Championne du monde de slalom foil à seulement 22 ans, Justine Lemeteyer débarque au Défi Wind avec un objectif clair : gagner. Rencontre avec une athlète aussi déterminée qu’inspirante, entre ambition, engagement et amour du large.

Comment vous êtes vous essayé à la planche à voile, et comment est-ce devenu votre passion ?
Ça a commencé très tôt. Mes parents tenaient une école de voile, donc j’ai grandi sur les plages de Normandie. J’ai touché à tout, puis je suis tombée amoureuse du slalom vers mes 15 ans. À partir de là, c’était obsessionnel. Je m’entraînais tous les jours, je ne pensais qu’à ça. Ce titre, c’est l’aboutissement de presque dix ans de sacrifices, de frustrations, de joies aussi.
Et maintenant que ce rêve est atteint, qu’est-ce qui vous anime ?
Je ne me repose pas ! J’ai signé avec une nouvelle écurie, donc il faut faire mes preuves avec du nouveau matériel. Et surtout, je m’attaque à la discipline olympique. C’est un autre univers, une autre manière de courir, avec ses codes. Je ne suis pas favorite, mais mon titre m’ouvre des portes. Les JO 2028, c’est dans un coin de ma tête. Ce n’était pas un rêve d’enfance, mais maintenant que c’est possible… pourquoi pas ?
Vous arrivez donc au Défi Wind avec un titre mondial en poche. Qu’est-ce que ce rendez-vous représente pour vous, après une année aussi forte ?
C’est un peu comme retrouver la grande famille du windsurf. On est plus de 1 000 sur l’eau, pros et amateurs mélangés, et il règne une ambiance unique. Pour moi, le Défi Wind, c’est un concentré de passion, de dépassement de soi, de fun aussi et puis, très clairement, c’est une vitrine incontournable. En tant qu’athlète sponsorisée, c’est un moment stratégique pour représenter ma marque. Mais avant tout, c’est le rendez-vous que je ne veux pas rater.
Il y a beaucoup plus d’hommes que de femmes dans le monde de la voile et lors de cet événement…
Il faut encore pousser les femmes à prendre leur place. Souvent, elles sont sur la plage à regarder, alors qu’elles pourraient très bien être sur l’eau. C’est un sport exigeant, oui, mais pas inaccessible. On a les capacités, on a le mental, il faut juste oser. Moi, je suis là pour prouver que c’est possible. Et spoiler : battre des mecs sur l’eau, c’est franchement satisfaisant (rires).

Quels sont vos objectifs lors du Défi Wind ?
J’ai terminé deuxième les deux dernières éditions, donc je ne vais pas tourner autour du pot : je viens pour gagner. Ce n’est pas un simple événement pour moi, c’est un défi personnel. Et j’ai ce petit côté compétitrice. Je n’aime pas perdre, et encore moins faire deuxième (sourire).
Qu’est-ce que vous diriez à une jeune fille qui hésite à se lancer dans ce sport ?
De ne pas attendre la permission. De prendre une voile, une planche, et d’aller sur l’eau. La planche à voile t’apprend à tomber, à recommencer, à encaisser les conditions difficiles. C’est un sport formateur, exigeant, mais tellement puissant. Et puis franchement, rien ne vaut la sensation de glisse, cette liberté-là. Une fois que tu l’as goûtée, tu ne peux plus t’en passer.