A l’occasion de la journée de la femme (8 mars 2012), le ministère des sports tient à réaffirmer son attachement à la place des femmes dans le sport et plus particulièrement à leur accès aux postes à responsabilités dans les institutions sportives. Un plan d’action pour 2012 se met en place. Focus.
Pour le ministère des sports, la place des femmes dans le sport s’apprécie à trois niveaux : la place les femmes dans le sport, en tant que pratiquantes, la place des femmes au sein de l’élite sportive, la place des femmes au sein des organes de direction du mouvement sportif (les clubs, les comités, les ligues, les fédérations). Si les femmes sont de plus en plus nombreuses en France à pratiquer des activités physiques et sportives, les licences féminines ne représentent en 2010 que 37,3% des licences distribuées (36,2% en 2009) regrette le ministère des sports. 30,3% des licences sont distribuées dans les fédérations unisports olympiques (29,5% en 2009) ; 29,2% des licences sont distribuées dans les fédérations unisports non olympiques (25,9% en 2009, fort écart provenant du changement de statut de deux fédérations très masculines, désormais fédérations unisports olympiques : le golf et le rugby). Enfin, 52,3% des licences sont distribuées dans les fédérations multisports (52,8% en 2009). Le ministère des sports constate que dans certains quartiers sensibles, le public féminin est souvent victime de freins d’ordre social ou culturel. «En effet, si 51% des jeunes filles pratiquent le sport hors zones d’éducation prioritaire (ZEP), elles ne sont plus que 32% en ZEP.»
Au sein de l’élite sportive, la Commission nationale du sport de haut niveau a beaucoup uvrée en faveur des femmes
En janvier 2001, la Commission nationale du sport de haut niveau s’est prononcée pour la suppression de la distinction entre les pratiques masculines et féminines dans la procédure de reconnaissance des disciplines de haut niveau. A l’occasion de chaque olympiade, l’ouverture d’épreuves féminines plus nombreuses que les nouvelles épreuves masculines permet de combler peu à peu le décalage entre hommes et femmes. Aux Jeux Olympiques de Pékin, la boxe seule n’avait pas de pratique féminine. Il y aura une première boxeuse championne olympique à Londres.
Dans les disciplines reconnues de haut niveau, la part relative des femmes au sein de la liste ministérielle progresse régulièrement pour être actuellement de 36% (la part était de 32% en 2003). Le volume total de sportives de haut niveau tend à se stabiliser autour de 2 500 depuis 2006 alors que le nombre d’inscriptions masculines recule. Concernant les juges et arbitres de haut niveau, la proportion de femmes reste faible (12 % en 2010).
Quelle place au sein des organes de direction du mouvement sportif ?
Le dernier numéro de Stat’Info de décembre 2011 consacré au bénévolat montre que 28% des présidents de clubs sportifs sont des femmes. Pire, la diversité et la mixité s’amenuisent au fur et à mesure que l’on s’élève dans les instances dirigeantes des fédérations sportives. «Cette sous-représentation féminine aux postes de responsabilité élective est également observée en matière d’encadrement technique. A titre de simples illustrations, en 2010, 26,9% des professeur(e)s de sport et 15,3% des conseillers techniques sportifs (CTS) sont des femmes. L’accès des femmes aux formations et aux métiers du sport reste encore insuffisant», souligne le ministère des sports. En 2009, 19,5% des titulaires du Brevet d’Etat d’Educa-teur(trice) Sportif(ve) 1er degré (BEES 1) et 15,4% des titulaires du Brevet d’Etat d’Educateur(trice) Sportif(ve) 2e degré (BEES 2) étaient des femmes
Un plan d’action du ministère en direction des DRJSCS pour 2012
Ce plan s’inscrit dans le cadre du plan interministériel en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. Il s’agit essentiellement d’un appel à projets en direction des DRJSCS. Le renouvellement des instances dirigeantes du mouvement sportif pour la prochaine olympiade aura lieu entre septembre 2012 et mai 2013. Pour prendre en compte cette échéance, une thématique «l’accès des femmes, notamment des plus jeunes, aux responsabilités dans les instances dirigeantes par tout dispositif transversal mis en uvre avec des partenaires institutionnels ou associatifs» a été inscrite dans le cadre de l’appel à projets lancé fin décembre 2011 auprès des directeurs régionaux de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale.
Le ministère rappelle par ailleurs que 14 fédérations sportives menant des politiques significatives en matière de développement et de promotion du sport féminin ont bénéficié pendant 2 ans d’emplois sportifs qualifiés (ESQ). «Ils ont permis le développement d’actions spécifiques, qui après évaluation au sein des fédérations concernées, ont entraîné la consolidation à ce jour de 6 emplois dans les 5 fédérations qui ont mis en place des plans de féminisation.»
Un projet de rapport «femmes et sport»
En 2011, la direction des sports a entrepris un bilan de l’état d’avancement des mesures prises notamment au plan législatif. Dans cette perspective, un groupe de travail a été mis en place. Il est animé par le pôle ressources national éducation mixités et citoyenneté (PRN SEMC). Il est composé de représentants des services de l’Etat, du mouvement sportif, d’associations spécifiques et d’universitaires. Les travaux devraient déboucher sur des préconisations visant à accélérer le processus de féminisation du sport français (pratique, instances dirigeantes et encadrement).
Les conventions d’objectifs annuelles ou pluriannuelles signées entre le ministère chargé des sports et les fédérations sportives permettent de soutenir et d’accompagner les actions visant à promouvoir la pratique sportive féminine. En 2011, 6,6% des montants des conventions d’objectifs sont exclusivement dédiés aux pratiques féminines (soit plus de 5,8 millions d’euros). Une étude sur les chiffres clés de la féminisation est établie après chaque olympiade : le dernier rapport a été établi en 2009 et le prochain le sera en 2013.
Source: Sport