Quand on voit les chiffres de transferts de joueurs de foot ou les cachets de joueurs de tennis, on n’imagine pas que certains athlètes n’aient pas les moyens financiers pour subvenir à leur rêve Olympique. Et pourtant de nombreux athlètes qui n’ont pas la chance d’être surmédiatisés ou concourant dans des sports méconnus du public peuvent voir leur espoir Olympique s’estomper par manque de budget. A trente jours des JO, nous nous sommes intéressés à ces sportifs qui font appel aux dons des particuliers pour pouvoir s’envoler sereinement vers Rio.
Avant d’arriver à Rio, les athlètes ont dû concourir à travers le monde pour obtenir leur ticket pour les Jeux Olympiques. Des déplacements qui peuvent s’avérer très lourds pour des athlètes dont le sport n’est pas leur revenu principal. Car si certains sportifs peuvent vivre des revenus engendrés par leurs prestations sportives et de contrats avec les sponsors comme Venus Williams (11,5 millions d’euros par an), le reste de la délégation n’a pas cette chance. Etudiants ou salariés, la plupart des athlètes cumulent carrières sportives et métiers secondaires. Certains sports coûtent plus cher qu’ils ne rapportent à de nombreux athlètes. Certes, le déplacement de la délégation française est payé par le Comité national et olympique sportif français (CNOSF) grâce à une subvention de l’État, et l’hébergement et la nourriture sont assurés par le Village olympique, payés par le Comité organisateur. En outre, la plupart des athlètes peuvent compter sur des aides de la région ou de leurs clubs. Mais ce n’est pas toujours suffisant.
Les internautes à la rescousse:
J-30 avant #Rio2016 ???? Soutenez @LaurenRembi dans sa dernière ligne droite ? https://t.co/DP7If8MFtO #StrongerTogether #POWERLauren
— Sponsorise.me (@SponsoriseMe) 6 juillet 2016
Une nouvelle tendance a vu le jour ces dernières années, le Crowdfunding. Les athlètes font appel aux dons pour pouvoir subvenir à leurs besoins qu’ils n’arrivent pas à prendre en charge. Ils se tournent vers des sites Internet tels que Sponsorise.me, plateforme officielle de la campagne « Je rêve des jeux « , qui met en relation des athlètes avec des particuliers ou des entreprises qui ont envie de se lancer dans le sponsoring sportif. Ce projet est né après la course nue dans Paris du vice-champion du monde de saut à la perche, Romain Mesnil, lâché par ses sponsors et qui n’avait trouvé d’autres solutions pour attirer l’attention sur son projet que de faire le buzz. Cette plateforme évite ainsi aux sportifs de retenter l’expérience et d’être en lien direct avec des donateurs grâce aux réseaux sociaux. Par exemple, la marque de boissons Powerade, s’est associée à Sponsorise.me pour mettre en lumière les espoirs du sport Français Olympique ou Paralympique. Un plus pour ces athlètes, car depuis le lancement de la campagne, les objectifs de financement atteignent rapidement leur but. Comme pour la cycliste sur piste Laurie Berthon qui a atteint son objectif en moins de 24h. 121 athlètes, dont 71 français (25 sportives) ont déjà lancé leurs projets. Les sports les plus représentés sont la gymnastique, l’escrime ou encore l’athlétisme.
Une photo publiée par M.Andraud (@mathildeandraud) le
Les demandes de financements de nos athlètes ont à peu près tous les mêmes objectifs : soins médicaux (Ostéopathe, nutritionniste, Kiné…), préparateurs physiques et mentaux et le matériel. Les sportives comme Haby Niaré ou Laura Marino sont transparentes quant à l’usage du financement « Soins de Récupération : 500 €, Diététicien : 1000 € ». Certains sportifs expliquent aussi qu’en cas de dépassement de l’objectif budgétaire, le surplus sera reversé à une association. Comme Charlotte Lembach : « Tous les fonds récoltés au-dessus de mon objectif seront reversés à l’association UNIS VERS LE SPORT qui met en œuvre des programmes d’éducation et d’insertion par le sport dans les quartiers dits « sensibles ». Dans le cas contraire si le seuil n’est pas atteint, les contributeurs sont remboursés en intégralité. Les sportifs utilisent les réseaux sociaux pour attirer les donateurs mais offrent aussi des « cadeaux » en fonctions des dons. Cela passe par de simples remerciements sur les réseaux sociaux à des entraînements personnalisés avec les sportives. Trois sportives n’ont pas encore obtenus les dons suffisant pour leur préparation.
Mon financement participatif pour Rio! Un grand merci à tous pour votre soutien https://t.co/5aZuEgy3X5 … pic.twitter.com/5lGhpQRrMx
— Haby Niaré (@HabyNiare) 10 juin 2016
Camille Journet