D’exploit en exploit, le fantastique parcours de l’équipe de France s’arrête en finale. La Russie a battu la France (22-19) pour conquérir l’or olympique.
Deuxième des Jeux de Pékin en 2008, la Russie n’avait plus remis les pieds sur un podium, toutes compétitions confondues, depuis le dernier de ses quatre titres mondiaux conquis en 2009, face… à la France. Championne du monde en 2003, son seul titre jusqu’ici, la France n’avait elle jamais remporté de médaille aux JO et se languissait d’en obtenir une depuis l’argent conquis lors du Mondial 2011. Elle arrive après une épopée qui était tout sauf programmée. « En décembre nous étions dans un gouffre. Tout ce qu’on a vécu nous a renforcées« , a rappelé Dembélé après la victoire au forceps en demi-finale contre les Pays-Bas (24-23). Fin 2015, les Bleues rentrent d’une cinquième campagne d’affilée sans médaille, à l’issue du Mondial danois (7e place). L’élimination en quarts de finale par les Néerlandaises marque le troisième échec en trois compétitions pour Alain Portes, en conflit avec les joueuses. Démis de ses fonctions en janvier, le sélectionneur est remplacé par celui auquel il avait succédé en juin 2013 : Olivier Krumbholz. Il va relancer la machine française en la qualifiant d’abord pour les Jeux, puis en réalisant un parcours héroïque au Brésil : six victoires en huit matches, dont deux à sensations fortes face à l’Espagne (27-26 a.p.) en quarts, après avoir remonté un handicap de sept buts en un quart d’heure, puis les Néerlandaises avec encore un suspense insoutenable jusqu’au bout. Seule la Russie, qui l’avait déjà fait chuter au premier tour (25-26), est parvenue à la dompter.
La France était d’abord portée par l’efficacité de sa gardienne Amandine Leynaud, qui multipliait les arrêts dans le premier quart d’heure (8). Les Bleues défendaient bien, mais le jeu rapide et la puissance de feu adverse faisaient la différence. Les Russes prenaient quatre longueurs d’avance. Les Françaises se sont rapprochées sous l’impulsion de Laurisa Landre (7-8). Mais la Russie a de nouveau pris ses distances à la pause (7-10). Solide défensivement, la France devait impérativement emballer le match en attaque pour espérer conquérir l’or. La blessure à l’épaule gauche d’Alexandra Lacrabère, leur meilleure marqueuse, qui s’est heurtée à la muraille russe, n’allait pas affaiblir le moral des Bleues qui réussissaient à enflammer le match dans le dernier quart d’heure. Les Bleues vont recoller au score (14-14). Mais les Françaises vont été rattrapées au plus mauvais moment par leur grande faiblesse : l’efficacité offensive. Elles butaient trop souvent sur la gardienne Tatiana Erokhina. Pire, la Russe enquillait un 3-0 (14-17). La Russie reprenait de la marge (16-20). La France va revenir à deux buts (18-20), mais le but d’Akopian (18-21) sonnait le glas des espoirs français.