Après le coup de semonce, le coup de grâce ! Non élue au comité directeur du comité Mont-Blanc, l’actuelle présidente de la Fédération française de ski (FFS), Anne-Chantal Pigelet-Grévy, ne pourra pas se présenter à sa propre succession lors des élections fédérales, le 4 juin à Dijon (Côte-d’Or).
En quelques semaines, la vie de la FFS a basculé. On se souvient du communiqué de six comités régionaux annonçant vouloir une alternative à la candidature d’Anne-Chantal Pigelet-Grévy pour un second mandat à la tête de la fédération (voir La lettre de l’économie du sport n°1513).
Les élections du comité directeur du comité Mont-Blanc (qui compte le plus grand nombre d’adhérents avec près de 20.000 licenciés) confirment l’atmosphère tendue au sein du ski français. L’actuelle présidente de la FFS, Anne-Chantal Pigelet-Grévy, n’a en effet pas été élue au comité directeur. Conséquence immédiate : Pigelet-Grévy ne pourra pas se représenter lors des élections du 4 juin à Dijon à la présidence de la FFS, où elle avait succédé en juillet 2021 à Michel Vion (président de la FFS de 2010 à 2021), parti à la Fédération internationale de ski (FIS) occuper le poste de secrétaire général.
« On m’a aussi fait payer le fait d’être une femme »
« Tout cela était prévisible, les élections étaient déjà jouées avant que ça ne commence, a réagi la présidente sortante. Quatre ou cinq gros clubs dominent, ce n’est pas une belle expression de la démocratie, et il faudrait réformer nos statuts. Un syndicat (celui des moniteurs) a la mainmise et le contrôle sur la Fédération. Je ne suis pas surprise. Le DTN veut être président depuis plusieurs années. Il y a eu des intrigues, des cachotteries, on m’a aussi fait payer le fait d’être une femme à la présidence, mais j’ai tenu bon jusqu’aux JO de Pékin, la priorité était de protéger les athlètes. »
Si on ne saura jamais en quoi le sexe a influé dans ce choix, Fabien Saguez, qui a quitté son poste de DTN de la FFS (occupé depuis 2006) au début du mois d’avril sur fond de tension avec Pigelet-Grévy, a en effet été élu au comité Mont-Blanc, et sera candidat à la présidence de la FFS, avec de bonnes chances de victoire.
En froid avec son DTN, la présidente de la FFS avait heurté le milieu fédéral en écrivant au ministère des Sports au retour des JO pour dénoncer le manque de loyauté du DTN et critiqué le bilan sportif des JO 2022 du ski français. « J’ai sans doute commis des maladresses sur la forme, reconnait Pigelet-Grévy, mais le DTN a été déloyal depuis le début. Moi, j’ai agi dans l’intérêt de la maison et je continuerai à servir le ski. Regardez le bilan du DTN, celui du sport féminin est désastreux. Si le ski veut faire du neuf avec du réchauffé… »
De son côté, Fabien Saguez s’est dit « très heureux d’être élu » auprès du Dauphiné. « La confiance accordée par l’assemblée générale pour ce vote est un signe fort. Cela va dans le bon sens. La période a été très compliquée, violente à mon égard. J’ai été énormément attaqué. Ma famille et moi en avons souffert. Aujourd’hui c’est un nouveau départ. »