Chloé Aurard est ce qu’on peut appeler « une pépite » dans le monde du hockey sur glace. La Française aux 86 sélections en équipe nationale, a su faire ses preuves en métropole. Puis elle s’est rapidement envolée pour les États-Unis, afin d’exceller dans son sport. Elle est même devenue la première tricolore draftée en PWHL, la ligue professionnelle de hockey féminin ! Une fierté, mais surtout un exploit qui devrait sans aucun doute inspirer les plus jeunes… Entretien. PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL. Extrait du WOMEN SPORTS N°31.
COMMENT LE HOCKEY SUR GLACE EST-IL ENTRÉ DANS TA VIE ?
Je suis issue d’une famille de hockeyeurs. Mes parents jouaient à Villard-de-Lans, tout comme mon frère et ma sœur. On allait souvent aux matchs du club local quand on était plus jeune et je passais mon temps à la patinoire. J’ai grandi dans un environnement de hockey. Y jouer a juste été la continuité des choses.
TU AS TOUJOURS SU QUE TU EN FERAIS TON MÉTIER ?
Ça a été ma passion dès le plus jeune âge. Je pense que d’être à Villard pour commencer le hockey a été quelque chose de naturel. L’environnement dans lequel j’étais m’a aussi apporté beaucoup de confiance. Les garçons avec qui j’ai joué ont toujours été des amis, et je les considère toujours comme ma famille aujourd’hui. Tout ça m’a aidée et m’a encouragée à aller le plus loin possible dans le hockey.
QUEL A ÉTÉ TON PARCOURS AVANT D’ARRIVER AUX ÉTATS-UNIS ?
Assez simple finalement, j’ai commencé à Villard et j’y suis restée jusqu’à ce que je parte aux USA, même si j’ai évolué deux ans avec l’équipe féminine de Gap entre-temps. Je suis rentrée en équipe de France à 14 ans.
PUIS TU T’ES ENVOLÉE OUTRE- ATLANTIQUE…
Je suis partie aux USA à 14 ans. La porte s’est ouverte et je voulais saisir cette opportunité. Ça a était une décision plutôt facile à prendre, car je savais que je voulais partir là-bas pour jouer au hockey et potentiellement jouer dans la meilleure ligue féminine. Mais d’un autre côté, ça a été difficile, parce je n’avais que 14 ans et partir de chez soi à cet âge-là fait peur. J’ai eu la chance de pouvoir partir avec ma sœur jumelle, Anaïs. Je ne serais pas partie si j’y allais seule…
RACONTE-NOUS LA SUITE AUX ÉTATS-UNIS.
Je suis restée 4 ans à Vermont Academy. J’ai joué au foot et au tennis en plus du hockey. Cela a été une expérience hors du commun. Puis en 2018 je suis allée à l’université de Northeastern où je suis restée 5 ans. L’adaptation a été plutôt simple, parce j’étais avec ma sœur. On a pu passer beaucoup de caps ensemble.
LA PWHL EST-ELLE UNE CHANCE DE RENDRE L’AVENIR DU HOCKEY FÉMININ PLUS SEREIN ?
La PWHL est une opportunité pour toutes les meilleures joueuses du monde de jouer contre et ensemble. En tant que rookie en professionnelle, je ne connais pas encore les difficultés des joueuses plus âgées. Mais je sais qu’une seule ligue est la meilleure voie à suivre.
On va avoir l’attention de tous et on sera en mesure de bâtir des bases de fans dans certaines des plus grandes villes d’Amérique du Nord. On aura des joueuses du Canada, des États-Unis, de la Tchéquie, de la Suède, de la Suisse et, mieux encore, de la France, qui joueront ensemble. Ce sera incroyable à regarder et à soutenir pour les fans, et devrait être plus facile d’accès pour les supporters français.
TU AS ÉTÉ DRAFTÉE EN 21e POSITION PAR NEW-YORK… QUEL A ÉTÉ TON RESSENTI SUR LE MOMENT ?
J’étais contente mais surtout fière ! C’est le travail qui paye. Être draftée au 4ème tour de la toute première ligue professionnelle féminine est l’une des meilleures récompenses. C’est un rêve qui devient réalité…
TU ES AUSSI LA PREMIÈRE FRANÇAISE À ÊTRE DRAFTÉE EN PWHL…
Ça aussi, c’est une très grande fierté. La France est un petit pays de hockey comparé à tous les gros pays qui sont dans la ligue. J’espère pouvoir devenir un exemple pour toutes les plus jeunes joueuses françaises qui rêvent de jouer dans la meilleure ligue professionnelle féminine, parce que c’est possible !
COMMENT APPRÉHENDES-TU CETTE NOUVELLE AVENTURE ?
J’ai hâte de commencer à New-York. Avoir été sélectionnée dans la ligue est l’une de mes plus importantes réalisations dans ma carrière, et j’ai hâte de pouvoir montrer qui je suis. C’est une toute nouvelle aventure et une chance de pouvoir jouer contre et avec les meilleures joueuses au monde, donc je vais y aller à 100 % et vais prendre tout ce qu’il y a à prendre.