C’est ici, sur cette colline de 231 mètres d’altitude, encore marquée par les cris de la foule. olympique, que Pauline Ferrand-Prévot a inscrit son nom en lettres d’or dans l’histoire du cyclisme. Lors des JO de Paris 2024, à Saint-Quentin-en-Yvelines, elle s’imposait magistralement en VTT, faisant vibrer la nation toute entière. Quelques mois plus tard, la Colline d’Élancourt, théâtre des exploits, s’ouvre enfin à toutes et à tous. Rencontre avec Marie-Louisa Drouode, jeu espoir du cyclisme sur piste, invitée pour la réouverture de cet espace de loisir… Et de sport ! Par Vanessa Maurel. Extrait du WOMEN SPORTS N°37.
C’est un lieu où l’on ressent encore la sueur, les larmes et les frissons de l’été olympique. Là où, en août dernier, Pauline Ferrand-Prévot « a dominé sa course du début à la fin » avant de franchir la ligne d’arrivée, en pleurs. « Franchement, quand je l’ai vue arriver, j’étais à deux doigts de pleurer avec elle », confie Marie-Louisa Drouode, 19 ans, double championne de France sur piste. Invitée à la réouverture de la colline d’Élancourt, la jeune cycliste guadeloupéenne en garde un souvenir fort : « Je ne me suis même pas rendue compte sur le moment que j’étais sur le lieu même de sa victoire. Mais en prenant du recul je me dis, c’est fou, c’est là que Pauline est arrivée ! »
Une piste olympique pour tous, sans distinction
Aujourd’hui, ce mythique lieu n’est plus réservé aux champions. « Faire d’une piste olympique une piste ouverte au public, c’est une vraie chance. Les gens peuvent rouler sur les mêmes sentiers que les athlètes des Jeux. Il y a des parcours pour tous : vert, rouge, noir. La verte est parfaite pour se promener, pour les familles, pour les enfants. La noire, elle, est plus destinée aux expérimentés voir professionnels. » Des propos appuyés par ceux de Victor Koretzky, médaillé olympique lui aussi à cet endroit-même, qui exprimait à nos confrères de L’Équipe, après premiers passages lors du test olympique à l’automne 2023 : « Le parcours ne semble pas très technique à première vue, mais en réalité, il le devient avec la vitesse. »
Et Marie-Louisa, pleine d’enthousiasme : « Ce qui est beau, c’est que la commune pense à tout le monde. Les petits, les grands, les débutants, les filles aussi ! » Elle en est convaincue, l’ouverture de la colline peut être un vrai déclencheur pour les jeunes, et particulièrement pour les jeunes filles : « Il faut qu’elles prennent goût au vélo très tôt. Aujourd’hui, il n’y a pas assez de filles en cyclisme en général. Cette colline peut devenir un tremplin. »
Une histoire forte
Ce qui frappe aussi, c’est l’histoire du lieu. « Quand j’ai appris que c’était une ancienne déchetterie, j’ai trouvé ça incroyable. Franchement, c’est une belle initiative. Ça montre que les Yvelines savent transformer le négatif en positif. Une déchetterie devenue piste olympique ? C’est beau, et c’est un message d’espoir. »
Espoir, un mot qui résume bien l’ambiance de cette journée d’inauguration et d’ouverture. Car au-delà des installations sportives, c’est une atmosphère qui s’est installée sur la colline : « Les gens venaient en famille, pour rouler, pour découvrir. Même si certains ne font pas de vélo, rien que de venir voir où les champions se sont battus, ça compte. C’est devenu un lieu historique. »
Un héritage vivant, au service du sport de demain
L’avenir du sport français passe peut-être par ici. Car la colline d’Élancourt peut être un terrain d’entraînement pour les amateurs mais aussi les professionnels . « Bien sûr que ça peut devenir un vrai lieu d’entraînement, même pour les pros ! Ce ne sera évidemment pas son seul point d’entraînement, mais c’est une super piste, corsée, reconnue. Pour les vététistes professionnels, c’est l’idéal. »
En redonnant vie à la Colline d’Élancourt, Saint-Quentin-en-Yvelines offre un héritage vivant, accessible, évolutif. « Que ce soit pour s’entraîner, se promener, ou juste profiter d’un moment en famille, ce lieu est une réussite. Je pense que les gens vont y aller pendant longtemps », termine Marie-Louisa.
Et si l’émotion de la victoire de Pauline Ferrand-Prévot plane encore au-dessus de la colline, ce sont désormais les sourires des enfants, les cris de joie sur les Pumptracks, et les rêves des futurs champions et championnes qui résonnent. Un bel héritage des Jeux de Paris.