Les 22 et 23 juillet prochains aura lieu la 2e édition de la course Yotta, au centre omnisports de Vichy. Une course nouvelle, exigeante, à laquelle participera la grande Manon Gênet, triathlète professionnelle française. L’athlète nous a accordé à cette occasion une interview exclusive.
Women Sports : Comment le triathlon est-il entré dans votre vie ?
Manon Genêt : Je fais du triathlon depuis 10 ans. Un jour, je suis partie aux États-Unis, et là-bas, j’ai appris à nager de manière technique. Je connaissais et pratiquais déjà la course à pied, une discipline familiale, et le vélo. C’est tout naturellement que je me suis lancée dans le monde du triathlon.
Auparavant, j’ai pratiqué la gymnastique pendant 10 ans. Mes semaines en sport étude étaient découpées en 15h d’entraînements. Mais ce n’était pas mon sport de prédilection. J’ai toujours baigné dans le monde de la course à pied, via mes parents, qui ont toujours fait des marathons, des trails, des ultra-trails… Quand j’ai décidé d’arrêter la gymnastique aux alentours de mes 15, 16 ans, j’ai dévié vers la course à pied.
Qu’est-ce qui vous plait dans le triathlon ?
Ce que j’aime dans le triathlon longue distance (donc tout ce qui va être Ironman), ce sont les longues périodes d’entraînements qui demandent beaucoup de ressources, qu’elles soient physiques ou mentales. C’est un mode de vie. On ne peut pas faire ce genre de triathlon-là à moitié. Il faut y dédier tous les aspects de sa vie et j’aime beaucoup ça. Quand je me lance dans quelque chose, je me donne à donc.
Par ailleurs, j’apprécie également la stratégie et l’effort assez solitaire d’une course comme celle-ci.
Comment sont composés vos entraînements ?
Je m’entraîne tous les jours, du lundi au dimanche, à hauteur de deux à trois fois par jour. En bref, ça me fait environ une trentaine d’heures d’entraînements par semaines, sans compter les aspects de récupération et de soin à côté.
J’ai un plan d’entraînement donné par mon entraîneur. Parfois je m’entraîne en groupe, mais la plupart du temps je reste assez isolée. Je m’entraîne seule, que ce soit en natation (en piscine), vélo (sur les routes), et la course à pied (sur piste, ou en chemin, en forêt…)
Pouvez-vous nous parler de la course Yotta, prévue en juillet ?
C’est un nouveau format dont le principe est d’enchaîner 1 km de natation et 8 km de course à pied, en 5 boucles, avec des départs dégressifs. La première édition a eu lieu l’année dernière, et on s’apprête à concourir pour la deuxième édition au mois de juillet. C’est un format qui a beaucoup plu et qui intéresse pas mal de monde.
Pourquoi aimez-vous particulièrement participer à cette course ?
On a la natation et la course à pied qui sont similaires au triathlon. Ça reste une course qui est stratégique, ludique et qui est, entre guillemets, un très bel entraînement dans le cadre d’une saison de triathlon. Ce que j’aime c’est justement le fait que ce soit nouveau. On a besoin de formats novateurs comme ça dans les disciplines enchaînées.
C’est une course qui allie l’effort physique et la stratégie, du fait qu’il y ait 5 boucles. À chaque boucle on peut refaire une stratégie et s’adapter. Il y a de nombreuses opportunités pour revenir aux avants de la course, ce qui n’est pas le cas quand on fait un Ironman où si on loupe le début, il est assez difficile de revenir aux avant-postes.
Quels sont vos objectifs pour cette deuxième édition ?
J’ai eu un accident de vélo et je suis en pleine période de rééducation. L’année dernière j’ai fait deuxième, cette année, mon objectif est déjà de participer, car je serai un petit peu juste. Mais si j’avais été en pleine possession de mes moyens c’est toujours la première place que je vise.
Et pour la saison à venir ?
Mes objectifs sont juste réadaptés en raison de ma blessure. Plutôt que de commencer à courir dès le mois dernier, je commencerai à courir un peu plus tard. Dans mes objectifs il y a l’Ironman de Mont Tremblant (Canada) ou de Kalmar (Suède) fin août, pour envisager une qualifications pour les Mondiaux d’Ironman à Hawaï. Si ce n’est pas cette année, je peux aussi me qualifier pour les Mondiaux de l’année prochaine au mois de septembre.
Que diriez-vous aux lecteurs de Women Sports pour donner envie d’assister ou de participer à la Yotta ?
On parle souvent de cet enchaînement là de 1km de natation pour 8km de course à pied. Mais il y a un autre format qui est deux fois moins long, donc 500m de natation et 4km de course à pied, peut-être plus accessibles. Et surtout, il n’y a pas d’obligation d’aller jusqu’au bout. On peut s’arrêter à 1, 2 ou encore 3 boucles. Je trouve que c’est une super opportunité de se tester, de se challenger. C’est un événement qui est accessible à tous les niveaux, on peut même le faire en relai, on peut avoir un nageur et un coureur… C’est un format super, qui en plus est ludique, et qui est très intéressant. Le site de Vichy aussi est super sympa. Pour moi tous les éléments sont réunis sur cette course pour que ce soit un bon moment pour les athlètes comme pour les spectateurs.
Que diriez-vous aux jeunes filles qui veulent se lancer dans le sport ?
Je dirais qu’il faut aller au-delà des préjugés et surtout qu’il faut croire on soi. On a toutes les ressources en nous. Il ne faut pas s’arrêter sur toutes les barrières qu’on peut mettre sur notre route, car malheureusement il y en a encore beaucoup. Il faut être sure de ce qu’on peut faire. Et être sûre de notre propre force.