Les îles Tonga, situées au milieu de l’Océan Pacifique, ont récemment fait paraître une circulaire visant à interdire la pratique du rugby ou de la boxe aux jeunes filles dans les écoles de l’Archipel. Cette mesure serait destinée à «préserver [leur] dignité et maintenir les valeurs culturelles des Tonga».
Le Gouvernement tongien a interdit la pratique du rugby et de la boxe aux jeunes filles de l’Archipel. Cette mesure, prise par décret, a été révélée la semaine dernière, à l’occasion d’un tournoi de «touch rugby» – une version sans plaquage du sport – lorsque des lycéennes ont été exclues de la compétition au seul motif qu’elles étaient des femmes. Le ministère de l’Éducation a expliqué que cette mesure visant à «préserver la dignité des Tongiennes et maintenir les valeurs culturelles des Tonga», selon une traduction publiée par le site d’informations Matangi Tonga.
De nombreuses voix se sont depuis élevées pour contester cette mesure sexiste, notamment celle de Valerie Adams, reine du lancer du poids, née en Nouvelle-Zélande mais fière de ses origines tongiennes. Elle dénonce une «interprétation malavisée et obtuse de la culture» locale. «Les femmes des Tonga doivent se lancer dans le rugby, comme dans n’importe quel sport, on est douées pour ça», a ajouté la quadruple championne du monde du lancer du poids, favorite pour remporter l’or pour la quatrième fois aux Jeux du Commonwealth le mois prochain.
Jacinda Ardern, première ministre néo-zélandaise, a également exprimé son désaccord avec cette mesure, «[encourageant] toutes les jeunes femmes à se lancer dans les sports qui les intéressent». Connue pour ses prises de positions féministes, Ardern a bien pris le soin de préciser que cette interdiction pouvait être contournée par les jeunes filles des îles Tonga, car elle ne concerne que les écolières des établissements publics.