La WTA, l’association des joueuses de tennis, a ratifié lundi un ensemble de mesures visant à faciliter le retour en compétition des joueuses revenant de maternité. Une modernisation du code vestimentaire est également adoptée.
Si la question avait déjà été soulevée par des joueuses comme Kim Clijsters ou Victoria Azarenka, anciennes N.1 mondiales devenues mamans en 2008 et 2016, c’est le cas de Serena Williams à Roland-Garros cette année qui a véritablement mis le feu aux poudres. De retour de grossesse mi-2018, l’Américaine de 36 ans disputait à Paris son premier tournoi du Grand Chelem depuis 16 mois. Tombée à la 451e place mondiale pendant son absence pour cause de maternité, les organisateurs des Internationaux de France avaient décidé de ne pas lui attribuer de tête de série. Cela avait provoqué un énorme tollé. « Roland-Garros punit Serena Williams d’avoir eu un bébé », avait même titré le quotidien USA Today.
La WTA, l’association des joueuses de tennis, a pris note de cette polémique. Après de longs mois de réflexion, elle a ratifié lundi un ensemble de mesures adaptées aux joueuses revenues de maternité, « pour [les] soutenir pleinement dans leur retour à la compétition, tout en maintenant les normes les plus élevées en matière de compétition sportive et d’équité », a précisé son président Steve Simon.
Ces mesures concernent tout d’abord le «classement protégé» [ndlr, dispositif qui permet à une joueuse, après une longue période d’absence, de converser son ancien classement] et vont dans le sens d’un assouplissement :
- Le gel du classement passe à 3 ans, au lieu de 2 ans dans l’ancienne réglementation. La WTA précise toutefois que le «classement protégé» n’est valable que pour 2 ans en cas d’adoption ou de recours à la gestation pour autrui ;
- Il est ouvert au jour de la naissance du bébé, et non plus à la date du dernier tournoi joué comme c’est toujours le cas pour une joueuse blessée ou pour les joueuses ayant adopté ou eu recours à la gestation pour autrui ;
- Il est ouvert aux joueuses classées jusqu’à la 375e place mondiale au lieu de la 300e dans l’ancienne reglementation ;
- Pour toute absence supérieure à 1 an (maternité ou blessure), le nombre de tournois dans lesquels il est possible de recourir au «classement protégé» grimpe de 8 à 12
Dorénavant, « aucune joueuse ne sera écartée de sa position de tête de série gagnée », assure également l’association des joueuses de tennis.
« Je suis très heureuse des nouvelles règles de la WTA […]. Nos joueuses devraient se sentir plus à l’aise et confiantes pour prendre le temps de s’éloigner des courts pour fonder une famille ou se remettre d’une blessure […] », s’est réjouie dans un communiqué la Biélorusse Victoria Azarenka, membre du Conseil des joueuses de la WTA.
À Roland-Garros, Serena Williams avait déclenché une autre polémique. Cette fois-ci, c’est la tenue de la championne aux 23 titres en Grand Chelem qui était visée : une combinaison moulante noire ceinturée en rose, qu’elle portait pour des raisons médicales (circulation sanguine), mais qui n’était visiblement pas du goût du Président de la Fédération française de tennis (FFT), Bernard Giudicelli, qui avait annoncé cet été qu’elle ne serait plus acceptée aux Internationaux de France. Finalement, la WTA a donné gain de cause à la cadette des soeurs Williams en précisant que « les leggings et les shorts de compression peuvent être portés avec ou sans jupe, short ou robe ». « Il n’y a aucune interdiction sur ces sujets. Nous comprenons l’importance de moderniser le code vestimentaire et de s’assurer que nos joueuses aient le flexibilité de choisir les vêtements qu’elles portent », a conclu Steve Simon.