Bouillant, le Prado déborde. Alors que le Tango Bourges reçoit Lyon pour le match 2 de la finale de la Ligue féminine de basketball, les Berruyères peuvent compter sur le soutien sans faille de leurs supporters. Les chants « Cha Lala Lala Lala, Allez Tango » résonnent, et sont même repris par les joueuses. Dans les coursives du Palais des Sports, toujours fidèle au poste, un homme donne toute sa voix pour le club. Willy Bauchet, 40 ans, est le président du club de supporters Allez Tango. Fidèle à son chapeau orange, il ne rate jamais une miette du basket proposé par ses protégées. Rencontre. PROPOS RECUEILLIS PAR RUBEN DIAS. Extrait du WOMEN SPORTS N°26.
COMMENT EXPLIQUEZ-VOUS VOTRE AMOUR ENVERS LE TANGO BOURGES BASKETBALL ?
Cela ne s’explique pas… Je suivais l’équipe sur les réseaux sociaux, mais je n’étais jamais allé voir un match. Je me disais tout le temps ‘Il faudrait que j’y aille’, mais je ne sautais jamais le pas. En 2017, Céline Dumerc a quitté Bourges pour le Basket Landes et j’ai décidé d’aller voir son match de retour au Prado.
C’était mon tout premier match et je suis tombé complètement dedans. J’y suis re- tourné plusieurs fois, mais j’avais envie de faire plus. Il y avait ce club de supporters tout là-haut (Allez Tango). J’avais en- vie de suivre l’équipe, d’être à fond dans l’ambiance, de faire du bruit… je les ai rejoint quelques temps après.
QU’EST-CE QUI VOUS PLAÎT DANS LE FAIT DE SUPPORTER DES FILLES ?
L’ambiance au sein du club des supporters est incroyable. C’est vraiment une famille. Il y a des personnes de tout âge. De 7 à 77 ans… (rires). C’est grâce à cela que ça fonctionne. Ce qui est vraiment impressionnant et donne envie, selon moi, dans le fait de supporter cette équipe, c’est qu’aujourd’hui, dans le sport féminin, les joueuses sont beaucoup plus ac- cessibles par rapport aux masculins.
AVEZ-VOUS DES SOUVENIRS EN TÊTE ?
sont venues avec nous jouer du tambour match. Ça fait des moments de partage qui sont énormes. Vous avez trois joueuses qui viennent, vous leur donnez les baguettes, et puis ça tape dans les tambours, au rythme des airs que nous chantons pour les supporter. C’est très fort. Il y a vraiment un lien particulier avec les joueuses qui se crée. Certaines, lors des victoires importantes, font la fête avec nous pendant une bonne partie de la nuit quand-même.
AVEZ-VOUS UNE JOUEUSE PRÉFÉRÉE ? ET POURQUOI ?
Il y a en a une qui, quand elle a joué à Bourges, nous a apporté beaucoup de sourires. C’était KB Sharp (Kristen Brooke Sharp, ndlr). Elle était présente avec nous. Elle venait nous voir après les matches, partager un verre avec les supporters. On peut dire que c’est une amie maintenant. C’était une joueuse pleine d’envie et elle a laissé sa trace dans le club.
LE PALAIS DES SPORTS DU PRADO, C’EST UNE SACRÉE AMBIANCE ?
Cette année on a eu des matchs très fort émotionnellement. Nous avons gagné l’Eurocoupe et le championnat de France. For- cément ça remplit la salle et les ambiances sont folles. Lors des matchs contre Lyon par exemple, c’est tout le Prado qui est en feu. Le Palais des Sports c’est quand même 5 000 places… Quand on a 4 800 personnes qui s’enflamment, que nous chantons ensemble, et que même les joueuses reprennent… franchement c’est quelque chose de fort. Forcément qu’il y a des fris- sons.
QUELLE PLACE A LE CLUB DANS VOTRE VIE ?
Une grande place. Aujourd’hui, comme on dit, je vis basket, je mange basket, je dors basket. Avec Bourges, nous avions des matches tous les mercredis et tous les week- ends. Donc entre la vie professionnelle, la vie de famille et la vie du basket… ça prend pas mal de place. Puis cette année j’ai fais tous les déplacements. Une semaine sur deux, j’étais sur la route. Aujourd’hui, il faut trouver un équilibre. Et malgré les quelques sacrificies, ça se gère assez facilement. Quand on aime, on ne compte pas.
Y-A-T-IL DE LA RIVALITÉ DANS LE SPORT FÉMININ ?
Il y a en a énormément oui. Quand nous allons chez des grosses écuries, c’est hostile (rires). Il y a de la rivalité et l’envie d’en découdre. Mais elle reste sur le terrain. D’une part parce qu’il y a énormément de respect entre tout le monde, et puis parce que, avec l’équipe de France, elles se connaissent toutes. Aujourd’hui ça se bat sur le terrain, demain après le match, elles sont ensemble.
COMMENT JUGEZ-VOUS LA LIGUE FÉMININE DE BASKET ?
Nous avons un très beau Championnat de France féminin. Il y a des équipes comme Lyon, Basket Landes, Flammes Carolo et Villeneuve-d’Ascq qui se renforcent. C’est un championnat relevé qui propose du très beau jeu, avec de l’intensité.