Amélie Oudéa-Castéra veut intégrer le « critère de parentalité » dans l’attribution d’aides et prolonger l’inscription des femmes sur la liste des sportifs de haut niveau.
Depuis l’éviction de la navigatrice Clarisse Crémer de la course à la qualification pour le prochain Vendée Globe, la question de la maternité des sportives de haut niveau est revenue sur la table. La ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, lance plusieurs pistes pour améliorer la situation des sportives de haut niveau qui choisissent de devenir mère pendant leur carrière.
Parmi les propositions, présentées à l’occasion d’une matinée de débats sur le sport féminin à la maison du handball située à Créteil (Val de Marne) : intégrer le « critère de parentalité » dans les critères d’aide de l’Agence nationale du sport (ANS) ou encore la prolongation de un à deux ans sur l’inscription de la liste des sportifs de haut niveau pour « laisser du temps » aux femmes alors que seulement 38 % des sportifs inscrits sur listes sont des femmes.
La direction des sports va aussi se pencher sur les règlements qui doivent « veiller à la prise en compte de la maternité », alors que 25% des sportives de haut niveau et des sportives professionnelles sont ou se sentent directement concernées par cet enjeu. Le président du Vendée Globe, Alain Leboeuf, a déclaré qu’un comité se penchait sur le sujet en vue de l’édition 2028, afin de « sécuriser les candidatures ». Amélie Oudéa-Castéra a aussi évoqué « la création d’une cellule opérationnelle transversale ».
L’escrimeuse Astrid Guyart, secrétaire générale du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), actuellement enceinte, a pointé le fait que « c’est plus simple quand on est numéro un de son sport ». « Qu’est-ce qu’il en est des remplaçantes ? », a-t-elle lancé. « Trop souvent pour elles le choix de la maternité, c’est une prise de risque » et souvent elles « renoncent » ou « repoussent ». Des représentantes de la Ligue féminine de basket ont expliqué vouloir conclure leur convention collective, intégrant des dispositifs sur la maternité, au 1er juillet.
Amélie Oudéa-Castéra a, par ailleurs, annoncé « débloquer un million d’euros » dans le cadre d’un « appel à projet » avec l’ANS, en collaboration avec Paris 2024, pour « éliminer les biais genrés » dans 200 cours d’écoles. En effet, le décrochage de la pratique féminine se fait dès les habitudes prises dans les cours de récréation et il s’accentue à l’adolescence. D’autres mesures bénéfiques à la pratique féminine seront annoncées lors de prochains ateliers consacrés au handicap (mai), au sport en milieu professionnel (juin), puis au sport-santé et à l’activité physique des seniors (septembre). De la même façon, un temps dédié sera organisé en avril sur les métiers du sport, intégrant la problématique de leur féminisation dans un contexte où 33% seulement des éducateurs sportifs sont des femmes.
Enfin, la Conférence Permanente du Sport féminin, créée en 2017 par Thierry Braillard, est relancée pour structurer et renforcer la gouvernance du sport féminin et suivre la mise en œuvre les axes de ce plan d’action. Sa nouvelle composition sera annoncée avant l’été.