Mélanie Decaille, étudiante en mathématiques de 22 ans originaire de la Martinique, et Marie-Christine, retraitée de 64 ans ayant passé sa carrière dans une grande entreprise automobile, ne semblaient pas destinées à se croiser. Et pourtant, le destin en a décidé autrement. Leur rencontre a eu lieu dans le cadre du recrutement des Bénévoles pour les JO à Saint-Quentin-en-Yvelines. Depuis, elles sont devenues amies, et vont mêmes toutes les deux porter la flamme paralympique, le 27 août prochain, à Saint-Quentin-en-Yvelines. Rencontre.

Ce qui était initialement une rencontre fortuite s’est transformée en une amitié sincère et profonde. Mélanie décrit Marie-Christine comme sa « troisième grand-mère », tandis que Marie-Christine voit Mélanie comme « sa famille de coeur ». « On s’est rencontrées dans le cadre d’une mission pour les bénévoles, pour les JO à Saint-Quentin-en-Yvelines », se remémore Mélanie. « On était toutes les deux affectées sur une même mission. On a beaucoup parlé, Marie-Christine m’a ramenée chez moi, nous avons échangé nos coordonnées… C’est comme ça que quelque chose s’est créé ». Un rôle de « troisième mamie », que Marie-Christine prend très à coeur. « Mélanie est seule en Métropole. Sa famille est basée en Martinique. J’essaye, tant que je le peux, de la prendre un petit peu sous mon aile. Elle peut m’appeler nuit et jour, mon téléphone est toujours branché… »
Une relation inconditionnelle, qui va être renforcée par un grand événement. Le 27 août prochain, c’est ensemble que Mélanie et Marie-Christine vont porter la Flamme Paralympique, à Saint-Quentin-en-Yvelines.
Sélectionnées pour porter la flamme paralympique
L’annonce de la participation de Mélanie et Marie-Christine au relais de la flamme Paralympique a été une surprise pour elles deux. Mélanie a d’abord pris les devants et proposé à Marie-Christine de porter la flamme « J’ai répondu à un mail qui donnait la chance de porter la flamme paralympique. Il ne fallait pas se vendre soi-même, mais vendre une personne qui pourrait le faire. J’ai pensé à Marie-Christine. ». Et surprise.. Paris 2024 la re-contacte ! « Je reçois un appel une ou deux semaines plus tard, qui me dit, écoutez, votre histoire est très belle, vous avez été sélectionnées pour porter la flamme paralympique. », se remémore Mélanie, qui s’empresse d’appeler son amie pour lui annoncer la nouvelle. « Ah ben, j’étais assise, heureusement, et c’était quelque chose. », raconte Marie-Christine. Pour cette femme qui n’avait jamais été particulièrement sportive, l’idée de porter la flamme Paralympique était inimaginable. Cependant, encouragée par Mélanie et inspirée par son parcours dans le bénévolat, elle accepte le défi avec enthousiasme !
Préparation sans pression

Mélanie et Marie-Christine ne se préparent pas de manière traditionnelle pour cet événement. Pour Mélanie, déjà impliquée dans le sport et le bénévolat sportif pour les JO de Paris, cet événement est une continuation naturelle de son engagement. Marie-Christine, quant à elle, se prépare en explorant de nouvelles activités sportives et en s’impliquant davantage dans le bénévolat. L’essentiel sera pour elle de vivre pleinement cette expérience unique, et de faire la fierté de ses proches. « Quand j’ai annoncé ça à mes enfants, mes deux fils de 42 et 30 ans, ils m’ont dit, ‘mais maman, mais c’est pas vrai, mais c’est super, bravo !’ J’ai dit, oui, mais tout ça, c’est grâce à Mélanie, grâce ou à cause de Mélanie ! (Rires) Jamais je n’aurais osé être bénévole mais m’inscrire pour porter la flamme je ne sais pas pourquoi et finalement Mélanie est un support elle m’élève moi qui ne travaille plus, mais qui ai passé une grande partie de ma vie à travailler, m’occuper de mes enfants et de mon mari handicapé. Mélanie m’élève, m’invite à me dépasser et à faire encore plus ». Ce sera encore une étape de franchie le 27 août.
Une cause qui leur tient à coeur
Pour Mélanie, cette opportunité est également et avant tout un moyen de mettre en lumière les Jeux Paralympiques et d’encourager leur reconnaissance à travers l’événement de l’été qui aura lieu à Paris. « Je pense que la campagne que Paris 2024 a fait autour des Jeux Paralympiques est vraiment bien, ils l’ont vraiment mise au coeur et au centre de leur projet, et j’espère que ces JOP vont mettre en lumière ces disciplines et de nombreux records. Les Jeux Paralympiques sont sous-cotés. J’attends que ces JOP suscitent l’intérêt et boostent les Paralympiques au travers des Jeux Olympiques. »
Vous l’aurez compris, ce sont deux femmes fortes de leurs volontés et leur amitié qui vont porter les couleurs de SQY cet été, devant le monde entier !
Mélanie, Marie-Christine, parlez-nous de votre rapport au sport et/ou aux JOP !
Mélanie : « Je suis très jeune. C’est vrai que la culture des JO n’est pas quelque chose qui, pour moi, est très présente parce que je n’en ai vécu aucun. J’en ai vu à la télévision deux ou trois. Mais c’est vrai que quand je suis arrivée sur le territoire métropolitain et que j’ai commencé à m’investir dans le bénévolat sportif, j’ai compris une autre dimension du sport et le fait aussi de s’investir dans le sport mais d’une autre manière qu’en étant membre. Pour moi, le fait qu’il y ait l’annonce des JO, c’était un bonus. C’était pour moi faire un devoir de citoyen, si je puis dire, en donnant de ma personne à la France. C’est vraiment un grand honneur parce que les JO, on n’en vit pas tous les jours. C’est un honneur de faire partie de l’aventure des Jeux. La France sera au rayonnement maximum sur la scène internationale et pour moi, c’est vraiment un engagement citoyen et vraiment un engagement auprès de la France. Je suis vraiment heureuse et honorée de pouvoir contribuer à la réussite française. »
Marie-Christine : « C’est vrai que je ne suis pas une grande sportive. En revanche, mon fils aîné est très sportif. Il fait énormément de vélo. Il a fait du triathlon, quatre étapes du Tour de France. C’est un grand sportif. Du coup, il est très fier de sa maman. Il m’a dit ‘maman, tu as beaucoup travaillé toute ta vie, tu t’es occupée de papa qui était malade, etc’, donc profite. Aujourd’hui, le fait d’être dans le bénévolat en plus dans le domaine sportif comme pour porter la flamme paralympique, le rend très fier.C’est très valorisant pour mes enfants. De ce côté-là, je suis fière. »