Si vous n’avez jamais commencé à fumer, tant mieux pour vous. Si vous luttez pour essayer d’arrêter, vous êtes à la bonne adresse. La dépendance au tabac est très forte chez les fumeurs, et les tentatives d’arrêt souvent vaines. Nous avons déjà tous essayé de ranger le paquet au fond du tiroir quelques jours, avant de succomber à nouveau. La dépendance est aussi psychologique, car la tentation est omniprésente. Allumez une cigarette lorsque vous êtes nerveux, lorsque vous prenez un verre avec des amis ou lorsque vous promenez votre chien le dimanche, et vous obtiendrez une habitude sérieuse et difficile à défaire. Mais ne vous découragez pas, tout problème a sa solution. La désirez-vous ? Elle est simple et efficace, et se nomme le sport. PAR JIMMY ABOU AKL. Extrait du WOMEN SPORTS N°25.
LE TABAC ET LE SPORT, UN MÉLANGE FUMEUX
Il faut savoir que le tabac et le sport for- ment un ménage incompatible et dangereux. Les risques au niveau sanitaire sont considérables, puisque l’alliage des deux augmente les probabilités de mort par infarctus (pour les personnes de plus de 40 ans). D’autant que le sport n’annihile pas les effets nocifs du tabac, c’est une légende. Pour rappel, une cigarette contient plus de 4 000 substances chimiques (notamment du mercure, du plomb, de l’arsenic, de l’ammoniac…). Certaines d’entre elles favorisent la survenue de différents cancers. Toutefois, l’arrêt du tabac per- met de réduire les risques de développer une maladie grave. La nicotine, présente parmi les composants du tabac, affiche des propriétés très nocives. Elle provoque tout d’abord la dépendance au tabac, ainsi que l’augmentation de la pression artérielle, l’accélération du rythme cardiaque, la détérioration des artères. Les effets de la nicotine augmentent aussi la consommation d’oxygène par le cœur. Le monoxyde de carbone émanant du tabac remplace l’oxygène présent dans les globules rouges et les muscles. En conséquence, on développe un risque d’hypoxie, soit un déficit d’oxygène dans le corps. Les répercussions à moindre échelle sont l’essoufflement, l’augmentation du rythme cardiaque, la fatigue, le manque de motivation, une mauvaise récupération, une apparition plus rapide de crampes, des performances sportives réduites…
LE SPORT COMME CALUMET DE LA PAIX ?
C’est pourquoi, en période de sevrage tabagique, la pratique du sport constitue le remède idéal. Celle-ci apporte de nombreuses vertus, comme se fixer des objectifs, retrouver la motivation, penser à autre chose, s’occuper le corps et l’esprit, être fier de soi, se dépasser, réduire le risque de prise de poids. Le sport est un puissant anti-stress, reconnu de toutes les autorités médicales. Les endorphines, les hormones du bien-être, sont libérées à la suite d’un exercice sportif. Ce sont des antidouleurs naturels qui atténuent les symptômes du manque de nicotine.
Le rapport publié en 2002 par le Comité français d’éducation de la santé (CFES), intitulé « Le sport nouvel allié contre le tabac » a tiré deux constats clairs :
– le tabac altère les performances physiques. En effet, 44 % des personnes sportives ont décidé d’arrêter le tabac en raison d’une baisse de la qualité des performances ainsi que la prise de conscience de la dangerosité sur le plan sanitaire.
– le sport diminue la dépendance à la nicotine, réduit l’effet de manque, permet de ne pas rechuter et de concentrer sa motivation ailleurs.
Également, des études ont montré que des sportifs fumeurs ayant arrêté le tabac ont vu leurs performances physiques multipliées par trois en un an grâce à l’exercice sportif. Ainsi, vous aurez l’occasion de prendre le cigare en allant à la salle de gym.
COMMENT ALLUMER LA MÈCHE ?
Un quart d’heure d’exercice par jour a un effet rapide et impactant pour lutter contre l’envie de fumer. Le sport est une solution, mais attention à ne pas précipiter les étapes. Il est déconseillé de démarrer un programme sportif trop intensément avec la volonté de trouver des résultats immédiats. Lors du sevrage, il faut modérer son activité. Une marche, à pas soutenus, pratiquée 15 ou 30 minutes, trois fois par semaine est suffisant pour un début et pour avoir des effets bénéfiques. Pour les sportifs plus aguerris, le conseil est le même : augmenter les efforts progressive- ment. Alors foncez, et ne laissez pas cette résolution s’envoler en cendres !
Au final, arrêter de fumer est à la portée de tous, il suffit juste d’en avoir véritablement la volonté. Le fait de fumer constitue une pulsion, une démangeaison, une motivation. La clé est de remplacer cette motivation par une autre. La pratique du sport accompagnée d’un arrêt de la consommation de tabac est donc, somme toute, le moyen le plus efficace pour remédier à ce problème. En option, il n’est pas non plus inintéressant de jeter tous ses briquets à la poubelle. Mais en toute franchise, le meilleur conseil serait simplement de ne jamais commencer à fumer.
Le sport, allié pour arrêter de fumer : quelques tips en plus
Lors de la période de sevrage, il se peut que l’envie de fumer vous trotte dans la tête, même si elle est passagère et dure environ 3 à 4 minutes. Voici quelques conseils pour ne pas craquer :
– boire un grand verre d’eau
– manger un fruit respirer profondément
– changer d’activité, de pièce, faire autre chose pour vous occuper l’esprit
– passer un coup de téléphone à un(e) ami(e).