Le 9 octobre dernier, à Tunis, Hejer Wanna a participé aux tables rondes du programme HAVOBA, soutenu par l’AFD et la Fondation du sport français. Ces échanges ont réuni des représentantes de fédérations tunisiennes, des formatrices et des dirigeantes sportives. En sa qualité de vice-présidente de la FTVB, Hejer Wanna faisait partie des intervenantes. Entretien réalisé quelques jours après ces rencontres.

Quel a été votre parcours avant d’intégrer la Fédération ?
« J’ai été joueuse internationale. J’ai remporté plusieurs titres arabes et africains avec la sélection et mon club. Le sport m’a appris à ne jamais lâcher. Parallèlement, jai poursuivi des études de droit. Aujourd’hui, je suis avocate spécialisée en droit du sport, membre du Tribunal sportif. Ce double regard, sportif et juridique, m’aide à comprendre les enjeux de gouvernance. »
HAVOBA : qu’est-ce que cette formation a changé pour vous ?
« J’ai participé à deux sessions du projet HAVOBA, la dernière en octobre, et elles ont été particulièrement enrichissantes. Ces formations m’ont permis d’échanger avec des femmes issues d’autres disciplines sportives, ce qui a élargi ma vision du leadership féminin. J’y ai aussi renforcé mes compétences en communication, en déontologie, et en gestion de projets. Surtout, j’ai pu intégrer un réseau international de femmes engagées, une vraie source d’inspiration et de coopération future. Cette expérience m’aide aujourd’hui à intégrer de bonnes pratiques internationales dans la gestion des équipes féminines et à promouvoir une gouvernance plus inclusive au sein de la FTVB. »
Quels sont, selon vous, les plus grands défis du sport féminin en Tunisie ?
« Le sport féminin fait face à plusieurs difficultés. Il y a un manque de reconnaissance et de soutien institutionnel, des freins financiers et structurels, et surtout des inégalités dans l’accès aux ressources et infrastructures. À cela s’ajoutent les stéréotypes sociaux et les résistances au leadership féminin, qui limitent encore la place des femmes dans les postes de décision. Pour surmonter ces obstacles, il faut croire en sa légitimité, créer des réseaux solidaires et dialoguer avec les instances pour défendre nos besoins spécifiques. Et surtout, montrer l’exemple. L’action et la réussite sont nos meilleurs arguments. »
Comment voyez-vous l’avenir du volley féminin tunisien et le rôle des femmes dirigeantes ?
« Il faut prolonger la dynamique de HAVOBA. Les priorités sont claires : institutionnaliser les bonnes pratiques, renforcer la formation et le mentorat des entraîneures et dirigeantes, développer des partenariats nationaux et internationaux. On doit aussi adapter les infrastructures et les programmes aux besoins spécifiques des femmes, et mesurer l’impact de nos actions pour valoriser les réussites. Mon message, surtout, s’adresse aux jeunes : osez ! Votre passion et votre travail peuvent transformer votre vie et celle des autres. Chaque effort, chaque réussite contribue à ouvrir la voie pour d’autres femmes. »











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