Elue Championne des championnes France par L’Equipe, Caroline Garcia s’est livrée à coeur sur sa saison écoulée lors d’un long, très long entretien. Morceaux choisis.
Victorieuse du Masters en novembre, Caroline Garcia a vécu une année toute particulière entre angoisse, douleurs, souffrances et soulagement. Des moments difficiles, entre douleurs provenant d’une blessure et crise de boulimie, sur lesquels elle revient dans un entretien accordé à L’Equipe : « En un an et demi, assez souvent. Je n’avais pas de résultats, j’avais mal, je n’arrivais pas à orienter mon jeu, ça ne marchait pas, je ne trouvais pas l’organisation qui me correspondait… Ce n’était pas évident. Quand tu as eu un classement très élevé, que tu n’as pas réalisé tes rêves et que tu n’y arrives plus, tu ne sais pas si tu reviendras un jour : “Peut-être que c’est passé, peut-être que mon jour de gloire, c’est fini, j’ai raté ma chance…” Après avoir été top 10 (4e mondiale en 2018) en ayant gagné des Masters 1000 (Wuhan et Pékin en 2017), c’est dur à accepter. À Miami (en mars), je ne supportais plus la douleur et je n’arrivais plus à m’entraîner. Je n’avais plus envie. Je me disais que je ne me débarrasserais jamais de ces douleurs à un pied qui me gênaient aussi dans ma vie de tous les jours. Il y a eu beaucoup de larmes, de nuits blanches, cette année et l’an dernier déjà. Quand ça ne va pas, tu es de plus en plus seule. Tu cogites. Tu perds beaucoup, donc tu n’as plus l’émotion de la victoire, même celle d’un premier tour, alors que tu en aurais besoin. Et tu ne dors plus.«
Mais, si une bonne partie de sa saison a été une succession d’échecs et d’obstacles à franchir. La Championne français est parvenu à retrouver goût au tennis avant de brillamment s’imposer au Masters WTA, le plus grand titre de sa carrière. Une année rocambolesque durant laquelle elle a beaucoup appris, notamment sur elle même : « Les saisons de tennis sont tellement longues, tu as peut-être moins de temps que dans une vie plus normale pour grandir en tant que femme. Cette année, tout ce qu’il s’est passé m’a aidée à comprendre certaines choses par moi-même. J’ai beaucoup évolué. Je me connais bien, maintenant. Je suis plus honnête par rapport à ce que j’apprécie ou pas. Et je sais comment mieux me protéger. Si je fais quelque chose, c’est parce que j’en ai envie. Si je n’en ai plus envie, je serai capable de dire non. Avoir eu des passages difficiles m’aide à profiter davantage de l’instant présent. Je me permets plus de plaisirs. Il ne doit pas y avoir que des sacrifices. L’émotion de la victoire est tellement éphémère dans le tennis, tu ne peux pas t’appuyer seulement là-dessus et te dire : “Si je gagne ce tournoi, ça va me rendre heureuse.” Parce que ça va te rendre heureuse vingt-quatre heures, pas plus ! Le tennis, c’est une machine à laver. J’étais trop dans cette recherche quand j’étais plus jeune. Donc j’étais déçue, je n’avais pas ce que je voulais. Ça faisait beaucoup de sacrifices pour rien. J’ai vachement grandi là-dessus, notamment depuis la blessure. Il faut aussi profiter du chemin, des journées difficiles à l’entraînement qui se passent mieux que prévu, etc. J’assume également plus mon jeu et l’identité que je veux avoir sur le court. J’avais eu pas mal de problèmes avec ça, même récemment.«
Source SPORT.FR