Le skeleton est cette discipline ô combien impressionnante dans laquelle on voit des sportifs s’élancer à toute vitesse tête la première sur une luge et dévaler une piste le plus rapidement possible. En France, peu de personnes pratiquent ce sport. Agathe Bessard est d’ailleurs la seule athlète française à disputer le skeleton à haut niveau. Rencontre. PAR VANESSA MAUREL. Extrait du WOMEN SPORTS N°28.

« C’est sur que pour pratiquer le skeleton, il faut aimer les sensations fortes ! », crie haut et fort Agathe Bessard. La vitesse, c’est son dada. Et elle en fait d’ailleurs sa spécialité. La jeune femme de 24 ans marque l’histoire de son sport en France, mais toujours avec modestie. « Évidemment que c’est une fierté », nous lâche-t-elle presque intimidée. « Mais être la seule française à évoluer au haut-niveau en skeleton n’est pas ma motivation première ».
Pourtant, pas sûre que la jeune fille de 3 ans, qui commençait la gymnastique, ou celle qui a pratiqué le ski pendant des années à la Plagne (en Savoie) s’attendait à un tel parcours. Aujourd’hui, c’est un fait, Agathe Bessard écrit l’histoire de son sport dans notre pays. Mais ça a un prix. Comme tout sport qui est moins médiatisé, les fonds financiers pour le pratiquer sont moindres. L’année passée, en marge des Jeux Olympiques de Pékin, Agathe Bessard a même lancé une cagnotte sur internet pour pouvoir participer aux Olympiades. Le montant espéré ? 8000 euros, soit « un 11e de la globalité du budget, le coût global d’une saison de haut-niveau au skeleton s’élevant à environ 90 000 euros », expliquait-elle dans sportmag.com. Alors, la solution est de se serrer les coudes. « J’ai la chance d’avoir le club de la Plagne qui me soutient énormément de ce côté là. Mais pas que, j’ai également des sponsors privés, la Fédération qui m’aide comme elle le peut, mais aussi ma famille qui m’accompagne sans faille dans cette aventure sportive ».
Sa famille, son point d’encrage
La passion du sport chez Agathe Bessard s’est développée dès son plus jeune âge. Tout comme celle du skeleton. « Mon papa travaillait comme directeur technique à la piste de bobsleigh, qui est à tout juste 5 minutes de mon domicile familial », nous confie-t-elle. C’est là-bas qu’auprès de son père, Agathe s’est passionnée pour ce sport. « Cet univers m’a toujours attirée. Et il fallait attendre 14 ans (contre 12 aujourd’hui) pour pouvoir le toucher du doigt, et commencer le skeleton ». Depuis, cette « petite flamme » qui l’anime ne l’a jamais plus quittée. Après avoir été médaillée lors des Championnats d’Europe juniors et aux Jeux Olympiques de la jeunesse, l’objectif est évidemment de per- former lors des Jeux olympiques d’hiver. « Mais pas que. Je veux surtout continuer de prendre du plaisir, et prendre chaque course de manière très importante.»
Palmarès d’Agathe Bessard
Médaillée de bronze aux Jeux Olympiques de la jeunesse Lillehammer (2016)
2 titres de vice-championne d’Europe juniors (2019 & 2020)
Championne d’Europe junior (2022)