Dimanche 18 mars, la flotte de la Volvo Ocean Race 2017-2018 prendra le départ de la 7e étape, la plus extrême, reliant Auckland en Nouvelle-Zélande à Itajai au Brésil, via le mythique Cap Horn. Un défi pour tous les marins engagés dans la compétition mais aussi un rendez-vous à ne pas manquer pour l’équipage franco-chinois Dongfeng, 2e au classement général, qui pourrait grappiller quelques précieux points aux leaders espagnols MAPFRE avant les quatre dernières épreuves de la course. Explications avec Carolijn Brouwer de Dongfeng Race Team.
Depuis le coup d’envoi de la compétition le 22 octobre dernier à Alicante (Espagne), la flotte de la Volvo Ocean Race a déjà parcouru plus de 26.000 milles nautiques, traversé l’Atlantique et sillonné deux fois le Pacifique occidental, le tout dans des vents parfois à 50 noeuds, d’autres fois sans le moindre petit brin d’air… Mais un plus gros défi encore attend les sept bateaux engagés dans la course : il s’agit de la 7e étape, dont le départ sera donné dimanche depuis Auckland en Nouvelle-Zélande vers Itajai au Brésil, réputée pour être la plus rude de toutes.
Avec ses 7.600 milles nautiques, il s’agit de la plus longue étape de la course, la deuxième dans l’Océan Sud après Cape-Town / Melbourne (Leg 3). Les points compteront double et le premier bateau à passer le mythique Cap Horn se verra également crédité d’un point bonus supplémentaire. Un rendez-vous donc à ne pas manquer, notamment pour Dongfeng Race Team, soutenu par le fabricant chinois de voitures et de camions Dongfeng Motor Corporation, actuellement deuxième au classement général derrière les Espagnols MAPFRE.
«Ce sera l’étape la plus importante pour nous, confie Carolijn Brouwer, membre de l’équipage skippé par le Français Charles Caudrelier. Ce sera une chance de réduire l’écart avec MAPFRE qui nous devance de 5 points et ainsi revenir un peu plus dans la course à la première place pour les quatre dernières épreuves de la compétition».
Reprendre des points au leader
Depuis le début de la compétition, l’équipage franco-chinois Dongfeng est au coude-à-coude avec MAPFRE, l’équipage espagnol de Xabi Fernandez. Preuve en est l’étape 6 où les deux bateaux rouges de la flotte de la Volvo ont navigué collés-serrés depuis Hong-Kong jusqu’à la Nouvelle-Zélande. Ils étaient d’ailleurs tellement proches qu’ils pouvaient se parler. «Le midi, je demandais à Sophie [ndlr : Sophie Ciszek, une des deux femmes engagées sur MAPFRE] ce qu’elle mangeait !», plaisante Carolijn Brouwer.

Malgré tout, il y a toujours un premier et un second sur la ligne d’arrivée… Les Espagnols ont déjà terminé quatre fois juste devant Dongfeng Race Team sur les 6 premières des 11 étapes de la compétition. Si statistiquement Dongfeng va plus vite, MAPFRE est un meilleur finisseur selon Charles Caudrelier. Et le skipper de Dongfeng de poursuivre : «Mes équipiers en ont forcément assez d’être derrière MAPFRE au général et si nous regardons ce que nous avons fait jusqu’à présent – et tout ce que nous avons bien fait – nous avons juste besoin de ce petit plus qui peut faire la différence et nous allons tout donner pour aller le chercher.» Pour Carolijn, il s’agit de «trouver le bon équilibre entre, d’une part, pousser le bateau au maximum de sa vitesse et, d’autre part, veiller à ne rien endommager à bord.»
Mais la Néerlandaise de 44 ans est confiante. Elle se sent plus reposée que jamais depuis le début de la compétition. Grâce à un stop-over (pause entre deux étapes) de deux semaines à Auckland, elle a pu rejoindre sa famille installée à Sydney en Australie, en seulement 3 heures de vol. Pendant quelques jours, elle a pu reprendre une «vie normale» : amener son fils à l’école, au tennis, voir ses amis… le «meilleur moyen pour [elle] de recharger les batteries.»
