la principale intéressée. Dans « The Program« , Stephen Frears fait un portrait à charge de Lance Armstrong. « La Petite Reine » décortique une vie de dopé plus ordinaire, manipulée et abusée par son entourage.
Dopée dès l’âge de 16 ans par un médecin zélé, avec la complicité tacite d’une famille aveugle, Geneviève Jeanson n’a rien programmé et tout subi, à l’inverse d’Armstrong. Ses protocoles de dopage n’ont rien de scientifique, ses injections d’EPO, qu’elle pratique elle-même, sont maladroites. Et quand elle veut décrocher, elle se heurte à la réprobation de tous, du moins de son entraîneur, qui en a fait sa chose sportive, sa machine à cash et son objet sexuel.
Geneviève Jeanson a connu une carrière courte. Championne du monde juniors en 1999, victorieuse de la Coupe du monde l’année suivante, elle concentre sur elle tous les soupçons dès 2003, lorsque son médecin, le docteur Maurice Duquette, tombe pour avoir fourni des athlètes en substances prohibées. Ces dénonciations, corroborées par les taux d’hématocrite irréguliers de la jeune femme, suffisent à la placer dans le viseur des autorités antidopage. Elle sera confondue en 2006, à 25 ans. En 2007, alors qu’elle a changé de vie et rompu avec le cyclisme, son entourage et sa famille, elle livre des aveux complets. « Je me demandais (en le voyant) comment j’avais fait pour survivre à ça« , racontait la vraie Jeanson au quotidien québécois La Presse, peu avant la sortie au Canada du film.
Source: Sport