Le 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) a dévoilé son rapport annuel sur la représentation des femmes à la télévision et à la radio. Leur temps de parole reste inférieur à leur niveau de représentativité. Notamment dans le domaine du sport.
De ce rapport, il ressort en premier lieu que la part des femmes présentes à l’antenne affiche un taux record à 43% (+2 points sur un an). Selon les données relevées par l’Institut national de l’audiovisuel (INA), leur temps de parole s’élève à 36% (+1 point comparé à 2021). Les données quantitatives portent sur la proportion de femmes et d’hommes qui interviennent, en plateau (présentateur, journaliste, expert, invité politique, autre intervenant), dans les programmes d’information (journaux et magazines d’information), les magazines, les divertissements, les retransmissions sportives et les documentaires.
En matière de représentation, la télévision reste la meilleure élève, avec un taux de 45% (+2 points) tandis que la radio repasse pour la première fois depuis 2019 au-dessus des 40%, à 42%. Sans surprise, les femmes restent sous-représentées dans des domaines encore associés dans l’imaginaire collectif aux hommes.
Sous-représentation dans le genre « Sport »
Les femmes sont sous-représentées dans les programmes relevant du genre « Sport » (20 %) tandis qu’elles sont représentées à hauteur de 49 % pour le genre « Information – Autres émissions » et 47 % pour les genres « Divertissement- jeux » et « Magazines ».
L’année 2021 a été marquée par la question du sexisme dans le journalisme sportif, l’Arcom s’est donc intéressée à la présence des femmes journalistes au sein des retransmissions sportives et des magazines consacrés au sport, diffusés à la télévision et à la radio. Elles étaient 21 %. Sur la chaîne L’Équipe, cette part est également de 21 % ; elle est en hausse par rapport à 2020 (18 % contre 9% en 2019).
À la suite de la diffusion en mars 2021 d’un documentaire, « Je ne suis pas une salope, je suis journaliste » abordant la question du sexisme dans le journalisme sportif, un collectif « Femmes journalistes de sport » a rédigé une tribune signée par près de 150 journalistes et étudiantes en école de journalisme qui visait notamment à dénoncer la réalité de la place occupée par les femmes dans ce milieu : selon elles, seuls 10 % des 3.000 journalistes sportifs seraient des femmes.
Autre constat notable, d’une manière générale la parité est loin d’être respectée à la télévision aux heures de grande écoute. C’est le cas par exemple du carrefour 21h/23h avec 38% de femmes présentes pour un temps de parole de 32%.
A la télévision ou à la radio, les femmes présentes sont en majorité des présentatrices (48%). La part d’invitées politiques stagne et représente la portion congrue de ce classement, à 30%. En revanche, les expertes gagnent du terrain et sont désormais 43% à la télévision ou à la radio (+2 points).
Dans ses recommandations, l’ARCOM préconise que les conditions d’expression des femmes soient prises en compte « en plus du taux de présence et du temps de parole ». L’autorité indique également vouloir « analyser la représentation des femmes dans le sport (magazines et retransmissions sportives) », dans le cadre d’une étude menée par le Réseau des instances de régulation méditerranéennes (RIRM).