Des calendriers « inégaux », parfois « surchargés ». C’est ce que dénonce un rapport du syndicat mondial des joueurs de football, Fifpro, dans un rapport concernant le football féminin dans le monde. Cela « affecte la santé des joueuses et nuit au développement du football féminin », poursuit l’étude.
Celle-ci s’appuie sur un échantillon de 85 joueuses « de premier plan » (de six confédérations et sept ligues différentes), sur les trois dernières saisons, telles que la gardienne de l’Olympique lyonnais Christiane Endler, la ballon d’or 2021 Alexia Putellas, l’Américaine Crystal Dunn ou encore l’Australienne Sam Kerr. Le rapport met en lumière des calendriers tantôt surchargés, tantôt paradoxalement vides. Les joueuses ont ainsi disputé 29 matches en 2020-2021, contre 22 en 2019 (saison interrompue par la pandémie). La joueuse américaine de Chelsea, Crystal Dunn, a par exemple enchaîné dix rencontres en 57 jours, après avoir connu une période sans compétition de quatre mois.
Une situation due à la taille des ligues de football féminin, numériquement plus réduites que chez les hommes : aux États-Unis par exemple, alors que les Américaines sont pourtant quadruples championnes du monde, l’US National Women’s Soccer League (NWSL) ne compte que dix équipes, contre 27 pour son homologue masculin, la Major League Soccer (MLS).
Situations disparates selon les régions
Dans la région Concacaf, où aucune compétition internationale en club n’est régulièrement organisée, six joueuses ont participé à plus de matches pour leur équipe nationale que pour leur club. Pendant ce temps, les Américaines Christen Press, Julie Ertz et Dunn ont joué au moins un tiers de leurs matches dans le cadre de rencontres non compétitives ou amicales. « Alors que le foot féminin continue de grandir, les normes devraient elles aussi évoluer pour mieux protéger les joueuses et promouvoir leur sport », indique le rapport.
Autre source d’inquiétude pour la Fifpro, les trajets très longue distance que doivent réaliser les joueuses. La Chilienne Christiane Endler a par exemple parcouru 250.000 kilomètres lors des trois dernières saisons. L’Écossaise Rachel Corsie a quant à elle couvert 223.000 kilomètres pour représenter son équipe nationale et son club, sur trois continents différents.
Pour remédier à ces cadences, le syndicat appelle à une meilleure gestion des calendriers.