Depuis 2019, Arkema se place sur le devant de la scène footballistique en soutenant le football féminin. Un sponsoring logique, qui répond aux valeurs de l’entreprise, comme nous l’explique Gilles Galinier, directeur de la communication. PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL. Extrait du WOMEN SPORTS N°29.
WOMEN SPORTS : POUVEZ-VOUS PRÉSENTER RAPIDEMENT ARKEMA
GILLES GALINIER : Arkema est une entreprise internationale qui réalise plus de 11 milliards de chiffre d’affaires avec plus de 20 000 salariés dans le monde. Nous sommes chimistes, et fabriquons des matériaux de spécialités à haute va- leur ajoutée destinés aux autres grands secteurs industriels comme l’automobile, le bâtiment, le traitement de l’eau, l’électronique, les nouvelles énergies ou encore le sport. Arkema est cotée à la bourse de Paris depuis 2006 et compte environ 150 usines dans le monde, dont 35 en France. Nous n’avons pas fait du sponsoring dès le début de notre existence. Nous avons commencé en 2012, avec la voile, car certains de nos matériaux innovants étaient utilisés dans la fabrication de bateaux dédiés à la course au large. Nous avons eu ensuite envie d’ajouter un volet sponsoring orienté vers un sport plus grand public et sur une thématique de sport féminin, c’est donc ainsi que nous sommes arrivés dans le football féminin.
RACONTEZ-NOUS CETTE ARRIVÉE DANS LE MONDE DU FOOTBALL FÉMININ
Notre engagement a débuté avec la Coupe du monde féminine en 2019, qui avait lieu en France. La FIFA cherchait des partenaires nationaux pour assurer la promotion de cet événement, dans le pays organisateur. Arkema est ainsi devenu sponsor de cette compétition, qui avait lieu dans des régions françaises où nous étions nous-même industriellement implantés. Par ailleurs, la Coupe du monde féminine 2019 offrait une visibilité à l’international ce qui était important pour la marque Arkema, qui jusque-là ne s’était pas affichée en publicité dans autant de pays. Autre point important, la Coupe du monde féminine de football est arrivée à un moment où l’entreprise avait envie de plus s’engager sur la place des femmes dans le groupe en particulier et dans l’industrie en général. Le football féminin devenant ainsi un excellent levier pour parler mixité, diversité, inclusion et faire la promotion de notre industrie auprès des femmes. Chez Arkema, nous avons la volonté de féminiser nos effectifs. Quand nous avons créé l’entre- prise, la part des femmes dans l’encadre- ment supérieur et les dirigeants était de 17%. Aujourd’hui nous en sommes à 26% et nous visons 30% à l’horizon 2030… Pour un industriel ce sont des objectifs ambitieux. Notre engagement dans le foot féminin correspond donc à cette volonté de féminiser nos métiers et de pouvoir attirer les meilleurs talents, quels que soient leur formation et leur sexe.
LE SPONSORING DU CHAMPIONNAT (D1 ARKEMA) A LOGIQUEMENT SUIVI ?
Le sponsoring de la Coupe du monde 2019 nous a aidé à nous afficher, à prendre la parole sur la thématique de l’inclusion et de la diversité et de faire ce parallèle entre le football et l’industrie, deux mondes finalement très masculins mais qui souhaitaient s’ouvrir davantage aux femmes. De fil en aiguille, et compte tenu de notre engagement, la Fédération française de football nous a proposé de devenir le premier namer du championnat français, pour le booster et rebondir après la Coupe du monde. C’est comme ça que la D1 est devenue la D1 Arkema. Nous avions d’abord signé un contrat pour trois ans, soit jusqu’en 2022, mais nous l’avons prolongé l’an passé jusqu’en 2025. Nous avons pensé que c’était une très bonne chose de signer pour trois ans supplémentaires, de donner de la visibilité à notre engagement dans la durée et de profiter de la conjonction d’efforts groupés de la FFF, du diffuseur, et des partenaires comme nous, pour que le football féminin prenne plus vite son envol. Et nous avons bien fait puisque de- puis le début de l’année, il se passe énormément de choses positives, en France, pour que le football féminin accélère son développement, se structure et trouve son modèle économique. Les engagements qui viennent d’être pris par la Fédération française de football, et auxquels nous sommes complètement associés vont complètement dans le bon sens.
QUE PENSEZ-VOUS DES ENGAGEMENTS PRIS LA FFF POUR BOOSTER LE FOOTBALL FRANÇAIS, ET NOTAMMENT LA D1 ARKEMA ?
L’Angleterre, l’Italie ou encore l’Espagne ont pris un virage important depuis deux ou trois ans. Il fallait que la France et la Fédération française de football réagissent. Philippe Diallo, Jean-Michel Aulas et le Comex de la FFF ont ainsi pris les choses en main. Ils ont travaillé d’arrache-pied et un plan de développement pour le football féminin de haut niveau a été dévoilé en
avril dernier pour renforcer la structuration et la professionnalisation du football féminin. Avec d’un côté la volonté d’augmenter les budgets alloués, la création d’une ligue professionnelle féminine au sein de la FFF, une réforme des compétitions, la création de licences clubs, et un nouvel appel d’offre pour les droits TV. De l’autre côté, un fort accent a été mis sur la formation et le développement de centres de formation agréés pour les jeunes joueuses, et aussi de nouvelles ambitions ont été clairement affichées avec l’arrivée d’Hervé Renard comme sélectionneur de l’équipe de France. En clair, une nouvelle ambition, plus de moyens pour gagner en intérêt et donc en visibilité et médiatisation…Nous sommes ravis de voir que les lignes bougent, cela nous conforte dans nos choix et nous ouvre de belles perspectives pour le futur. Nous travaillons tous de concert, la Fédération, les clubs, les sponsors comme nous, et les diffuseurs… Il faut que tout le monde pousse et tire dans le même sens. Avec la ligue professionnelle, le championnat sera mieux valorisé, il et génèrera plus de recettes. Tout cela est positif puisque cela voudra dire qu’il y a un modèle économique qui se crée. Le niveau de la D1 Arkema va continuer d’augmenter, et elle pourra devenir, comme c’était le cas dans le passé, le meilleur championnat européen.
VOS ENGAGEMENTS ENVERS LE FOOTBALL FÉMININ NE S’ARRÊTENT PAS À LA D1 ARKEMA…
Il y a le vaisseau amiral avec la D1 Arkema, mais il n’y a pas que ça. Comme je vous l’ai déjà dit, la diversité et l’inclusion sont deux thématiques très importantes pour notre entreprise. Ainsi, nous avons décidé à travers quelques-unes de nos usines en France, mais aussi certains pays où nous sommes implantés, d’accompagner le football féminin amateur. Nous avons des actions et des initiatives en Norman- die, dans le Sud-Ouest, dans la région de Grenoble mais aussi aux États-Unis, ou encore au Brésil. Le but est d’aider les clubs à structurer et développer leurs sections féminines , pour que les jeunes filles puissent profiter de l’élan et de l’impact d’un acteur dans les territoires qui met en place, au-delà de la D1 Arkema, des petites actions d’accompagnement de proximité pour développer le football féminin.