La Fédération américaine de gymnastique (USA Gymnastics) est revenue mercredi sur sa décision controversée d’empêcher la championne olympique McKayla Maroney de s’exprimer publiquement sur les abus sexuels dont elle a été victime de la part de Larry Nassar, l’ancien médecin de l’équipe des États-Unis.
Le scandale Larry Nassar, qui secoue le monde de la gymnastique internationale depuis plusieurs mois, a encore un petit peu plus enflé cette semaine. La raison : la découverte, par l’opinion publique, de l’existence d’un accord d’indemnisation – d’un montant d’1,25 million de dollars – signé entre la famille de McKayla Maroney et USA Gymnastics en décembre 2016, empêchant la championne de 22 ans de s’exprimer publiquement sur l’affaire, sous peine de devoir payer une amande de 100 000 dollars. Cette réduction au silence, relevée par la presse américaine, a profondément choqué les États-Unis. Certaines personnalités américaines, comme la mannequin Chrissy Teigen, ont même proposé à McKayla Maroney de payer les 100 000 de dollars pour qu’elle retrouve sa liberté de parole.
Résultat : la Fédération américaine de gymnastique est revenue sur cette disposition dans un communiqué de presse publié mercredi. « USA Gymnastics n’a jamais cherché et ne cherchera jamais à prendre l’argent de McKayla Maroney pour ses courageuses déclarations qui ont décrit les actes et abus de Larry Nassar […] Elle a le droit de s’exprimer, USA Gymnastics l’encourage à le faire, comme les autres victimes d’abus sexuels », a affirmé la Fédération qui a décidé de créer un organe indépendant pour soutenir et écouter les victimes.
L’avocat de Maroney, de son côté, a vigoureusement critiqué l’attitude de la USA Gymnastics qui, selon lui, revient sur sa décision « uniquement parce que l’opinion publique n’a pas accepté son comportement » envers la gymnaste, championne olympique par équipes à Londres en 2012.
Pour rappel, Larry Nassar, médecin de l’équipe des États-Unis de 1996 à 2015, a récemment été condamné à 60 de prison pour détention de matériel pédopornographique. Il sera jugé dans les prochaines semaines pour le volet principal de l’affaire qui concerne les accusations d’abus sexuels de plus d’une centaine de gymnastes, dont la dernière en date n’est autre que celle la quadruple championne olympique Simone Biles. Il a plaidé coupable pour dix chefs d’accusation et encourt la prison à perpétuité.