C’est une première qui pourrait inspirer de nombreuses autrex fédérations. Les instances de la natation mondiale ont décidé de créer une nouvelle catégorie « ouverte » dans laquelle pourront concourir les athlètes transgenres. Une façon de répondre à la polémique sur des hommes devenus femmes qui concouraient jusqu’alors en catégories féminines. Les athlètes transgenres vont-ils accepter cette nouvelle donne ou tenter de faire valoir leur droit à ne pas être discriminés dans une telle catégorie ? Un nouveau chapitre judiciaire pourrait s’ouvrir…
Lors de son congrès extraordinaire, en marge des championnats du monde de Budapest, la Fédération internationale de natation (FINA) a voté à une écrasante majorité (75,1 %) la création d’une nouvelle politique relative à l’inclusion. Elle devrait conduire à la création d’une catégorie dite « ouverte », où pourront concourir les athlètes transgenres. Ces nouvelles règles ont été adoptées après une présentation devant le congrès par les représentants d’un groupe de travail formé en novembre 2021. Il était composé d’athlètes, de scientifiques, de juristes et de spécialistes des droits humains. Un nouveau groupe de travail sera maintenant appelé à étudier au cours des six prochains mois la façon de mettre en place concrètement cette nouvelle catégorie. « La FINA accueillera toujours chaque athlète, indique le président de la FINA, le Koweïtien Husain Al-Musallam. La création d’une catégorie ouverte signifie que tout le monde aura la possibilité de concourir à un niveau d’élite. Cela n’a jamais été fait auparavant. La FINA devra donc montrer la voie. »
Une décision motivée par l’affaire Lia Thomas
Cette décision de la FINA survient après la controverse née aux Etats-Unis autour des exploits de l’Américaine Lia Thomas. Cette étudiante est devenue mi-mars la première nageuse transgenre à remporter un titre universitaire. Elle avait déjà concouru plus jeune dans la catégorie hommes, et selon ses détracteurs elle bénéficie d’un évident avantage physiologique. Mais Lia Thomas a aussi ses partisans. Aux premiers rangs desquels se trouvent les groupes de défense des intérêts des athlètes LGBTQ, qui n’ont pas tardé à critiqué cette nouvelle règle de la FINA. Le groupe Athlete Ally a ainsi réagi sur Twitter : « Les nouveaux critères d’éligibilité de la Fina pour les athlètes transgenres et les athlètes présentant des variations intersexuelles sont discriminatoires, nuisibles, non scientifiques et non conformes aux principes du CIO de 2021. Si nous voulons vraiment protéger le sport féminin, nous devons inclure toutes les femmes. »
Le débat ne fait que commencer…