Devant et derrière la caméra. À 30 ans Maria Ferreira, défenseure à l’AS Monaco féminin, est passionnée de football. Née au Cap-Vert, elle court derrière un ballon depuis l’âge de 12 ans. Une activité que la jeune femme tente de concilier avec son travail de réceptionniste dans un hôtel 4 étoiles, et son dernier amour : YouTube ! PAR RUBEN DIAS. Extrait du WOMEN SPORTS N°23.
Les bagages pliés, les papiers remplis, Maria se pré-pare pour l’aventure d’une vie. Après un dernier au revoir à ses coéquipières de l’AS Monaco, la jeune Capverdienne s’envole en janvier 2018, pour un an, en direction du Canada, grâce à un PVT (Permis Vacances Travail) qu’elle a obtenu sur tirage au sort. « J’attendais ça depuis tellement longtemps », confie-telle. Mais pas question de garder tout ça pour elle. Généreuse dans la vie, la jeune footballeuse décide de passer son séjour… en compagnie de ses fans. Et ce même à des milliers de kilomètres. « C’était un besoin, j’avais envie de m’expatrier loin de la France. Et partager mon aventure était un réel plaisir. Alors j’ai pris ma caméra et j’ai filmé ma nouvelle vie au pays des caribous. » C’est ainsi que dé-but 2018, des vidéos de Tichaonel sont publiées sur YouTube : « Les démarches pour partir au Canada », « Vlog Shopping à Toronto », « Cap sur les chutes du Niagara », « Dégustation au Canada », jusqu’au « Canada c’est fini », retracent l’aventure de la défenseure Monégasque. Des vlogs qui constituent une trace, une carte postale, un moment de partage et tellement de souvenirs pour Maria.
Du Canada au Cap-Vert
Après le Canada, quel pays faire découvrir aux désormais nombreuses personnes qui la suivent ? Facile. La jeune femme s’arme de sa caméra, direction le Cap-Vert, son pays natal. Une fois dans l’avion, « j’ai pleuré ». Mais à son arrivée, le dépaysement est total, et pour cause : « depuis que ne nous sommes arrivés en France avec mes parents, je n’y étais jamais retournée. » Pourtant, le lien avec est fort avec son pays d’origine. « J’avais oublié beaucoup de choses sans les oublier. Certaines odeurs te rappellent tellement de souvenirs d’enfance. » Et s’il était primordial d’utiliser sa notoriété pour faire découvrir ce si bel archipel, Maria a préféré garder un petit jardin secret. « Les retrouvailles avec ma famille, mes grands-parents, le retour dans ma maison d’enfance… Il y à des moments émouvants qu’il est important de garder pour soi, et ça les internautes le savent et le comprennent. »
LA GÉNÉROSITÉ EN HÉRITAGE
Capverdienne devenue footballeuse en France, Maria Ferreira n’oublie pas d’où elle vient. Elle n’y avait plus remis les pieds depuis ses 8 ans, mais la jeune femme est retombée amoureuse de son pays d’enfance. La footballeuse de l’ASM FF compte bien y retourner courant 2022, pour continuer à faire des vidéos, mais pas que. « Mon club m’a gracieusement donné l’intégralité des équipements de match, lorsque je leur ai expliqué mon projet. J’ai également récupéré de nombreuses tenues, maillots, crampons auprès de mes coéquipières. Mon objectif désormais est de retourner au Cap-Vert et d’en faire un don aux clubs féminins locaux. Il est difficile pour les joueuses d’avoir l’équipement nécessaire pour pratiquer leur passion. Pouvoir les aider sera l’une de mes plus belles réussites. »