D’après la dernière étude de l’association Attitude Prévention, en collaboration avec l’Irmes, les femmes seraient trop sédentaires. Un phénomène qui se joue dès les années collège.
C’est connu, la pratique du sport permet de prévenir les maladies cardiovasculaires, le diabète et le cancer du sein. Mais alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de marcher plus de 10.000 pas par jour, il s’avère que les Françaises font en moyenne 7.578 pas contre 8.217 pour les hommes. Un tiers d’entre elles n’atteignent même pas les 5.000 pas quotidiens. Pourtant, les Françaises font du sport dès leur plus jeune âge, mais elles décrochent dès le début de l’adolescence.
Alors qu’elles sont 70 % à faire du sport entre 6 et 11 ans, il n’en reste que 53 % entre 12 et 17 ans. Les principales activités pratiquées sont la gymnastique (29 %), les sports aquatiques (13 %) et les sports collectifs (11 %). Les causes évoquées du décrochage sont multiples. Il y a d’abord la difficulté de maintenir une pratique compétitive puisque les conditions d’accueil sont moins favorables pour les équipes féminines que pour les équipes masculines (créneaux, vestiaires…). À cela s’ajoute la pratique qui ne correspondrait pas aux envies des jeunes femmes, plus portées sur le bien-être et la santé que sur la compétition. Enfin, l’influence des parents s’avère cruciale. Les enfants dont les parents sont actifs sont aussi les moins sédentaires. Ainsi, 81 % de ceux qui pratiquent une activité physique ont des parents qui eux-mêmes sont sportifs. Et ce sont les enfants des parents qui marchent le plus chaque jour qui effectuent leurs fameux 10.000 pas quotidiens. A l’âge adulte, plus qu’un problème de motivation (36 %) ou de coût (17 %), c’est plutôt un problème de répartition des tâches. 42 % des femmes interrogées avancent ainsi la contrainte horaire. Signe positif : la pratique sportive revient à partir de 40 ans, l’âge où les enfants ont grandi.
Selon le baromètre, moins de la moitié des Françaises (46 %) pratiqueraient une activité sportive. L’étude montre également que les Françaises sont assises en moyenne 7h25 par jour alors que le temps moyen de sédentarité avoisine les sept heures quotidiennes chez les Européennes. À titre de comparaison, les Finlandaises, classées parmi les plus actives d’Europe, sont assises 5h47 par jour. Établie sur les cinq dernières années, cette étude constate que les femmes privilégient les écrans. Les plus sédentaires restent les Britanniques qui cumulent 8 heures quotidiennes assises.
Selon l’étude, plusieurs leviers existent pour favoriser l’activité physique et sportive féminine. Pour les jeunes filles, l’enjeu est de maintenir la pratique avec l’avancée en âge par le développement d’une offre de pratique loisir «plus souple» et «adaptée aux contraintes de la vie étudiante et à l’entrée dans la vie active», ou «par un environnement de la pratique de compétition plus favorable».
L’engagement dans la pratique pourrait être favorisé par davantage de médiatisation du sport féminin de haut niveau. Un autre défi est de faire évoluer «la perception de l’APS par les femmes non-pratiquantes et de montrer que chacune peut trouver une APS adaptée à ses envies, ses capacités et adopter un mode vie actif». Enfin, l’environnement (lieu de pratique, espace en plein air, urbanisme) doit aussi favoriser un mode vie actif.