La Coupe du monde de football féminin (20 juillet-20 août) sera visible sur les chaînes gratuites de télévision de 34 pays d’Europe, dont les cinq plus grands pays de football pour lesquels aucun diffuseur n’avait encore été désigné, annoncent la FIFA et l’UER.
L’instance de Zurich, qui négociait l’attribution des droits TV du tournoi organisé en Australie et Nouvelle-Zélande avec l’Union européenne de radio-télévision (UER), a élargi l’accord trouvé à l’automne dernier avec 28 pays à « la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Ukraine, ce qui permettra de maximiser l’exposition de l’événement ». Aucun détail financier n’a été dévoilé. Dans les pays cités apparaissent aussi la Belgique, l’Autriche, la Croatie, l’Irlande, la Roumanie, la République tchèque et la Turquie, mais pas le Portugal, la Grèce, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark, la Norvège et la Finlande.
France Télévisions avec le groupe M6 diffuseront les rencontres en France. Après avoir annoncé l’acquisition des droits de diffusion des matchs de l’équipe de France féminine de football jusqu’en 2027 (hors compétitions internationales), les deux groupes ont confirmé qu’ils diffuseraient également la Coupe du monde féminine. France Télévisions pourra ainsi diffuser la moitié des matchs du Mondial alors que les négociations, avec le groupe M6, sont en cours concernant la répartition des lots des matchs, dont ceux de l’équipe de France.
« Je suis très heureuse de voir l’équipe de France féminine de football revenir sur les antennes du service public jusqu’en 2027, avec dès cet été la Coupe du monde de football, a réagi Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions. Depuis de nombreuses années, France Télévisions est précurseur dans la très large exposition du sport féminin à la télévision française. Grâce à cette alliance public – privé entre France Télévisions et le Groupe M6 dont je me réjouis, nous amplifions le mouvement. Nous allons en faire une grande fête du football féminin pour donner à toutes les générations de Françaises l’envie de pratiquer le plus populaire des sports. »
Avant l’officialisation des deux diffuseurs, Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, s’est réjouie sur RTL de cette association entre deux chaînes en clair. « C’est une jolie coopération entre le public et le privé (…) Il y a une vraie logique et un bel engagement », a-t-elle déclaré. Et d’ajouter : « Je voudrais remercier et féliciter M6 et France Télévisions qui sont à la hauteur de l’enjeu ».
Quelques semaines avant le coup d’envoi de l’épreuve, c’est un long feuilleton qui prend fin. Cette bataille des droits TV a fait rage pendant plusieurs mois entre un Gianni Infantino, président de la FIFA, déterminé à ne pas brader sa compétition phare chez les femmes et les diffuseurs européens, refroidis par les sommes demandées, bien trop élevées selon eux en regard des audiences et des recettes publicitaires attendues. Début mai, le président de la FIFA s’était élevé contre les offres des diffuseurs, notamment européens, jugées « toujours très décevantes et tout simplement inacceptables ». Or, avait-il poursuivi, « nous avons l’obligation morale et juridique de ne pas sous-estimer la valeur de la Coupe du monde féminine ». Plusieurs appels d’offres avaient échoué, tant l’écart entre les deux camps était grand. La FIFA, résumait un diffuseur potentiel, « demande beaucoup d’argent pour quelque chose qui ne fera pas beaucoup d’audience ».
Ce manque d’enthousiasme tenait avant tout à la zone géographique de la compétition, organisée pour la première fois en Océanie, et donc au décalage horaire qui refroidissait les diffuseurs européens. Les deuxième et troisième matchs de l’équipe de France en phase de groupes débuteront à midi, tandis que les demi-finales et la finale seront programmées entre 10h00 et midi, heure de Paris.
Autre préoccupation pour les diffuseurs : la compétition se tient au coeur de l’été, plus tardivement que d’habitude, pendant une période creuse en matière de revenus publicitaires. La finale de l’Euro 2022, l’été dernier en Angleterre, s’était ainsi déroulée le 31 juillet, trois semaines plus tôt que la finale du Mondial à venir.