Depuis un an maintenant, un nouvel entraîneur est à la tête de l’équipe de France féminine de basket : Jean-Aimé Toupane, 13e entraîneur de l’histoire des Bleues. C’est lui qui a été choisi pour préparer les Françaises pour les JO 2024 et espère les « emmener sur la plus haute marche ». Ce qui revêt pour lui un vrai challenge ! Rencontre.
Par Léa Borie
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N°26 octobre-novembre-décembre 2022
L’ancien international sénégalais, successeur de Valérie Garnier, ex-joueuse internationale huit ans à la tête des Bleues, était dans le giron de la Fédération française de basketball (FFBB) depuis une vingtaine d’années déjà. Arrivé en France dans les années 1980, Jean-Aimé Toupane a obtenu deux masters en management et en droit et économie du sport. Après avoir évolué 13 saisons en pro A et B, avec « la chance de ne pas avoir eu beaucoup de blessures et avoir fini [sa] carrière tard ».
Toupane devient directeur sportif du club de Toulouse, avant la Nationale 1 de Clermont- Ferrand, Hyères-Toulon en Pro B, et le Pôle France en Nationale 1. Il remporte le tournoi de l’Euroleague juniors et se place comme l’entraîneur le plus titré de l’histoire en équipe de France avec cinq médailles en catégorie U20. Mais vous l’aurez compris, jusque-là, Jean-Aimé Toupane ne s’était pas encore essayé à l’entraînement des féminines. C’est l’occasion qui est venue à lui.
« En tant qu’entraîneur fédéral, j’ai accepté les missions qu’on m’a proposées. Accompagner une équipe aussi prestigieuse, vivre une expérience d’une telle ampleur pour la Coupe du monde 2022 et les JO 2024, avec un staff solide autour, ça ne se refuse pas ! » C’est avant tout pour la performance que le père d’Axel Toupane accepte le défi. « On a la chance en France, aussi bien chez les garçons que chez les filles, de bénéficier d’une bonne formation, les joueurs.euses sont là. Aussi, j’ai la chance de travailler avec des filles qui ont beaucoup d’expérience à l’international. »
L’entraîneur ne cache pas non plus que beaucoup pèse sur ses épaules : « On est attendu. On fait partie d’une grande fédération. C’est aussi beaucoup de responsabilités. On a commencé à se mettre en place après les mutations et à construire avec méthodologie ». Pour ça, il peut aussi compter sur son staff : « On demande aux filles de jouer en équipe. Mais nous aussi en interne, pour réussir au plus haut niveau, il nous faut bosser en équipe. »
Pour lui, pas de différence de taille dans son approche : « Évidemment, ma relation avec les joueuses et les joueuses entre elles, c’est différent qu’en club masculin. Mais la performance reste la même. Quand on me rappelle que je viens du basket masculin, j’insiste sur la haute performance : celle-ci n’est pas genrée. Parce qu’à force de dissocier filles et garçons, on met des limites. Tout ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui, tout va plus vite. On doit essayer de se rapprocher de cette endurance. Tant que tu peux faire plus alors fonce ! »