Il y a quatre ans, la France découvrait les Bleues. En prenant la 4e place de la Coupe du monde en Allemagne, les Françaises avaient fait souffler un vent de fraîcheur sur le football tricolore. Au Canada, elles chercheront à faire aussi bien. L’équipe de France féminine de football a changé de statut. Un sondage confirme la bonne image du football féminin auprès des Français.
81 % des personnes interrogées ont une bonne image du football féminin, contre 31 % pour le football en général, parce qu’il est « agréable à regarder » ou porteur de qualités morales comme « le fair-play, la sincérité, l’humilité« . C’est le principal enseignement du sondage CSA-Crédit Agricole (partenaire de la Fédération française de football) publié pour Le Parisien-Aujourd’hui en France. « Les gens se sont rendu compte que c’était un football sympa à suivre. Ils nous disent qu’on est simples, qu’il y a moins de simulations ou de filles qui pleurent, même s’il y en a aussi, relativise la gardienne des Bleues, Sarah Bouhaddi. Après, il ne faut pas comparer avec les garçons. Ils sont dans un autre monde. Nous, on a cette chance d’être dans l’anonymat et de pouvoir rester naturelles. » Mais justement, la comparaison est inévitable. Bleus contre Bleues, le public va chercher chez les footballeuses ce qu’il ne trouve plus chez les footballeurs. Les internationales françaises préfèrent être jugées sur leurs qualités techniques. « C’est par le jeu que le football féminin est devenu attractif », se félicite dans le quotidien la secrétaire générale de la FFF, Brigitte Henriques, chargée du plan de féminisation de la fédération.
23 % des Français pensent encore c’est un sport fait pour les hommes
A croire le sondage, les premiers effets se font ressentir. Mais certains clichés ont la vie dure. 23 % des Français pensent encore c’est un sport fait pour les hommes, mais la majorité pense que le football « n’a pas de genre » (75 %) et qu’il peut faire progresser l’égalité hommes-femmes (73 %). « Si le foot s’ouvre aux femmes, c’est un vecteur de changement de la société, estime Brigitte Henriques. Culturellement, on a abaissé les barrières. Aujourd’hui, une petite fille ne se demande plus si elle peut jouer au foot. Le Mondial 2019 en France va être un levier d’actions encore plus important et contribuer à renforcer cette mixité.«
Surprise du sondage, les footballeuses ne font pas l’unanimité auprès des femmes. Elles ne sont que 16 % à suivre le football féminin, contre 38 % des hommes. Un bon parcours lors de la Coupe du monde au Canada (la France vise le podium, ndlr), avec la diffusion en clair des rencontres sur W9, aiderait sûrement le football féminin à prendre un nouvel essor avant l’échéance programmée pour 2019. Malgré sa bonne image, il intéresse finalement assez peu de personnes. L’opinion est très majoritairement (74 %) « plutôt pas » ou « pas du tout intéressée » par le football féminin. Cependant, le niveau d’intérêt est en progression si on se fie aux données internationales recueillies par Repucom. Selon les données SportsDNA de Repucom, l’intérêt pour le football féminin dans le monde est passé de 16% en 2011 à 21% en 2014.
Source: Sport